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Gingrich vs Romney : face-à-face tendu sur Fox News

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[image:1,l]Jeudi 15 décembre, le 13e débat télévisé des primaires républicaines en vue de la présidentielle de 2012 – le dernier avant le caucus de l’Iowa du 3 janvier qui donnera le coup d’envoi des opérations électorales -, les opposera dans un duel retransmis par Fox News. Exit, les six autres prétendants. La campagne pour la présidentielle de novembre 2012 entre dans une nouvelle phase. Les choses sérieuses commencent…


Newt Gingrich reste en avance


[image:2,s]Le vote en Iowa est crucial puisqu’il lancera le processus électoral. Les États votant successivement, les premiers résultats influencent les suivants. D’après un sondage réalisé par Public Policy Polling, avec 22 %, Newt Gingrich devance toujours ses concurrents, mais, en deuxième place, Ron Paul s’adjuge 21 % des intentions de vote des républicains susceptibles de voter lors du caucus (« réunion de supporters de mouvement politique ») organisé dans cet État du nord des États-Unis. Mitt Romney, troisième, se contente de 16 % des intentions de vote. Dans un sondage Reuters-Ipsos publié mardi 13 décembre, Gingrich obtient 28 % d’intentions de vote parmi les électeurs républicains contre 18 % pour Romney. En revanche, d’après une étude réalisée pour NBC et le Wall Street Journal, l’ancien leader de la Chambre des représentants dépasse pour la première fois la barre des 40 %, contre 23 % pour l’ancien gouverneur du Massachusetts. Au-delà des écarts, la tendance semble établie.


Mitt Romney sonne la charge contre Newt Gingrich


[image:3,s] Mitt Romney tente par tous les moyens de contrer la montée dans les sondages  de Newt Gingrich. « L’excentricité est formidable en campagne, à la radio. C’est formidable dans la presse, c’est amusant à lire », estime-t-il dans un entretien au New York Times. « Mais pour un président, nous avons besoin d’un chef et un chef doit être capable de rassembler les Américains ». Romney, homme d’affaires millionnaire, estime que son adversaire n’a ni la trempe, ni l’expérience nécessaire dans les affaires économiques. Il s’appuie aussi sur des sondages récents portant sur la capacité des candidats républicains à battre Barack Obama. D’après une étude Reuters/Ipsos, il aurait 8 points de retard – 40 contre 48 sur le président sortant – contre 13 pour Newt Gingrich – 40 contre 53.
Gingrich apparaît moins éligible que Romney : beaucoup d’Américains n’ont pas oublié son passé de mari indigne et volage, et ses divorces médiatisés ; en plus, il est désormais accusé d’avoir reçu des commissions de la part d’agences gouvernementales hostiles aux dépenses publiques. Principal opposant à Bill Clinton dans les années quatre-vingt-dix, il est présenté comme un vieux briscard, rodé aux intrigues de Washington et corrompu par le système.
La presse américaine se passionne pour « Newtzilla » Gingrich. Mais, la pique la plus acerbe, et subtile, est à même au crédit du New Yorker : « Quelles sont les quarante choses les plus sympathiques que l’on peut dire sur Newt Gingrich ? » demande sa rédaction. Réponse n° 1 : « Il est celui grâce à qui Barack Obama sera réélu ».  


Barack Obama profite de la lutte entre Républicains et du léger redressement de l’économie


[image:4,s]Effectivement, les sondages donnent toujours au président sortant une avance confortable sur ses adversaires. L’embellie économique ravive clairement ses chances de réélection : la croissance apparaît, et est estimée à 2,1 % en 2012 et le taux de chômage – 8,6% – est descendu au plus bas depuis mars 2009.
Par ailleurs, il profite de la campagne républicaine… Tous les arguments utilisés lors de ces primaires ne manqueront pas d’être ressortis d’ici six à neuf mois lorsque la bataille présidentielle fera rage. Si la cote de popularité du président, désormais à 47 %, a peu évolué depuis le début de l’année, ce sont celles de ses adversaires républicains qui sont à la peine. Pourtant, à regarder de près la situation dans les 12 « swing states », les États les plus indécis, Barack Obama est dans une situation bien moins confortable puisqu’il y est donné perdant. Dans tous les cas l’élection présidentielle s’annonce serrée.


Un duel à sang entre Gingrich et Romney pourrait leur être fatal à tous les deux


Une primaire républicaine se gagne souvent à droite, et, pour se départager, les deux favoris peuvent être tentés de se « droitiser » pour séduire les électeurs les plus conservateurs, ceux du Tea Party notamment. Ils pourraient ainsi perdre toutes chances de l’emporter face à Barack Obama.
Mais, ils pourraient aussi finir par se disqualifier mutuellement, avant même la fin des primaires, permettant ainsi l’émergence d’un troisième homme. Les derniers sondages en Iowa placent Ron Paul en troisième position, pour autant il ne paraît être en mesure d’être ce troisième homme car son positionnement politique est le plus spécifique. Libertarien, il dispose à ce titre d’un matelas de soutiens qui lui sont acquis et qui, dans certains États, peuvent même lui permettre de l’emporter. Rick Perry, Michelle Bachmann et tous les autres paraissent définitivement lâchés, tous sauf, peut-être, Jon Huntsman, l’ancien ambassadeur des États-Unis à Beijing. Qui sait si, à force de s’attaquer à boulets rouges, Newt Gingrich et Mitt Romney ne pourraient pas lui permettre de s’établir comme alternative sérieuse ? C’est peu probable mais il est encore trop tôt pour l’exclure totalement. 

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