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Convulsions syriennes contagieuses ?

Liban, souffre-douleur…

 

Le Coordinateur spécial des Nations unies pour le Liban, Michael Williams, en a récemment fait état : des conflits confessionnels au Liban pourraient naître d’une contamination venue de Syrie. « On s’en inquiète beaucoup au Liban », constate-t-il.

Il est vrai que les deux pays, pour le pire ou le meilleur, ont en commun une histoire compliquée, de temps en temps sanglante. Même si les forces syriennes se sont retirées du Liban en 2005 après trois décennies d’une occupation qui a traîné en longueur, Damas conserve une grande influence sur son si petit voisin.

 

Jeux de sectes

 

Les tensions entre la Syrie et le Liban ont joué leur rôle par le passé dans les conflits sectaires entre sunnites islamistes à Tripoli, dans le nord du Liban, et leurs voisins alaouites, frères de secte du président Assad et de la plus grande partie de l’élite au pouvoir du régime syrien. Un journaliste en visite chez le leader des Alaouites de Tripoli se souvient être tombé sur un portrait d’Hafez al-Assad, dont le président Assad tient son pouvoir, en bonne place dans le bureau de son interlocuteur…

Certains politiques libanais reprochent à la Syrie d’avoir présidé à l’avènement du Fatah al-Islam, groupe islamiste activiste qui fomenta une lutte armée en 2007 contre l’armée libanaise en train de quitter le camp palestinien de Nahr al-Bared en ruines.

 

Enflammer le Liban pour éteindre l’incendie syrien

 

Au Liban, le pouvoir politique se partage entre les 18 sectes religieuses officielles. Pour bon nombre d’entre elles, les 15 années sanglantes de guerre civile sont marquées au fer rouge. Beaucoup craignent que s’il est acculé, le régime de Damas ne cherche à exploiter les tensions sectaires chez son voisin déchiré. Dans quel but ? Créer une diversion sur sa crise intérieure.

« Je ne vois aucun signe sur le terrain de quelconques tensions religieuses ou sectaires, a dit MP Samir Jifr, au nom du bloc pro-occidental (sunnite) du « 14-Mars » [ndlr, les manifestations pro et anti-syriennes après le meurtre de Rafic Hariri en 2005]. Mais nous craignons pourtant que si les Syriens se sentent piégés, ils n’exportent leur conflit au Liban. »

 

Global Post / Adaptation JOL-Press.

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