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Le bouclier tchadien face au terrorisme au Sahel

Du 18 au 22 octobre, François Louncény Fall et Mahamat Saleh Annadif, représentants spéciaux du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, se sont rendus au Cameroun et au Tchad. Une visite réalisée dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 2349 du Conseil de sécurité des Nations Unies, relative à la menace terroriste dans le bassin du Lac Tchad représentée par Boko Haram. L’objectif ? Évaluer la situation sécuritaire et envisager un soutien aux forces régionales contre le djihadisme.

Délégation onusienne

La visite de François Louncény Fall et Mahamat Saleh Annadif est la première étape d’une tournée régionale. Les diplomates étaient ensuite attendus au Niger et au Nigéria, où ils devaient rencontrer les autorités gouvernementales et militaires, leurs partenaires régionaux, ainsi que les représentants d’organisations non gouvernementales. Des visites de camps de réfugiés et déplacés internes étaient également prévues.

En avril dernier, François Louncény Fall s’était rendu au Tchad pour les funérailles du chef d’État Idriss Déby Itno. L’occasion pour lui de s’entretenir avec diverses autorités politiques, dont le chef du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Déby, fils du feu président. Un appel avait alors été lancé pour la stabilité du pays, qui fait face à des tensions sécuritaires de taille, alimentées par la présence djihadiste. Début août, une nouvelle attaque de Boko Haram avait tué une vingtaine de soldats à la frontière nigérienne.

“Un allié dans la lutte contre le terrorisme au Sahel”

A la mort d’Idriss Déby Itno, la communauté internationale a perdu un partenaire de longue date en matière de lutte contre le terrorisme. Au pouvoir depuis 30 ans, le chef d’Etat était perçu comme un stabilisateur régional, un médiateur hors pair, et un rempart contre le terrorisme. Un allié de poids notamment pour la France, qui a manifesté son soutien dès son arrivée au pouvoir en 1990. Le président Emmanuel Macron a d’ailleurs rendu un hommage à “un ami courageux”, au cours de la cérémonie. “Le Tchad perd un grand soldat et un président qui a oeuvré sans relâche pour la sécurité du pays et la stabilité de la région durant trois décennies”, précisait l’Elysée.

Une position également partagée par la Commission européenne, la présidente Ursula Von Der Leyden affirmant que “le Tchad est un allié dans la lutte contre le terrorisme au Sahel”, ajoutant que l’Union européenne resterait “à ses côtés dans cette période difficile”. Conscient du rôle important de son pays pour la stabilité régionale, Mahamat Idriss Déby reprend le flambeau. Soutenu par l’Union Africaine, le chef du Conseil militaire de transition s’est également engagé à organiser un scrutin présidentiel sous 18 mois, auquel les membres du Conseil ne pourront candidater. Un engagement donnant-donnant, renforçant davantage l’influence régionale du Tchad.

Pays membre du G5-Sahel

D’autant plus que le Tchad est un pays membre du G5-Sahel (Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), particulièrement actif dans la lutte antiterroriste. En mai dernier, Jean-Pierre Lacroix, chef des opérations de paix des Nations Unies soulignait le rôle crucial de la force conjointe pour lutter contre les terroristes de la région. Cette dernière, qui “continue de renforcer ses capacités opérationnelles”, demeure “un élément essentiel des réponses sécuritaires pour lutter contre les groupes armés extrémistes dans la région, ainsi que d’autres problèmes transfrontaliers, notamment le trafic de personnes, de marchandises illicites, d’armes et de drogues”, déclarait Jean-Pierre Lacroix devant les membres du Conseil.

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