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La politique chez les Grecs, une histoire de familles

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Quels changements au gouvernement ?

À y regarder de plus près, l’ordre des choses ne change pas tellement, le pouvoir reste dans les mains du Pasok, et l’opposition demeure chez les conservateurs de la Nouvelle Démocratie. C’est comme ça que font les Grecs depuis 1974. À une nuance près, les Grecs prennent désormais conscience que rien ne pourra changer tant que les deux partis se partagent le gouvernement, pour eux, il faut du sang neuf.

Le Pasok et la Nouvelle Démocratie ont tous les deux été fondés en 1974, lorsque la junte militaire au pouvoir en Grèce a fait place à une république parlementaire. Depuis, les deux formations se sont succédé à la tête du gouvernement.

Deux familles se partagent le pouvoir depuis 1974

Il faut dire qu’il n’existe pas une grande variété de candidats disponibles. Et la politique, c’est une histoire de famille en Grèce.

[image:1,s]Le père de Georges Papandréou, Andréas, a été le fondateur du Pasok et fut Premier ministre de 1981 à 1989 puis de 1993 à 1996.
Le fondateur de la Nouvelle Démocratie, Constantin Karamanlis, a été Premier ministre de 1974 à 1980. Son neveu, Kostas Karamanlis, l’a été de 2004 à 2009, juste avant Georges Papandréou.

Le peuple veut du changement

« Beaucoup pensent qu’il est temps que ça change », opine Themis Galanidis, 45 ans, un habitant du quartier de Galatsi. Il va devoir fermer son magasin d’articles de sport en décembre car les ventes ont trop baissé. D’habitude, il supporte la Nouvelle Démocratie, mais pour la première fois en 2009, il avait soutenu le Laos, le parti d’extrême droite, et son leader Georgios Karatzaferis : « La Nouvelle Démocratie et le Pasok ont gouverné trop longtemps. Il faut vraiment un sang nouveau dans le gouvernement. »

Nick Garifis, 35 ans, parle au nom de tous ses compatriotes lorsqu’il dit que les Grecs se sentent déconnectés de la sphère politique. Il dénonce l’isolement de la classe politique des difficultés du quotidien comme le chômage, qui était à 17,6 % en juillet, ou encore la hausse des taxes : « Depuis 100 ans, il y a eu deux familles. C’est mieux de changer. Nous avons besoin de jeunes, avec des idées innovantes. Pour moi, tous les politiciens se ressemblent aujourd’hui. Ils disent une chose et en font une autre. »

Les missions du Premier ministre

Malgré cette envie de fraîcheur des Grecs, le gouvernement de coalition restera pour le moment négocié par Papandréou et le leader de la Nouvelle Démocratie, Samaras. La mission principale de Lucas Papademos, à peine entré en fonction, sera de sécuriser un plan de sauvetage international avant la faillite du pays. Il sera aussi charger d’organiser les élections qui devraient normalement se tenir en février 2012.

[image:3,s]S’il n’arrive pas à remplir ce devoir, la Grèce risque de faire faillite, ce qui pourrait avoir un impact de type Lehman Brothers sur l’Europe et l’économie mondiale.

Les extrêmes gagnent du terrain

Ces mécontentements ont préparé le terreau de petits partis à droite comme à gauche.
Dans de récents sondages, le Parti communiste Grec (KKE) était donné à plus de 10 % des intentions de vote, un peu plus que lors des dernières élections de 2009. La coalition radicale de gauche Syriza est donnée à 9 %.

À l’extrême droite, le Laos est à 8 %. Créé et dirigé par un ancien journaliste de la télévision, Karatzaferis, le Laos a gagné cinq sièges lors des dernières élections. Ils en ont désormais quinze. En 2009, ce parti a récolté 5,6 % des voix contre 2,2 en 2004.

Global Post/Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

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