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En RDC, l’aide indispensable des entreprises privées 

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En RDC, les entreprises publiques sont fortement déficitaires. C’est le constat auquel a abouti la ministre d’État chargée du Portefeuille, Adèle Kahinda Mayina, qui a remis en septembre dernier à la présidence un rapport évoquant la situation de faillite virtuelle des entreprises appartenant à l’Etat. Des acteurs privés tentent à leur façon de pallier ces défaillances, en fournissant à la population les services auxquels elle n’a pas accès.

Huit milliards de dollars pour redresser les entreprises publiques

Onatra, Société des chemins de fer du Congo, Régie des voies aériennes… La restructuration totale de ces entreprises, fortement endettées, est désormais estimée à plus de 8 milliards de dollars d’investissements afin de renouveler et moderniser les équipements et outils de production.

Le rapport d’Adèle Kahinda Mayina, établi à l’issue des états des lieux du Portefeuille de l’État organisés en juin dernier, évoque des outils de production vétustes, obsolètes et insuffisants, maniés par un personnel dont le renouvellement se fait difficilement. Malgré l’annonce du porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, détaillant le programme d’action 2021-2023 du Premier Ministre pour la restructuration en profondeur de ces entreprises, la situation demeure éprouvante pour la population.

Un manque de moyens à l’origine de défaillances

Ainsi, moins de 10% des Congolais disposaient d’un accès à l’électricité en 2021, conséquence de l’incapacité des autorités à développer les sources d’énergie locales. A ce jour, seuls une quarantaine d’aménagements hydroélectriques de puissance supérieure à 50 kW sont en activité, alors que le pays dispose d’un potentiel hydroélectrique parmi les 5 plus importants au monde, d’environ 100 Gigawatts. Selon une estimation de la Banque Mondiale, le maintien du rythme actuel d’électrification implique que 80% de la population vivra toujours sans accès au réseau électrique d’ici 2030. Cette situation est aggravée par l’état du réseau de distribution, détérioré ou inexistant dans une grande partie du pays.

Le secteur de la santé fait face aux mêmes enjeux. Conséquence d’un manque de moyens, le secteur médical congolais manque cruellement d’infrastructures et de personnel médical adapté à sa population. Dès leur formation, les personnels soignants congolais font face à des insuffisances au sein d’établissements sous-équipés. Les autorités semblent peu à peu s’emparer du problème : dans le cadre du Plan National de Développement Sanitaire 2019-2022, l’État a alloué 1 775 280 dollars pour améliorer la formation du personnel soignant.

Une première réponse en provenance du secteur privé ?

Pour autant, des réponses à court terme deviennent vitales dans l’ensemble des secteurs touchés. Des acteurs privés tentent d’agir à leur niveau. En attendant un assainissement des finances publiques dans les domaines de l’énergie ou de la santé, le Groupe Forrest, sous l’impulsion de son président George Forrest, ne cesse d’investir afin de pallier les insuffisances de l’État.

En mars 2022, Groupe Forrest International, via son Centre médical de la Communauté (CMC) de Lubumbashi, a inauguré un partenariat avec la Faculté de Médecine de l’Université de Lubumbashi et l’hôpital Panzi du Docteur Denis Mukwege. D’abord destiné aux employés du Groupe Forrest International, le CMC, qui est le centre médical le mieux équipé de la province, a progressivement étendu sa clientèle aux collaborateurs d’autres entreprises et à une clientèle privée. Ce centre hospitalier tente de pallier les manques de l’État au Katanga, en permettant à des étudiants en médecine de se former.

Un engagement également éprouvé dans le domaine énergétique. Congo Energy, filiale du Groupe Forrest, développe ainsi des infrastructures électriques pour les industries locales, misant plus particulièrement sur la construction et la rénovation à grande échelle d’installations hydroélectriques et solaires.

Le groupe a développé une offre de préfinancement destinée à soutenir les projets de développement énergétique. Salutaire, cette offre permet à des projets structurels de voir le jour. Ainsi, le chantier de réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Sanga, dont la phase 2 devrait s’achever cette année, a été préfinancé par le Groupe Forrest dans le cadre d’un partenariat public-privé.

C’est également le cas de la centrale de Bendera, qui fait l’objet d’une collaboration entre la compagnie d’électricité nationale SNEL et le groupe de George Forrest. Congo Energy a en parallèle établi un partenariat avec Schneider Electric pour distribuer et automatiser les installations énergétiques, optimisant les coûts de construction et assurant une opérabilité durable des infrastructures. L’entreprise a ainsi œuvré à la mise en activité de la centrale de production solaire d’1 mégawatt de Manono, la plus grande centrale solaire off-grid de la région.

De même, Bboxx, basé à Goma, propose des mini-centrales solaires qui bénéficient à l’ensemble de la population : « Lorsque l’on fait un mini-réseau, l’idéal est d’avoir un gros client qui soit le client principal de ce réseau – une tour télécom ou une entreprise spécifique – et ensuite profiter de la présence de ce gros client pour distribuer l’électricité aux ménages aux alentours, » évoque son fondateur Louis de Muylder.

Des investissements croissants, témoignant des possibilités permises par les ressources du Congo. Mais surtout un modèle à suivre pour les entreprises d’Etat, laissant entrevoir le véritable potentiel du pays.

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