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Birmanie : la junte militaire obligée de trouver un compromis ?

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Pour une spécialiste des questions internationales, la junte militaire en Birmanie va devoir trouver un compromis de sortie de crise.

Après le coup d’état du 1er février dernier en Birmanie qui a permis à la junte militaire de reprendre le pouvoir, les réactions internationales s’intensifient. Les USA, l’UE et l’ONU mettent la pression à l’armée birmane, la menaçant de sanctions. En parallèle, de nombreuses manifestations se tiennent chaque jour dans les rues des principales villes birmanes.

Cette pression populaire et diplomatique serait en train de faire changer de stratégie la junte militaire selon Sophie Boisseau du Rocher, spécialiste de la Birmanie à l’IFRI : Institut français des relations internationales qui estime qu’un retour de l’ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi est désormais inévitable.

Pour elle, les manifestations qui se tiennent depuis plusieurs jours sont une surprise pour la junte militaire qui « n’avait pas prévu cette mobilisation ». Et d’ajouter « Elle n’avait pas non plus vu venir les nouvelles formes d’action politique qu’elle révèle. On le voit avec l’engagement des jeunes, qui ne veulent plus de la dictature et qui le disent clairement. Ils le disent avec humour, avec une certaine distance, certes, mais sont très clairs sur le fond du message ».

Cette soudaine et continue levée de boucliers contre l’armée va selon l’experte de l’IFRI contraindre la junte à « trouver un compromis ».  D’ailleurs  » On voit déjà les germes de ce compromis se mettre en place. Ce jeudi matin, je lisais que le général Min a envoyé une lettre à son homologue thaïlandais pour lui demander de trouver une sortie de crise acceptable pour tous les acteurs. La question est là : quelle sortie de crise sera acceptable pour les militaires ? »

Quid du retour de Aung San Suu KKyi ? A cette question, la spécialiste de l’IFRI est claire : « Son retour sera effectivement un des objets du compromis. Même si je crois que les militaires ne veulent vraiment plus d’elle. Sans que nous ayons pu vraiment le voir ou peut-être le comprendre, Aung San Suu Kyi a fait preuve d’une grande habileté politique. Et les militaires se sentent piégés par elle. Donc, précisément, un des compromis possibles serait un retour au pouvoir de la Ligue nationale pour la démocratie, mais sans Aung San Suu Kyi. »

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