Vendredi 11 mars, lors d’un discours en marge du Forum diplomatique d’Antalya, en Turquie, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a répété que l’Alliance ne voulait pas d’une « guerre ouverte avec la Russie ».
Pas d’exclusion aérienne
Interrogé sur l’éventualité d’imposer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, le responsable a rappelé qu’une telle mesure « signifierait être prêt à abattre des avions russes, et nous amènerait très certainement à une guerre ouverte ». Or « nous avons la responsabilité d’empêcher que ce conflit (entre la Russie et l’Ukraine) s’intensifie au-delà des frontières de l’Ukraine et devienne une guerre ouverte entre la Russie et l’Otan », ceci n’apporterait que « davantage de souffrances, davantage de morts et de destruction », a insisté le responsable.
« Nous apportons notre soutien à l’Ukraine et imposons des sanctions à la Russie mais en même temps j’ai demandé (aux pays membres) de déclarer que nous n’enverrions pas de troupes de l’Otan au sol ni d’avions de l’Otan dans le ciel ukrainien », a tout de même précisé Jens Stoltenberg.
Double jeu d’Ankara
Le secrétaire général de l’Otan a ensuite appelé Vladimir Poutine à « mettre fin à cette guerre insensée » et à trouver une « solution politique ». « La première mesure serait de garantir des corridors humanitaires permettant aux gens de sortir et de se procurer des vivres et des médicaments », a-t-il demandé.
Jens Stoltenberg s’est ensuite entretenu avec le président Turc Recep Tayyip Erdoğan, Ankara entretenant de bonnes relations avec l’Otan (dont elle est membre), l’Ukraine et la Russie. Interrogé sur cette ambivalence, le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a d’ailleurs rappelé vendredi sur CNN qu’Ankara ne comptait pas se joindre aux sanctions occidentales. « Nous ne prévoyons pas pour le moment d’imposer des sanctions à la Russie. Parce que nous voulons garder ouverts le canal de la confiance, les voies de communication. Et bien sûr, nous ne voulons pas que notre économie soit affectée », a expliqué le porte parole.