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Rial al-Assad: «Notre droit, défendre le peuple syrien»

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Une armée de 10 000 déserteurs


Qu’est-ce que l’Armée syrienne libre et combien de soldats compte-t-elle ?

Colonel Riad al-Assad : L’Armée syrienne libre est l’armée du peuple, l’armée de la nation. Elle est issue de l’armée syrienne du tyran qui tue le peuple de Syrie. Elle s’est organisée il y a trois mois, en raison de l’augmentation des désertions de soldats et d’officiers. Il y a maintenant plusieurs divisions dans toute la Syrie, de Daraa (extrême sud) jusqu’à Jisr Shughour (extrême nord-ouest). L’Armée syrienne libre compte désormais 10 000 personnes et les désertions continuent à se multiplier.


L’Armée syrienne du président Bachar al-Assad est bien équipée. Comment envisagez-vous la confrontation avec cette armée ? Quels types d’opérations effectuez-vous ?

Colonel Riad al-Assad : Au début, nos opérations étaient destinées uniquement à protéger les civils et à empêcher, comme nous pouvions, les troupes gouvernementales d’entrer dans les villes. Nous avons alors été confrontés à un problème d’armement. Et c’est un gros problème.  Nos activités sont soigneusement planifiées et principalement dirigées contre les services de sécurité et les Shabiha (milice fidèle au gouvernement). Notre vrai pouvoir nous vient du soutien du peuple syrien. Mais, comme nous venons de l’Armée Syrienne, nous connaissons sa nature. C’est une armée sans doctrine, construite sur les fondements d’un régime qui a échoué. Nous connaissons aussi sa puissance de feu. Mais nous n’avons pas peur de l’affronter.


S’attaquer au symbole du pouvoir syrien


Quel soutien recevez-vous des acteurs régionaux ?

[image:2,s]Colonel Riad al-Assad : Nous n’avons reçu aucun soutien, ni arabe, ni étranger, ni financier, ni humanitaire jusqu’à présent. Seule la Turquie soutient les réfugiés syriens. Nous avons beaucoup entendu parler de la possibilité de créer une zone d’exclusion aérienne, mais jusqu’ici, aucune mesure concrète n’a été prise. Nous espérons beaucoup de la création d’une telle zone, car cela nous aiderait militairement et permettrait d’accélérer l’effondrement du régime en augmentant le nombre de soldats déserteurs.


Les membres de l’Armée syrienne libre ont attaqué une installation militaire à Harasta près de Damas la semaine dernière. Pouvez-vous nous dire pourquoi vous avez ciblé cette base ?

Colonel Riad al-Assad : Nous avions planifié cette opération pour prouver que le régime est faible. Dans cette base se cachent des membres des forces de sécurité et des Shabiha, ceux qui oppriment le peuple syrien. Nous avons prouvé que nous pouvions les attaquer sur leur propre terrain. Cette base est un pilier du régime. Notre objectif stratégique est de continuer à protéger les manifestants. Les opérations sont menées contre la sûreté et les Shabiha ainsi que sur certaines sections qui attaquent les villes. Nous travaillons pour terrifier le régime, et nous irons jusqu’au bout de notre mission.


Les Syriens veulent un pays libre et démocratique


Qu’est-ce que vous attendez de la communauté internationale ?

[image:3,s]Colonel Riad al-Assad : Nous demandons à la communauté internationale de se tenir au côté de la population syrienne qui a été opprimée pendant quarante ans. Les droits que demandent les Syriens sont ceux que chaque personne sur cette terre est en droit d’exiger : liberté d’expression, être libérés des chaînes de l’oppression, comme tout citoyen européen ou américain, ou de n’importe quel pays démocratique dans le monde.


Récemment, les Américains nous ont demandé de mettre fin à la violence. Mais c’est notre droit de défendre le peuple syrien et nos familles. Il n’y aura pas de révolution militaire en Syrie et il n’y aura pas non plus de guerre civile.


Mais n’y a-t-il pas déjà eu des violences sectaires entre Allaouites et Sunnites, notamment à Homs ?

Colonel Riad al-Assad : Le régime essaie de rendre la population effrayée par une guerre civile. Mais c’est de leur responsabilité de mettre fin à la violence et de rentrer leurs chars et leurs forces de sécurité vers leurs bases. Ensuite, laissez faire le peuple syrien, et laissez-le avoir des élections libres. Nous rejetons le sectarisme. Nous avons vécu avec un système sectaire pendant quarante ans. Aujourd’hui, c’est tout le peuple syrien qui rejette le sectarisme. Chacun d’entre nous a vécu dans l’injustice pendant quarante ans. Le peuple syrien veut quitter cette forme d’injustice, sans retomber dans une autre forme. Nous respectons toutes les sectes en Syrie et nous souhaitons vivre dans un pays démocratique, un état civil avec tout ce que cela signifie. Toutes les communautés sont représentées dans la rue, alors laissez les élections décider combien elles représentent sur la scène nationale. Et même si le candidat est Chrétien ou Allaouite ou encore Druze, s’il obtient les suffrages, il pourra devenir président.


Global Post / Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

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