L’instauration d’une taxe carbone à la frontière européenne avance à bon train, à tel point que sa création devrait soumise au vote le 14 juillet prochain.
L’UE est-elle enfin en train de prendre le taureau par les cornes sur la taxe carbone ? Après de longues années d’hésitations et de reculades, la Commission songe sérieusement à instaurer une taxe carbone aux frontières de l’UE. Elle concernerait les importations en provenance de pays tiers dont les émissions de CO2 ne sont pas en conformité avec les objectifs de réduction de GES. Pour rappel, l’UE vise non moins que la neutralité carbone à l’horizon 2050. Aussi, le temps presse.
Comment en effet ne pas faire d’efforts de réduction des émissions tout en continuant à importer de l’acier, du ciment, de l’engrais et autre aluminium en provenance de pays extra-européens ? Car le problème est l’empreinte carbone désastreuse de ces importations, leur principal mode de transport étant encore à ce jour la voie maritime et aérienne, toutes deux responsables de quantités massives d’émissions de gaz à effet de serre.
Aussi, l’objectif visé par cette taxe carbone européenne serait de protéger les industriels européens, soumis à des normes de réduction des émissions de GES sans cesse plus sévères, quand elles continuent d’être laxistes ailleurs. Résultat : produire en Europe coûte plus cher qu’auparavant. Il en va donc de la compétitivité des entreprises industrielles européennes face aux poids lourds mondiaux.
Mais comme à chaque fois ou presque, chaque loi comporte ses zones grises, ces zones dans lesquelles il est possible de s’infiltrer, non pas de contourner la loi mais de s’en accommoder. Car la taxe carbone s’accompagnerait en fait d’un permis de polluer, puisqu’il suffirait pour les importateurs d’acheter des certificats numériques leur donnant la permission de laisser entrer dans l’UE ces produits, et ce en dépit de leur empreinte carbone calamiteuse. Le coût de ces certificats numériques pourrait être de nature à refreiner les ardeurs de quelques-uns mais pour d’autres il pourrait simplement s’agir d’un surcoût qui sera forcément répercuté sur le consommateur final.