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Les stratégies du régime pour empêcher sa chute aux mains du peuple iranien

Ebrahim RaïssiEbrahim Raïssi

Les derniers jours ont connu d’importants développements suite aux attaques terroristes du régime des mollahs contre les lignes maritimes internationales. En effet, la communauté internationale appelle à  saisir le Conseil de sécurité de l’ONU. Pourquoi alors le régime iranien s’implique dans de telles activités quand le pays est déchiré par des manifestations liées à un mécontentement populaire croissant ? Peu après l’investiture du nouveau président, il s’agit de mises en scènes internationales qui serviraient d’exutoire à la colère des iraniens.

Il y a quelques années, Javad Larijani, secrétaire iranien du Haut Conseil des droits de l’homme, qui a également théorisé et légitimé l’usage de la torture, a décrit le terrorisme et les prises d’otages comme nouvelle forme d’exercie du pouvoir. Des aspects de cette théorie pourraient être facilement aperçus dans les politiques intérieures et étrangères de l’Iran. Un régime théocratique s’est imposé au monde à la suite de la Révolution historique en 1979. Il ressemble à un objet étranger dans un corps que ses mécanismes défensifs repoussent constamment afin de s’en débarrasser. En fait, ce régime arriéré ne peut pas s’adapter aux normes du nouveau monde, il est destiné à s’effondrer et à disparaitre. Conscient de ce fait, le régime iranien essaie de faire sentir sa présence en se livrant au chantage, aux assassinats et aux prises d’otages. Au cours des 42 dernières années du règne de ce régime, la guerre et les troubles ont été l’une de ses principales occupations. Les slogans « Mort aux États-Unis » et « Mort à Israël » entendus dans tous les rassemblements pro-régime sont destinés à attirer et faire adhérer des individus et des groupes partageant les mêmes idées.

Malheureusement, pendant des décennies, la politique d’apaisement à l’égard de l’Iran a contribué à empêcher le régime d’être tenu responsable de tous ses crimes. Ce régime est un pouvoir basé sur le terrorisme, le meurtre et l’enlèvement qui en retour a reçu des concessions importantes ! La prise d’otages de l’ambassade des États-Unis, la détention en otages de citoyens américains et français au Liban, le bombardement des tours Khobar en Arabie saoudite et bien d’autres exemples similaires illustrent l’objectif du régime : faire chanter la communauté internationale pour plus de concessions.

Ayant compris la nature de cette dictature religieuse, une résistance s’était opposée au régime depuis sa création. Lamachine de propagande du régime iranien a essayé de toutes ses forces de cacher la présence d’un mouvement de résistance aussi fort aux médias et à l’Occident. Le point culminant des tentatives du régime pour réprimer voire éradiquer cette résistance a eu lieu en 1988. L’ayatollah Khomeiny, le fondateur de la République Islamique, a ordonné dans sa fatwa historique l’élimination de 30 000 prisonniers politiques, dont la plupart étaient des moudjahidines (MEK/OMPI). Ces derniers sont un groupe populaire, bien établi et organisé qui croit en un islam tolérant et milite pour l’égalité des sexes. Un grand nombre des jeunes Iraniens ont accueilli leur message et leurs croyances, et ils ont été attirés par les Moudjahidines juste après la révolution antimonarchiste de 1979. C’est pourquoi Khomeiny les détestait : ils ont défié son autorité alors qu’il avait tout sacrifié pour avoir le monopole du pouvoir.

Ebrahim Raisi, l’actuel président iranien, a joué un rôle central dans le massacre de 1988. Agnès Callamard, experte des droits de l’homme, rapporteure spéciale du Conseil des droits de l’homme des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, a raison de dire qu’au lieu de siéger à la présidence, Raisi devrait siéger sur le banc d’un tribunal international pour le meurtre de jeunes dont la seule culpabilité était de s’opposer au régime de Khomeiny.

L’une des convictions centrales de ce régime répressif est la misogynie. Les femmes sont considérées inférieures aux hommes dans la société. Sur la base de cette croyance, les femmes iraniennes sont soumises à des restrictions strictes et ne peuvent pas faire grand-chose sans la permission de leur mari ou de leur père. Plus d’une douzaine de groupes répressifs ont été créés par le régime, destinés à surveiller les femmes et leurs activités. Face à ces brutalités contre les femmes iraniennes, Mme Maryam Radjavi, chef du Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI), un mouvement pro-démocratie, propose une alternative viable et pratique à ce régime oppressif. Elle est déterminée à apporter des changements pour les femmes iraniennes.

Dans son programme en dix points, Maryam Radjavi promeut un Iran non nucléaire, la paix et la coexistence avec les pays voisins et l’Occident. Elle croit en l’égalité des sexes entre les hommes et les femmes, dirigeant un gouvernement en exil dont le cabinet fantôme est a moitié composé de femmes. Elle préside une république basée sur la séparation de la religion et de l’État, l’islam progressiste, et défie la suprématie d’Ali Khamenei. Maryam Radjavi et son organisation ont pu former d’innombrables unités de résistance dans tout l’Iran, s’engageant dans des campagnes antigouvernementales et apportant de l’espoir au peuple. Du soulèvement généralisé de janvier 2017 à celui de la mi-novembre 2019, ces unités de résistance se sont agrandies. Elles sont devenues un cauchemar pour Ali Khamenei. Leur présence est l’une des raisons pour lesquelles Khamenei a interdit les vaccins Covid-19 produits aux États-Unis, en France et en Grande-Bretagne. En interdisant l’importation du vaccin réellement efficace, le guide supreme  iranien essaye d’intimider la population  pour empêcher un autre soulèvement.

Par conséquent, le régime iranien crée des troubles dans la région par crainte d’un autre soulèvement, qui sera sans aucun doute le dernier car il conduira à sa fin. Pour marquer des points et pouvoir contrôler la situation intérieure explosive à , comme toujours, le régime crée un ennemi hypothétique comme Israël et les États-Unis. Utilisant son appareil de propagande pour convaincre le peuple que le danger d’un ennemi étranger est réel, le régime espère couvrir le problème principal : les tensions entre le peuple et le gouvernement. Cette stratégie est ce que le régime a fait au cours des 42 dernières années. Dans cet esprit, ce n’est qu’en se tenant aux côtés du peuple iranien que le monde pourra parvenir à la paix et à la tranquillité dans la région.

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