• À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
La Revue Internationale
  • UNION EUROPÉENNE
  • RUSSIE
  • AMÉRIQUES
  • ASIE
  • AFRIQUE
  • MOYEN-ORIENT
Grand Angle

De quel pays héritera Joe Biden ?

09.11.2020 par Christophe Nourissier
De quel pays héritera Joe Biden ?

Le Démocrate Joe Biden a été élu 46eme président avec une avance de plus de 5 millions de voix à la fin des opérations de décompte – même si Donald Trump n’a, à ce stade, pas encore reconnu sa défaite. Le milliardaire se trouvait samedi sur un terrain de golf au moment de l’annonce de la victoire de son adversaire – victoire qui s’est jouée dans les grandes villes, contrastant significativement avec l’Amérique rurale (la Pennsylvanie et la Géorgie en sont des illustrations éloquentes). Malgré les accusations de fraude massive par la Maison Blanche les médias, y compris la chaine conservatrice Fox News, ont largement relayé l’obtention d’une majorité de grands électeurs par Biden.

Si beaucoup ont résumé ce scrutin à un référendum pour ou contre Trump, la réalité est plus complexe. La personnalité pour le moins controversée du 45eme Président des Etats-Unis a joué un rôle important dans la mobilisation au profit de son adversaire, malgré une absence de « raz-de-marée bleu », pourtant annoncé par les sondages. C’est là la première leçon de ce scrutin : la victoire a été beaucoup trop serrée pour être confortable côté Démocrate. Biden a toutefois affiché ses deux priorités : la lutte contre la pandémie, qui a déjà fait plus de 237 000 morts aux Etats-Unis, et la réconciliation d’une Amérique divisée comme jamais.

Quel parti démocrate pour les Etats-Unis ?

Cette réconciliation, notamment raciale, intervient après une campagne marquée par des protestation contre les violences policières et les discriminations des afro-américains, mais aussi des prises de position flirtant ouvertement avec l’extrême droite et les théories du complot relayées par l’alt-right dans le camp Trump. Aussi, l’ancien vice-président de Barack Obama a choisi Kamala Haris – première femme et première noire – à la vice-présidence comme un gage à cette Amérique indignée. Ce faisant, le candidat a, en quelque sorte, donné le change aux mouvements militants qui l’ont porté à la Présidence – en premier lieu, Black Lives Matter, à qui il doit largement sa victoire.

Les militants des droits civiques se sont en effet massivement mobilisés pour inscrire les citoyens américains sur les listes électorales et réintégrer des franges de la population qui s’étaient détournées de la politique. Plus largement, la « gauche sociale semble en tout cas s’être montré plus loyal, plus discipliné qu’en 2016, année où on lui avait imputé une partie de la défaite d’Hillary Clinton face à Donald Trump » notait Julie Gacon ce matin. Leurs actions expliquent d’ailleurs le taux de participation historique lors de ce scrutin. Elles annoncent également le rôle politique croissant que sera amené à occuper la minorité noire dans la politique américaine à compter de ce vote.

A contrario, la position de centriste de Biden, censée rallier davantage d’indécis et d’électeurs Républicains « modérés » n’a pas porté ses fruits, d’où un résultat bien plus serré que ce que les sondages avaient anticipé. Aussi, il est fort à parier que Biden devra quelque peu « gauchiser » sa position afin de ne pas perdre cet électorat dont le parti Démocrate à cruellement besoin pour compenser les déséquilibres électoraux crées par le système des grands électeurs américain. Le grand écart que doit désormais faire Biden rappelle les divisions profondes qui avaient marqué les primaires Démocrates, lors desquelles il avait failli perdre face au très progressiste Bernie Sanders.

La gauche démocrate n’a d’ailleurs pas attendu bien longtemps avant de le rappeler à ses responsabilités. La député, Alexandria Ocasio-Cortez, figure de proue de cette nouvelle génération d’activistes parmi les Démocrates, a accordé une interview au New York Times Samedi, où elle mettait son candidat en garde :  « L’histoire de notre parti tend à montrer que la base est galvanisée par la perspective de l’élection, mais que ces communautés sont rapidement abandonnées après l’élection ». Elle a également annoncé vouloir un « speaker » à la Chambre des représentants qui représente l’évolution du parti : « Je m’engage à ce que le candidat le plus progressiste possible soit nommé à cette place. Si Nancy Pelosi est la candidate la plus progressiste, je la soutiendrais. »

Il faudra toutefois attendra l’annonce de son cabinet avant de voir dans quelle mesure Biden tendra la main à la frange progressiste du parti. Il s’était déjà positionné en faveur d’un renforcement de la sécurité sociale (malgré des atermoiements sur le « medicare for all ») et d’une politique plus verte (avec le « green new deal » et un retour dans l’accord de Paris).

Le début d’une transition difficile

Avec ce scrutin, Donald Trump s’apprête à rejoindre la courte liste des présidents qui ne font qu’un seul mandant : George H. W. Bush (1989-1993), Jimmy Carter (1977-1981), Herbert Hoover (1929-1933) et William Taft (1909-1913). Pour autant, l’ombrageux homme d’affaires n’a pas raccroché les gants. Il revendique toujours la victoire avant l’heure et tente par tous les moyens de jeter le soupçon sur le processus démocratique. Une attitude qui n’est pas une grande surprise : c’est la crise du modèle américain qui a permis à Trump de l’emporter en 2016, et ce alors même qu’il avait nettement perdu le vote populaire.

Jusqu’à présent, ses tentatives n’ont pas été un succès retentissant, à l’image du fiasco qu’a été sa conférence censée lancer sa contre-offensive. Tenue sur le parking d’une entreprise d’aménagement paysagiste, située dans une zone industrielle de Philadelphie, elle était vraisemblablement le résultat d’une bourde de communication entre son avocat personnel, Rudolph Giuliani, son conseiller, Corey Lewandowski. Un nombre croissant de hauts responsables du Grand Old Party se sont en outre progressivement éloignées de sa position au cours des derniers jours. Mais s’il risque bien de finir par lâcher son candidat, le parti devrait garder la maîtrise du Sénat, à moins d’une double défaite conservatrice en Géorgie lors de deux seconds tours disputés, le 5 janvier. Leur chef de fil, Mitch McConnell pourrait alors refuser de confirmer des personnalités trop à gauche.

En outre, « les fondamentaux du « trumpisme » n’ont pas disparu, et ne disparaîtront pas » rappelait l’éditorialiste Pierre Haski. D’après lui, les divisons qui ont porté Trump au pouvoir sont encore bien réelles : crise identitaire des Américains blancs qui se sentent menacés, colère face à une mondialisation génératrice d’inégalités, manque de confiance dans l’establishment… Le président sortant à en effet incarné « la synthèse de ces colères américaines ». Enfin si Trump est perdant, il n’est pas hors-jeu pour autant : il reste 72 jours entre aujourd’hui et l’intronisation de Joe Biden, durant lesquels il pourrait décider de tout faire pour savonner la planche à son successeur.

La question de la grâce présidentielle semble par exemple un point de tension probable. « Bill Clinton, le dernier jour de sa présidence, a émis 176 grâces présidentielles, dont son propre frère » rappelait Anthony Bellanger sur France Inter. Trump, acculé par les dettes et les scandales, pourrait également tenter de se gracier lui-même afin de couvrir sa sortie, alors même que la plupart des Démocrates rêvent de le voir derrière les barreaux pour une vie de faussaire, un mandat chargé de scandales et des accusations de collusion avec des puissances étrangères.  « Donald Trump pourrait démissionner quelques jours avant la fin de son mandat. Mike Pence deviendrait alors président des États-Unis et pourrait alors gracier son prédécesseur en toute légalité » explique Anthony Bellanger. Avec Donald Trump, tout est en effet possible, et la transition promet d’avoir son lot de mauvaises surprises pour une équipe Biden, qui aurait bien tort de baisser la garde trop tôt.

Christophe Nourissier

Christophe Nourissier

Analyste politique, conseiller en stratégie et président de l’association la France et le Monde, Christophe Nourissier a été la plume de plusieurs personnalités en Europe et en Afrique francophone. Il est aujourd'hui commentateur politique. A ce titre, il contribue à plusieurs médias en ligne et écrit régulièrement sur l'actualité internationale. Il est Directeur de Publication de La Revue Internationale.

Donald Trump Elections présidentielles américaines Etats-Unis Joe Biden trumpisme Victoire démocrate
Tribune à la une
Assurer la paix en Iran et dans la région devrait être la mission du JCPOA 2

Assurer la paix en Iran et dans la région devrait être la mission du JCPOA 2
Hamid Enayat est un analyste, militant des droits de l’homme et opposant politique iranien basé en France. ...

Idées
lri-ipad

Newsletter

Pour vous abonner à la newsletter La Revue Internationale, remplissez le formulaire ci-dessous.

En Russie, l’inflation alimente la contestation

En Russie, l’inflation alimente la contestation

26.02.2021
En Continu
Taïwan, le modèle à suivre dans la lutte contre le Covid ?

Taïwan, le modèle à suivre dans la lutte contre le Covid ?

26.02.2021
Asie
L’Asie du Sud-est, futur théâtre de tensions

L’Asie du Sud-est, futur théâtre de tensions

24.02.2021
Asie
Un nouvel accord sur le nucléaire est-il possible avec Iran ?

Un nouvel accord sur le nucléaire est-il possible avec Iran ?

22.02.2021
Actualités
Sur le même sujet
Le Conseil de l’Europe affaibli par ses contradictions internes

Le Conseil de l’Europe affaibli par ses contradictions internes

17.02.2021
Grand Angle

L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, l’un des organes statutaires de l’institution fondée le 5 mai 1949, a lancé, à la fin du mois de janvier, une audition parlementaire pour

À Londres, l’influence trouble des oligarques russes

À Londres, l’influence trouble des oligarques russes

12.02.2021
Actualités

Ils s’appellent Boris Berezovki, Roman Abramovitch ou encore Farkhad Akhmedov. Tous ont pour point commun d’avoir, un moment ou un autre, appartenu à la petite famille des oligarques russes expatriés

Un large consensus se forme derrière Mario Draghi

Un large consensus se forme derrière Mario Draghi

08.02.2021
Grand Angle

Après une série d’entretiens avec les forces politiques représentées au Parlement, l’ancien patron de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, semble en bonne voie pour former un gouvernement d’unité

Coup d’état en Birmanie : la fin d’une brève tentative d’ouverture

Coup d’état en Birmanie : la fin d’une brève tentative d’ouverture

01.02.2021
Grand Angle

Un nouveau coup d’État a renversé les institutions démocratiques en Birmanie lundi 1er février.

Revue Internationale
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
  • Grand Angle
  • Idées
  • En Continu
  • Union Européenne
  • Russie
  • Amériques
  • Asie
  • Afrique
  • Moyen-Orient
  • À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
© 2017 La Revue Internationale. Tous droits réservés.
Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre navigation. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous y opposer si vous le souhaitez.Paramètrage des cookiesACCEPTER
Privacy & Cookies Policy

Privacy Overview

This website uses cookies to improve your experience while you navigate through the website. Out of these cookies, the cookies that are categorized as necessary are stored on your browser as they are essential for the working of basic functionalities of the website. We also use third-party cookies that help us analyze and understand how you use this website. These cookies will be stored in your browser only with your consent. You also have the option to opt-out of these cookies. But opting out of some of these cookies may have an effect on your browsing experience.
Nécessaire
Toujours activé

Necessary cookies are absolutely essential for the website to function properly. This category only includes cookies that ensures basic functionalities and security features of the website. These cookies do not store any personal information.

Non nécessaire

Any cookies that may not be particularly necessary for the website to function and is used specifically to collect user personal data via analytics, ads, other embedded contents are termed as non-necessary cookies. It is mandatory to procure user consent prior to running these cookies on your website.

Scroll to top
Skip to content