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La politique intérieure et extérieure du Kazakhstan : une opportunité pour renforcer les liens entre Paris et Astana

Une fois de plus, cette année écoulée aura été riche en bouleversements politiques. L’année 2022 restera marquée au fer rouge par le conflit en Ukraine et ses secousses aux quatre coins du globe. Et comme toutes les nations du monde, le  Kazakhstan n’est pas sorti indemne de cette crise aux répercussions humanitaires, diplomatiques et économiques sans précédent. Comme la plupart des pays asiatiques et européens, les risques de récession mondiale et l’inflation lancinante ont découragé les entreprises, freiné les investissements et ralenti la croissance.

Ce contexte économique tendu n’a cependant pas freiné les ambitions démocratiques du Kazakhstan. Après les terribles émeutes de janvier 2021 qui avaient vu le mécontentement populaire être instrumentalisé par une tentative de violent coup d’État, notre gouvernement n’a pas lésiné sur ses efforts pour transformer radicalement nos institutions et nos traditions politiques.  

Nombreux sont ceux qui ont douté de la capacité du Kazakhstan à relever ce défi. En dépit de nos assurances et de nos engagements fermes en faveur de la réforme, de la démocratisation et d’une plus grande protection des droits de l’homme, certaines voix à l’international avaient exprimé leur scepticisme, estimant que nos promesses étaient au mieux trop ambitieuses, au pire, de simple faire-valoir politique.

Mais alors que nous approchons de la fin de cette année, preuve a été faite que le Kazakhstan a tenu ses promesses. En plus d’avoir démontré notre grande résilience et notre stabilité, nous avons enclenché une transformation sociale et politique qui transfigurera durablement notre pays.

Un nouveau cadre institutionnel et politique

Depuis le référendum national de juin, nous avons entrepris des réformes constitutionnelles qui ont apporté de nouvelles valeurs démocratiques à notre gouvernance, prévoyant notamment des pouvoirs présidentiels strictement limités, un parlement plus puissant, une Cour constitutionnelle indépendante, la facilitation de la création des partis politiques, ou encore l’élection directe des « akims », équivalent français des maires.

En novembre, notre pays a organisé des élections présidentielles dans le cadre de la nouvelle Constitution, ce qui signifie que tous les futurs chefs d’État, y compris l’actuel président Kassym-Jomart Tokaïev, effectueront un mandat de sept ans sans droit de réélection. Les élections, qui se sont déroulées de manière équitable et transparente, constituant une étape importante dans le développement démocratique de notre pays.

Enfin, nous avons également tiré de précieux enseignements des événements tragiques de janvier, en amnistiant de nombreux manifestants afin d’enclencher une réconciliation nationale.

Tous nos efforts au cours des douze derniers mois ont contribué à la création d’un Kazakhstan juste, favorable à l’épanouissement d’une société prospère et d’un système politique dynamique et compétitif.

Une politique internationale inchangée, résolument multilatérale et pacifique

En transformant notre système politique national, nous n’avons pas oublié nos obligations internationales. En octobre, notre capitale a accueilli le sixième sommet de la Conférence sur l’interaction et les mesures de confiance en Asie, une organisation que nous avons fondée il y a 30 ans pour renforcer la coopération pour la paix, la sécurité et la stabilité en Asie.

Le même mois, les chefs d’État d’Asie centrale et le président du Conseil européen, Charles Michel, se sont rencontrés à Astana : un symbole, à la veille du 30e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre les États d’Asie centrale et l’Union européenne.

Un mois plus tôt, le Kazakhstan était fier d’accueillir le VIIe Congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles. Le pape François se trouvait parmi plus de 100 délégations venues de 50 pays, marquant ainsi la première visite d’un chef de l’Église catholique au Kazakhstan depuis le pape Jean-Paul II en 2001. Au cours de la même période, nous avons accueilli le président chinois Xi Jinping, dont la visite d’État au Kazakhstan était le premier voyage à l’étranger depuis la pandémie de COVID-19.

Autant de rencontres diplomatiques, d’échanges, de dialogues rendus possibles par notre tradition d’équilibre géopolitique.  Parler à tout le monde, et sur tous les sujets : tel est le crédo de la diplomatie kazakhstanaise, qui s’est plus que jamais déployée en 2022.

Une main tendue à la France

La politique multisectorielle adoptée par le Kazakhstan a ouvert la porte à une coopération accrue avec la France. Rappelons que le Président Tokaïev a effectué une visite officielle à Paris en novembre dernier. Cette visite a donné un nouvel élan au partenariat stratégique entre les deux pays dans le cadre de la réunion au sommet.

La France est l’un des principaux partenaires commerciaux du Kazakhstan. Les investissements français dans l’économie kazakhstanaise ont dépassé 17 milliards de dollars depuis 2005. De plus, 90% des échanges commerciaux de la France avec l’Asie centrale se sont concentrés dans le Kazakhstan.

Une multitude projets est à l’oeuvre dans les secteurs de l’énergie, de l’exploitation minière, de l’industrie légère, de la construction, de l’aérospatiale, de l’ingénierie mécanique, de la santé et de l’alimentation. La coopération bilatérale dans les domaines de la science, de l’éducation et de la santé monte en puissance et plusieurs accords bilatéraux allant dans ce sens ont été signés ces dernières années.

D’ailleurs, la « Commission intergouvernementale de coopération économique Kazakhstan-France » et le « Conseil d’affaires Kazakhstan-France » se sont révélées être de précieuses courroies de transmission particulièrement efficaces dans le développement des relations entre nos deux pays.

Dans ce partenariat inédit par son ampleur entre nos deux nations, les prochaines années seront marquées par l’approfondissement des liens culturels entre nos peuples : à ce titre,  les saisons croisées culturelles du Kazakhstan en France et de la France au Kazakhstan seront une magnifique occasion de mieux faire connaître nos richesses, nos arts et nos us et coutumes à nos peuples respectifs.

Alors que le monde est confronté aux défis des difficultés géopolitiques et économiques actuelles, une coopération plus étroite entre le Kazakhstan et la France est essentielle. Une politique qui s’inscrit dans notre diplomatie ouverte à tous nos partenaires européens, américains ou asiatiques. Comme l’a déclaré le président Tokaïev lors de son investiture après les récentes élections présidentielles, « le Kazakhstan continuera à mener une politique étrangère équilibrée et constructive visant à protéger les intérêts nationaux. La coopération mutuellement bénéfique et le partenariat stratégique avec les États voisins – la Russie, la Chine et les pays frères d’Asie centrale, ainsi qu’avec les partenaires des alliances d’intégration – seront une priorité. Nous allons œuvrer pour développer une coopération multiforme avec les États-Unis, l’Union européenne, les États d’Asie, du Moyen-Orient et de Transcaucasie, ainsi qu’avec tous les pays intéressés ».

Nous sommes convaincus que notre politique étrangère multilatérale contribuera à résoudre de nombreuses crises mondiales et à renforcer la coopération internationale.

L’année 2023 sera une nouvelle décisive pour le Kazakhstan. Au cours des six prochains mois, des élections législatives vont avoir lieu, nouvelle étape sur le développement d’une culture démocratique dans notre pays. Pour la première fois en 18 ans, les candidats indépendants pourront également se présenter aux élections dans les circonscriptions à mandat unique.

Dans ces prochains mois capitaux pour l’Histoire de notre pays, nous savons que nous pourrons compter sur la France. De formidables opportunités s’offrent à nos deux pays : à nos traditions culturelles riches qui ne demandent qu’a se rencontrer, à nos traditions diplomatiques indépendantes qui ne demandent qu’à collaborer et à nos deux économiques qui ont plus que jamais besoin de coopérer. Vive la France, vive le Kazakhstan.

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