Vendredi 14 août, les ministres européens des Affaires étrangères des vingt-sept Etats membres se sont concertés en urgence par vidéoconférence concernant le conflit territorial qui oppose la Grèce à la Turquie.
Plusieurs moyens de pression
Suite aux déclarations du ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, affirmant qu’« il n’y aura aucune tolérance à l’égard des tentatives turques », le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Joseph Borrell, a décidé de convoquer les Etats membres pour discuter de la situation en méditerranée.
Et bien qu’aucune sanction n’ait été prise a l’issue de cette rencontre, au motif que ce n’était « pas le moment », une source diplomatique a rappelé que l’apaisement consistait aussi à « chercher à défendre ses principes, valeurs, intérêts ». Avant même la tenue de cette réunion, monsieur Borrell avait donc été chargé d’établir la liste des mesures envisageables contre Ankara. Car « l’Union européenne est le plus grand partenaire commercial de la Turquie» et pourrait « créer un énorme problème pour l’économie turque » rappelle le ministre grec Nikos Dendias.
Intervention de certains Etats membres
Bien que Paris et Berlin soutiennent tous deux l’idée d’un retour au dialogue, leurs méthodes pour y parvenir sont radicalement différentes. Alors que la chancelière allemande a choisi de s’entretenir jeudi par téléphone avec Recep Tayyip Erdogan, le président Emmanuel Macron a, lui, décidé de renforcer la présence militaire française dans la zone, en envoyant deux chasseurs Rafale et deux bâtiments de la marine nationale en soutien de l’armée grecque.
« Afin de mieux apprécier la situation dans cette région de la Méditerranée et marquer sa volonté de faire respecter le droit international, le président a décidé de renforcer temporairement la présence militaire française en Méditerranée orientale dans les prochains jours, en coopération avec les partenaires européens, dont la Grèce », a fait savoir l’Elysée dans un communiqué.