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L’ex-président du Cap-Vert, champion d’Afrique de la gouvernance

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Encourager un développement équilibré

À l’occasion de l’annonce de son classement 2011, lundi 10 octobre, la Fondation Ibrahim a salué la résistance des pays africains face à la crise économique mondiale. Ce classement les met néanmoins en garde contre une approche déséquilibrée de la gouvernance dans laquelle démocratie et droits de l’homme seraient écartés. Ces déséquilibres, s’ils ne sont pas rapidement contrôlés, pourraient bien être un déclencheur d’instabilité sur tout le continent, à l’image des événements qui ont touché l’Afrique du Nord. « Souvenez-vous de la place Tahrir », a rappelé Mo Ibrahim, fondateur et président de la fondation, en référence au point de rendez-vous du Caire où les manifestants se sont rassemblés pour finalement renverser le président Moubarak. « Si le développement économique ne se traduit pas en une meilleure qualité de vie et un plus grand respect des droits des citoyens, nous assisterons encore à beaucoup de « Tahrir Square » en Afrique. »

Des performances encourageantes

[image:3,s]Cette année, le prix Mo Ibrahim revient à l’ancien président du Cap Vert, Pedro Verona Pires pour son départ « démocratique » de la présidence à la fin de son mandat. Il recevra un chèque d’un montant de cinq millions de dollars. Depuis deux ans, ce prix n’était plus décerné faute de candidats.

L’Égypte et la Tunisie sont classés dans les 10 meilleurs pays pour la qualité de leur gouvernance, soulignée par de belles performances dans les domaines du développement humain et de la mise en place d’une économie durable. Néanmoins, les deux pays sont moins bien notés dans la catégorie de la participation des citoyens à la vie politique et celle du respect des droits de l’homme. La Tunisie, dans ces deux catégories, se classe parmi les moins bons élèves de l’Afrique.

Le Libéria et le Sierra Leone ont été félicités pour la remarquable amélioration de leur situation ainsi que pour l’exemple que montre leur belle progression aux autres pays africains.

Depuis la création du prix Mo Ibrahim, on retrouve régulièrement les 5 mêmes pays à la tête du classement : Maurice, Cap Vert, Botswana, Seychelles et Afrique du Sud pour la performance globale de leur gouvernance. Leur développement est équilibré dans chaque catégorie. À l’exception de l’Afrique du Sud qui se distingue par son fort taux de criminalité.

Des retards frappants

[image:4,s]Malgré de belles évolutions, la tendance générale est au déséquilibre. Si des progrès ont été enregistrés dans les domaines du « développement économique et durable » et du « développement humain », dans les catégories « sécurité et souveraineté du droit » et « participation et droits de l’homme », les résultats ne s’améliorent pas.

Parmi les mauvais élèves de l’Afrique, on retrouve dans les dernier rangs : la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Zimbabwe, le Tchad et la Somalie.

Madagascar, dans la tourmente depuis le coup d’État de 2009, se distingue par le déclin le plus rapide de tous les pays africains et par un manque de respect flagrant de la loi et des droits de l’homme.

Créer des modèles

[image:2,s]En commentant ces résultats, Mo Ibrahim, fondateur et président de la Fondation, a dit : « Nous avons constaté cette année que la majorité des jeunes Africains n’acceptent plus l’approche sélective de gouvernance adoptée par plusieurs dirigeants de notre continent. Nos jeunes exigent une approche globale, équitable et inclusive de la gestion de leur pays. Les conclusions de l’Indice font écho à cette demande : la réussite en matière de gestion économique et de développement humain, même remarquable, ne pourra perdurer si le déficit démocratique persiste. Les pays qui font les « success stories » de notre continent fournissent la totalité de la gamme de biens et services publics que les citoyens sont en droit d’attendre de leurs dirigeants, et forgent un chemin qui, nous l’espérons, sera suivi par d’autres. »

Global Post/Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

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