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A l’aune du G5 Sahel, la France et le Tchad renforcent leurs relations

Le 4 et le 5 juillet dernier, le général Mahamat Idriss Déby, président du Conseil militaire de transition du Tchad, effectuait son premier déplacement officiel à Paris. Une visite “d’amitié et de travail” importante, quelques jours avant ta tenue du sommet du G5 Sahel.

Visite historique et symbolique

Le Général de corps d’Armée, Mahamat Idriss Déby Itno a quitté N’Djamena ce matin, à destination de Paris en France”, annonçait dimanche 4 juillet la directrice adjointe de la communication de la présidence tchadienne. Pour la première fois, le chef du Comité militaire de transition se déplaçait hors du continent africain. Après des séjours au Niger et au Nigéria, son voyage en France est la troisième visite officielle qu’il effectuait depuis sa prise de poste en avril dernier. Un symbole fort pour les deux pays, quelques jours avant le sommet du G5 Sahel, qui a eu lieu vendredi 9 juillet.

Dans ce cadre, Emmanuel Macron s’est entretenu avec les dirigeants du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad. L’objectif de cet échange ? Exposer aux présidents africains sa feuille de route concernant le retrait des troupes françaises du Sahel, à l’horizon 2023. “La France commencera d’ici la fin de l’année à retirer ses forces déployées les plus au nord au Mali et concentrer ses efforts vers le Sud, où les groupes djihadistes poursuivent leur “dissémination””, déclarait le Chef d’Etat français lors du sommet, ajoutant que le processus de fermeture de bases de la force Barkhane débutera “au second semestre de l’année 2021”. Enfin le président de préciser que les emprises de Kidal, Tessalit et Tombouctou seront fermées “d’ici le début de l’année 2022”.

Le désengagement progressif de la France au Sahel avait été annoncé par Emmanuel Macron le 10 juin dernier, avec la fin de l’opération Barkhane. La force antijdjihadiste composée de 5 100 soldats est amenée à disparaître, au profit d’un dispositif resserré centré sur la lutte antiterroriste et le soutien aux forces armées locales, dont le Tchad qui représente un allié de taille en matière de lutte contre le djihadisme.

Pour préparer ce sommet, le président français et son homologue tchadien avaient “échangé sur les défis posés par le contexte sécuritaire dans la région du Sahel et par les difficultés économiques provoquées par la pandémie de la Covid-19… Ils ont examiné les avancées de la transition politique au Tchad et ont souligné la nécessité de tout mettre en œuvre pour atteindre les objectifs d’une transition inclusive, apaisée et réussie, conformément aux dispositions adoptées par l’Union Africaine”. Tels sont les mots d’un communiqué de presse de la présidence de la République française.

Outre son entrevue avec le président français, Mahamat Idriss Déby a également pu s’entretenir avec le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Relations bilatérales, lutte contre le terrorisme dans la bande sahélienne, situation politique au Tchad et processus de transition, de nombreux sujets ont été évoqués au cours de cette visite, réaffirmant le soutien de l’Hexagone à ce pays d’Afrique centrale. 

Soutien politique et économique

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que la France assure son soutien au processus de transition mis en œuvre après la mort du président Idriss Déby. Vendredi 23 avril, sur la place de la Nation au cœur de N’Djamena, une douzaine de chefs d’Etat s’étaient réunis pour rendre un dernier hommage au président, tué dans les combats contre les rebelles au Nord du pays.

Parmi eux, Emmanuel Macron, seul président occidental, a réitéré avec ses homologues son soutien “au processus de transition civilo-militaire pour la stabilité de la région”. Dans son oraison funèbre, il déclarait : “La France ne laissera jamais personne, ni aujourd’hui ni demain, remettre en cause la stabilité et l’intégrité du Tchad”. Et de poursuivre en appelant à la promotion de “la stabilité, l’inclusion, le dialogue (et) la transition démocratique” au cours de la période de transition. Une transition pacifique également prônée par Mahamat Idriss Déby, qui promet des “élections libres et transparentes” à l’issue de ces dix-huit mois.

C’est également une aide budgétaire supplémentaire qu’Emmanuel Macron a promise à son homologue, après que les deux hommes aient “appelé à un traitement rapide de la dette tchadienne, au sein du cadre commun de la dette”. “Ils ont examiné les avancées de la transition politique au Tchad” et “souligné la nécessité de tout mettre en œuvre pour atteindre les objectifs d’une transition inclusive, apaisée et réussie”, annonçait l’Elysée le 5 juin.

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