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Iran : il faut prendre peur lorsque le volcan gronde

21.01.2021 par La Rédaction
Iran : il faut prendre peur lorsque le volcan gronde

Hamid Enayat est un analyste, militant des droits de l’homme et opposant politique iranien basé en France.

Le mur de méfiance entre le peuple et les dirigeants iraniens ne cesse de monter. Les détournements de fonds, la corruption, le chômage, l’inflation effrénée, les pillages, l’affreux et nauséabond étalage de luxe par les soi-disant « nobles », et surtout, la disparition progressive de la « classe moyenne », ainsi que l’augmentation de la pauvreté et des privations, alimentent la défiance.

De luxueux palais côtoient de taudis, usant la patience des plus défavorisés et a réduisant leur tolérance au plus bas. Par conséquent, toute étincelle pourrait provoquer la révolte de « l’Armée de la Faim ». Le pays fait face à de multiples défis internes, en premier lieu les tables vides et les cœurs remplis de ressentiment. Les dernières statistiques officielles font état de 7 citoyens iraniens sur 10 qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Le trafic d’enfants a augmenté de façon spectaculaire en Iran, en particulier les ventes nourrissions nés des couples de toxicomanes et des citoyens les plus pauvres. Ces ventes sont devenues un moyen pour certaines familles de gagner leur vie. La vente d’organes, autorisée depuis les années 80, a elle-aussi augmenté. Il suffit de se rendre dans les hôpitaux spécialisés dans les maladies rénales à Téhéran et dans d’autres grandes villes, pour en voir les effets délétères. Par exemple, sur la célèbre place Vanak de Téhéran, tout ce que vous avez à faire est de vous rendre à l’hôpital Hasheminejad pour constater que toutes les ruelles, les parkings, les feux de signalisation, les feux de circulation et les panneaux de signalisation sont couverts d’annonces de vente de reins pour différents groupes sanguins.

Selon Steve Hanke, professeur d’économie appliquée à l’Université Johns Hopkins de Baltimore, aux Etats-Unis, les problèmes économiques s’aggravent dans le pays. Le taux d’inflation annuel de l’Iran est d’environ 99%. Dans de telles circonstances, la société iranienne est confrontée à une pauvreté généralisée et à paupérisation rapide. L’Assemblée législative estimait qu’environ 60 millions de personnes vivaient en dessous du seuil de pauvreté en Iran et avaient besoin d’une aide pour leur subsistance. La classe moyenne se résorbe depuis longtemps en raison de la pression économique croissante. N’oublions pas que lors des protestations de novembre 2019, nous avons pu constater un rapprochement inédit entre la classe moyenne et les classes populaires. À présent, ces deux classes ne font presque plus qu’une.

La corruption économique institutionnelle dans le pays augmente la richesse accumulée par certains et a accélère l’écart grandissant entre les riches et les pauvres. La situation a atteint un point où des pans entiers de la société sont aux prises avec la faim et doivent faire face à des circonstances insupportables. Dans une telle situation, la seule chose qui importe aux pauvres est la survie, et rien de plus. Ajoutez à tout cela la douleur causée par le coronavirus, et vous pouvez comprendre l’ampleur de la tragédie qui touche le peuple iranien. Et ce, alors que le régime ne fait rien pour leur venir en aide.

« Nous recevons des rapports de sécurité inquiétants », a déclaré Saeed Namaki, Ministre de la Santé. Le fait que les gens basculent dans la pauvreté il y a risque de rébellion, c’est grave. « Le président et les forces de sécurité doivent penser à la subsistance de la population et à éviter des troubles. » (Deutche welle persan 27 Nov. 2020)

La corruption et le pillage sont la principale cause de la pauvreté

En Iran, l’ayatollah Khamenei contrôle un immense empire financier largement fondé sur des saisies de biens. Selon une étude publiée par Reuters, le Guide Suprême de l’Iran serait à la tête d’une fortune estimée à plusieurs de centaines de milliards de dollars. En outre, toutes les institutions financières affiliées à Khamenei sont exonérées d’impôt.

Masih Mohajeri, rédacteur en chef du journal Jomhuri Eslami, a déclaré le 11 avril dernier : « Ces avoirs financiers incluent le Siège Exécutif de l’Imam Khomeini, la Fondation pour les Opprimés et Astan Quds Razavi. Les vastes installations et ressources financières dont disposent ces centres, permettraient de complètement résoudre les difficultés des groupes affectés par le coronavirus si elles sont mises au service leurs problèmes. »

Le budget de l’année prochaine soumis au Majlis (parlement) des Mollahs est presque entièrement consacré aux 1% les plus aisés ; les 99% de la population étant largement laissés pour compte. Cependant, les iraniens les plus aisés s’enrichissent de jour en jour, à mesure que leur capital augmente. (Travail et Travailleurs – 27 décembre-2020)

Un membre de la commission parlementaire de la santé expliquait que la récente augmentation des prix des produits de base n’avait rien à voir avec les sanctions et le prix des devises. Il pointe par exemple du doigt une transaction impliquant 81000 tonnes de maïs réalisée sans une autorisation du Ministère de l’Agriculture. Les bénéficiaires de cette opération de vente sur le marché noir, pour plus de 1 600 milliards de tomans, n’ont toutefois pas encore été exposés. Plus largement, entre 2018 et 2019 selon la Banque centrale, 180 milliards de dollars de devises quitté le pays. Selon certaines études, avec la même somme il aurait été possible de fournir des biens et des produits de base pendant une durée de trois ans.

Le Secrétaire Général de la Société Iranienne des Experts-Comptables Certifiés a déclaré : « Environ 12 000 personnes physiques et morales dans 13 000 unités économiques du pays, ont utilisé près de 110 milliards de devises étrangères. Ils n’ont pas fourni de dispositif et n’ont pas du tout été surveillés et tenus de rendre des comptes. » (Bazaar: 6 décembre 2020). Ce ne sont là que quelques exemples des innombrables détournements de fonds en Iran.

Le plan Soleimani

Le 23 novembre 2020, Yadollah Abroshan, le commandant de la 3e Division Opérationnelle du Corps d’Armée de l’Azerbaïdjan Occidental, a mis en garde : « Ils vont bientôt frapper ». Dans le même temps, le pouvoir judiciaire iranien a annoncé la découverte d’une quantité d’armes à feu. Le Ministère du Renseignement de la Province de l’Azerbaïdjan Occidental a également déclaré que d’importants stocks d’armes et de munitions avaient été trouvés dans les villages frontaliers et que plus de 500 cartouches d’armes légères, d’armes de chasse et d’importantes quantités de munitions régulières avaient été découvertes. Le chef des Gardiens de la Révolution de la province du Lorestan a déclaré que 106 armes de guerre y avaient été découvertes en 48 heures.

Les Gardiens de la Révolution ont ajouté que 2850 armes de guerre et de chasse avaient été découvertes dans la province au cours des 9 premiers mois de l’année. (Le journal Shargh, le 23 décembre 2020). « Ces derniers jours, environ 31 armes à feu et des armes blanches  ont été découverts à Téhéran », a déclaré le commandant en chef adjoint de la NAJA. (Le site-web Borna, le 25 décembre 2020) »

Le projet dit Soleimani a été lancé sous prétexte de superviser la propagation du coronavirus dans toutes les villes d’Iran, en particulier dans le Grand Téhéran. Pourtant, il a vraisemblablement été mis en place davantage pour découvrir des armes ou pour identifier et arrêter les potentiels insurgés. Tout semble indique que contrairement à 2019 et 2017, le prochain soulèvement ne sera plus pacifique.

« Des patrouilles de quartier ont été mises en place dans tout le pays, » a déclaré Sardar Seif, le chef adjoint des opérations de Basij. Les arrêts de mobilisation et les inspections ont semé la peur dans les cœurs. « Beaucoup d’entre eux tombent également dans le piège des Basijis dans les points de contrôle et les patrouilles de quartier. » L’objectif du régime est visiblement de réprimer le peuple iranien dans l’optique de rester au pouvoir, même si les problèmes internes les plus importants sont ignorés.

Unités de résistance

Selon les experts du régime, si les dirigeants iraniens ne s’attaquent pas à ces problèmes internes très rapidement et que des mesures efficaces ne sont pas prises pour y remédier, l’avenir sera terrible au plus fort de la pandémie de coronavirus et même dans l’ère post- coronavirus. « Il faut prendre peur lorsque le volcan gronde et que le dernier garde-fou risque de sauter ». (Le journal Armanmeli 27 Décembre 2020)

Au cours des derniers mois et des dernières semaines, des centaines de centres affiliés au Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) ou au Basij (paramilitaires appartenant au CGRI) ou aux centres de torture et de renseignement du régime iranien ont été attaqués par des jeunes qui cherchent à renverser le statu quo. Les attaques contre les tribunaux qui prononcent des condamnations à mort ou ordonnent la démolition de hangars par des unités de résistance se multiplient.

La mise à feu des portraits de Khomeini et Khamenei dans diverses villes est un symbole très significatif. Ces unités de résistance, sont soutenues par de nombreux niveaux des couches sociales. Elles sont désormais devenues un cauchemar pour le régime iranien, qui craint d’être renversé. Sans l’ombre d’un doute, le volcan va entrer en éruption, et c’est très peu probable, mais le Guide suprême survivra-t-il à cette situation ?

La Rédaction

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