Le 31 octobre dernier, Alassane Ouattara est de nouveau élu Président de la République Ivoirienne. Son programme pour une Côte d’Ivoire solidaire, rendu public le 13 octobre dernier, a pour objectif d’accélérer la transformation économique et sociale du pays, à travers cinq axes majeurs. Une politique de rassemblement qui pourrait bien jouer en faveur de son parti à l’approche des prochaines élections législatives.
La locomotive de l’Afrique de l’Ouest
“Ces neuf dernières années, mon équipe et moi avons donné le meilleur de nous-mêmes pour booster l’économie de notre pays, consolider la paix et la stabilité, renforcer notre leadership dans la sous-région et à l’international. Nous avons également travaillé à améliorer les conditions et la qualité de vie de nos populations”, déclarait le chef de l’Etat alors en campagne.
Car depuis l’élection d’Alassane Ouattara en 2011, la Terre d’Eburnie n’a cessé de se développer : amélioration des infrastructures, hausse du niveau de vie, taux de croissance sans précédent (+8% en moyenne depuis 2012 selon les données de la Banque mondiale), développement des réseaux électriques et hydrauliques, renforcement des systèmes éducatif et de santé… Des projets de grande ampleur ont ainsi vu le jour en moins d’une décennie, valant au pays le surnom de “locomotive de l’Afrique de l’Ouest”.
Conscient des nombreux progrès réalisés depuis son arrivée au pouvoir, Alassane Ouattara souhaite poursuivre son investissement dans la transformation socio-économique de son pays, à travers un programme solidaire rassemblant les “forces vives” de la Nation.
Un programme ambitieux en cinq axes
Si les dix premières années de son mandat se sont avérées fructueuses, le Président Ouattara a insisté sur sa volonté “d’aller encore plus loin et de passer à une autre étape dans le développement de la Côte d’Ivoire”, notamment grâce à l’élaboration d’un programme solidaire divisé en cinq piliers. Un souhait que le leader du RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix) a partagé avec les chefs traditionnels, leaders religieux et chefs communautaires de la région du Gbêkê, le 16 octobre dernier.
Le premier axe de ce programme est représenté par le trio paix-sécurité-cohésion sociale, avec pour objectif de “renforcer la cohésion sociale pour que chaque ivoirien puisse planifier son avenir, se projeter et investir sereinement”. Cet avenir se prépare également avec la création de richesse (second pilier) : industrialisation, hausse du taux d’emploi, bref, une “transformation structurelle de (l’)économie” portée par “nos entrepreneurs, nos grandes entreprises, nos PME, nos travailleurs, nos femmes, nos agriculteurs, nos jeunes, nos artisans…”, selon Alassane Ouattara.
Les deux piliers suivants répondent à la volonté de “renforcer la compétitivité de nos régions” grâce à un “environnement des affaires plus favorable”, au développement d’ “infrastructures économiques” (construction de 1 1313 km de routes en bitume et 33 ponts échangeurs prévue en 2021 et édification d’un nouveau terminal céréalier dans le port d’Abidjan) et une “administration plus performante et plus engagée”, où “responsabilité”, “justice” et “dévouement” sont les maîtres mots.
Le dernier axe, et pas des moindres, vise à replacer les Ivoiriens “au coeur de la Côte d’Ivoire Solidaire”. Pour le Chef de l’Etat, il est essentiel que chaque concitoyen accède à une qualité de vie méritée et soit un acteur de développement, quelles que soient ses origines et conditions sociales. Ce pilier est d’autant plus “central” (comme le définit le Président) à l’approche des prochaines élections législatives.
L’enjeu des prochaines élections législatives
6 mars, la date est fixée pour le scrutin des prochaines élections législatives ivoiriennes. L’enjeu est grand pour le Président : si son parti a été confirmé à la magistrature suprême quelques mois plus tôt, force est de constater que le leader du RHDP devra encore affronter une opposition de taille (alliance du PDCI – Parti Démocratique de la Côte d’Ivoire – d’Henri Konan Bédié et de la plateforme pro-Gbagbo EDS d’un côté, et FPI – Front Populaire Ivoirien – dirigé par Pascal Affi N’Guessan de l’autre).
A la suite d’une élection présidentielle houleuse, comme en attestent les violences qui se sont soldées par 85 morts et 500 blessés entre août et novembre 2020, Alassane Ouattara a réaffirmé, lors de son discours du nouvel an, sa détermination à mettre en oeuvre un programme de développement inclusif, prônant le dialogue politique avec l’opposition et la société civile. Une victoire du RHDP aux élections législatives faciliterait sa mise en œuvre.