Tous les pays de l’Otan ne sont pas aussi fermes que la France vis-à-vis de la Turquie et de son comportement agressif en méditerranée. Berlin est partisan d’une politique souple avec Ankara, tandis que Londres va plus loin, en proposant son aide à la Turquie pour construire son premier porte-avions.
Soutien technique à Ankara
Mardi 29 décembre, un accord a été signé entre le Royaume-Uni et la Turquie visant à « garantir les droits de douane préférentiels existant pour 7.600 entreprises britanniques qui ont exporté vers la Turquie en 2019 » et « protéger les chaînes d’approvisionnement dans les secteurs automobiles et manufacturiers. »
Dans le cadre de ce traité, la Turquie a voulu acheter un porte-avions de classe « Queen Elizabeth » ou un porte-avions léger de classe « Invicible » au Royaume-Uni. Par souci de souveraineté celui-ci a refusé, mais proposé en contrepartie d’apporter un soutien technique à Ankara pour que la Turquie construise son propre porte-avions.
Erdogan et la folie des grandeurs
Ce « porte-avions conçut localement, à la suite du navire Anadolu, amènera la Turquie en première division dans ce domaine », s’est félicité le président turc Recep Tayyip Erdoğan à l’occasion du lancement de la nouvelle frégate Istanbul [F-515].
La Turquie fait « partie des dix pays capables de concevoir et de produire ses propres navires de guerre », s’est enorgueilli Erdogan, avant d’afficher clairement ses rêves de grandeur : « Je vois des constructeurs de navires avec nous aujourd’hui. Nous pouvons construire les deuxième et troisième porte-avions, n’est-ce pas? Peut-on? Parce que nous en avons besoin pour dissuader en mer. Nous continuons à travailler et à produire avec la conscience que nous n’avons pas une minute à perdre. »