Après des mois d’accalmie, la tension est remontée d’un cran entre les deux pays riverains de la mer Egée, Athènes et Ankara s’accusant mutuellement de violer leurs eaux internationales et de mettre en péril la paix dans la région et au sein de l’Otan.
Militarisation de la mer Egée
Alors que l’attention du grand frère américain et du reste de l’Otan est tournée vers l’Ukraine, les deux éléments perturbateurs que sont la Grèce et la Turquie recommencent à se chamailler concernant les délimitations territoriales et la militarisation des îles de la mer Egée par Athènes.
L’armement de ces îles contrevient aux « droits » de la Turquie et aux « accords internationaux sur la démilitarisation des îles », a déclaré Recep Tayyip Erdogan dans un tweet publié jeudi 9 juin. « Nous avertissons une fois de plus la Grèce d’être prudente, de rester à l’écart des rêves, de la rhétorique et des actions qui la conduiront à des résultats qu’elle regrettera, comme cela s’est produit il y a un siècle », a ensuite menacé le président turc.
Démenti grec
Bien qu’Athènes reconnaisse qu’ « Ankara constitue une menace pour la paix et la sécurité régionale », le porte-parole de la diplomatie grec qualifie les affirmations de la Turquie de « mythes sans fondement ne pouvant ni contester ni se substituer au droit international ».
« Pour échapper aux difficultés susceptibles de l’isoler sur la scène nationale et internationale, et dans la perspective des prochaines élections, Erdogan n’envisagera-t-il pas de se livrer à une nouvelle provocation militaire en Égée? Cette escalade des tensions a-t-elle pour but de redorer son image dans son propre pays, ou bien s’inscrit-elle dans le cadre d’une démonstration de force plus large ? » s’interroge, inquiet, le journal grec Proto Thema.