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La crise grecque met le feu à la zone euro

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Alors que la Grèce est à nouveau dans une situation délicate et menace de ne pas pouvoir rembourser ses dettes, la gestion par l’Union Européenne de cette crise s’avère chaotique et mal coordonnée. Les conséquences de cette gestion déplorable pourraient être catastrophiques pour le continent mais également pour l’économie du monde entier.

Cette situation est rendue encore pluscompliquée par l’incapacité des principaux pays européens à se mettre d’accord sur la politique à adopter.La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré qu’elle considérait que les banques privées devraient assumer une partie de l’aide accordée à la Grèce alors que la France, dont de nombreuses banques possèdent des parts de la dette grecque, s’oppose radicalement à cette idée.

 

Des conséquences catastrophiques ?

 

De nombreux observateurs économiques considèrent sur ce point que faire assumer la dette grecque par des organismes privés pourrait être interprété par les agences de notation comme un défaut de paiement de la Grèce ce qui aurait pour effet de fragiliser encore le pays sur la scène économique mondiale.

Pour ces observateurs, un défaut de paiement de la Grèce est cependant pratiquement inévitable et ses voisins de la zone euros seront probablement obligés d’éponger ses dettes à intervalles réguliers pendant de nombreuses années.

Les conséquences de cette incapacité à rembourser sa dette publique sont nombreuses et imprévisibles. Il est possible que les banques détenant de la dette grecque – en particulier en France et en Allemagne-perdent de considérables sommes d’argentce qui aurait des conséquences très importantes sur le marché des capitaux mondial. Les cassandres évoquent déjà un nouveau « Lehman Brothers ».

Selon Thomas Klau du European Council on Foreign Relations « le scénario optimiste est que la situation reste gérable mais il est également possible qu’une contagion catastrophique s’opère en Europe et au sein des marchés financiers mondiaux. Il est dangereux de prendre aujourd’hui des décisions en imaginant l’hypothèse la plus bénigne. »

 

Une Union Européenne impuissante

 

Au fur et à mesure que la situation financière de la Grèce se dégrade, apparaît un problème plus vaste et d’une autre nature. Cette crise révèle que l’intégration européenne en matière financière, économique et fiscale est très insuffisante. Il n’y a pas de ministre européen del’économie, pas d’autorité centrale qui puisse réellement gérer ce genre de situations. L’Euro Group existe mais il s’agit plus d’une réunion informelle des ministres de la zone euro que d’un véritable organe de décision puisqu’il est indépendant dela Banque centrale Européenne, seule habilitée à prendre des décisions en matière économique et monétaire à l’échèle de l’Union Européenne.

Et Thomas Klau d’enfoncer le clou : « Imaginez un instant que la crise de Lehman Brothers ait été gérées par des représentants des 50 états plutôt que par le gouvernement fédéral américain. » Il a raison sur un point : en Europe l’absence de véritable organe décisionnel compétent en la matière a entrainé jusqu’ici une série d’interminables débats et discussions sans aboutir à un véritable consensus tout en déstabilisant les marchés grâce à une multitude de déclaration contradictoires.

 

Global Post / Adaptation JOL-Press.

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