Les dirigeants et chefs militaires occidentaux font tous le même constat : les stocks de munitions s’épuisent, et ils seront (pour certains) bientôt vides. Il est donc urgent de relancer la production, et d’accroître les réserves très significativement.
« Tout le monde est d’accord pour dire que ces stocks (militaires) ont été rapidement épuisés, parce qu’ils étaient presque vides », résumait le haut représentant pour les Affaires étrangères de l’Union européenne, Josep Borrell, la semaine dernière.
Besoin urgent
Outre atlantique, le Pentagone a récemment annoncé la construction de nouvelles lignes de fabrication de munitions de 155 mm pour une valeur d’un milliard d’euros, et des études pour vérifier que les munitions étaient toujours adaptées aux conflits. « Nous retournerons ensuite vers l’industrie pour faire les corrections nécessaires, pour faire en sorte que nous ayons les stocks appropriés si quelque chose devait arriver », explique le général Milley, chef d’état-major de l’armée américaine.
Même son de cloche en France, où les stocks doivent vite être non seulement reconstitués, mais surtout réévalués. « L’armée de terre a un besoin criant de renforcement de ses stocks de munitions, tant pour son propre usage que pour soutenir des alliés en difficulté. L’armée de l’air et de l’Espace manque de munitions avancées », détaille Leo Peria-Peigné, spécialiste des questions de défense à l’Ifri.
Problème du stockage
Les munitions se périmant facilement, « une logique de faible stock a prévalu, considérant qu’on pouvait faire beaucoup à flux tendu, mais on s’aperçoit que c’est plus difficile avec les munitions », explique le chef d’état-major des armées, le général Burkhard.
Mais la situation doit changer. « La question du stockage de munitions est peut-être l’élément le plus saillant de tous les retours d’expérience capacitaires ukrainiens, avance Leo Peria-Peigné. À ce titre, un accroissement très conséquent du stockage d’obus de 155 et de mortiers de 120 semble indispensable ».
