Site icon La Revue Internationale

Les temps forts de l’année 2011: d’avril à juin

[image:1,l]


Le « Printemps arabe », de plus en plus sanglant


Un « Printemps » avant la date… Au cours des trois premiers mois, deux dirigeants arabes, en bons termes avec les Occidentaux, Ben Ali et Moubarak, ont déjà quitté le pouvoir sous la pression populaire. Au moins trois autres, Kadhafi, Saleh et Assad, en Libye, au Yémen et en Syrie, sont sur la sellette mais résistent…


Tunisie et Égypte : la défense des révolutions

[image:2,s]En Tunisie, la première révolte du « Printemps arabe » a commencé le 17 décembre 2010, et quand vient le printemps 2011, le contexte a bien changé. Depuis le 27 février, Béji Caïd Essebsi est le deuxième Premier ministre du gouvernement de transition et la préoccupation est à la reconstruction d’un nouveau pouvoir.
Le climat à travers le pays reste tendu, notamment en raison de la présence de milices benalistes qui continuent à semer la « terreur » malgré la fuite de leur maître.
L’épuration se poursuit. Le 20 juin, Zine el-Abidine Ben Ali est condamné, une première fois, lors d’un procès très rapide, à 35 ans de prison pour détournement de fonds. Les poursuites visent aussi les membres de sa famille ou de la direction de son parti, le RCD.
Les principales préoccupations sont désormais d’ordre économique. La révolution a coûté cher et le tourisme est en berne.


[image:3,s]En Égypte, le 30 mars, le Conseil suprême des forces armées adopte une déclaration constitutionnelle fondatrice d’une Seconde République égyptienne. L’armée annonce qu’elle conservera le pouvoir jusqu’aux termes du processus électoral. Amr Moussa et Mohammed El-Baradeï, anciens dirigeants de la Ligue Arabe et de l’AIEA, se déclarent candidats à la prochaine présidentielle.
Le 8 avril, de nouvelles manifestations réclament le procès de l’ancien Raïs. Deux jours plus tard, Hosni Moubarak, ainsi que ses fils, Gamal et Alaa, sont placés en résidence surveillée. Moins d’une semaine plus tard, c’est une autre institution de l’ancien régime qui se trouve déboulonnée : le Parti national démocrate est dissous.
C’est le temps de l’épuration judiciaire et administrative. La tension monte à propos des procès post-révolutionnaires, ceux des manifestants comme ceux des anciens dirigeants. La crainte d’un dévoiement de la Révolution du Nil conduit à de nouvelles violences, place Tahrir, le 30 juin. Les préoccupations d’ordre social prennent aussi de plus en plus d’importance.


Yémen : le mouvement dégénère en révolte

Le 23 avril, le parti présidentiel accepte le plan présenté par les monarchies du Golfe et prévoyant la démission du président Saleh dans les trente jours, après la formation d’un gouvernement d’union nationale et le transfert des prérogatives par le chef de l’État au vice-président. Fin mai, le mouvement dégénère en révolte avec début d’affrontements armés entre insurgés tribaux. Le bilan des affrontements depuis janvier est alors de 620 morts. Le 22 mai, 1,5 million d’opposants manifestent à Sanaa et l’attaque contre un campement à Taiz fait 50 morts.
Le 4 juin 2011, le président Saleh a quitté le Yémen pour l’Arabie Saoudite dans le but de se faire soigner, après un tir d’obus visant la mosquée dans laquelle il se trouvait.


Libye : l’internationalisation de la guerre civile

[image:4,s]Depuis les premières manifestations dans l’est du pays, à la mi-février, le pays sombre dans la guerre civile. Devant la crainte d’un carnage humanitaire, une coalition internationale, conduite par la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, obtient une résolution des Nations unies lui permettant d’engager des frappes aériennes. Les critiques s’intensifient sur les motifs de guerre des Occidentaux.
À 6 heures du matin, le 31 mars, l’OTAN prend le commandement des opérations aériennes. Dans les médias, la présence de djihadistes et de membres d’Al-Qaïda parmi les insurgés est discutée.
C’est une véritable guerre de mouvement qui se développe sur plusieurs fronts.
Début avril, les forces loyalistes reprennent du terrain en Cyrénaïque. À Misrata, les insurgés progressent et, en mai, ils prennent le contrôle de l’aéroport.
À l’ouest, en Tripolitaine, fin avril et début ami, l’OTAN bombarde les lieux forts du pouvoir kadhafiste. Le 30 avril, le plus jeune fils de Mouammar Kadhafi, Saïf A-Arab, est tué lors d’une frappe.


Le 16 juin, le fils aîné du colonel, Saïf Al-Islam, propose la tenue d’élections libres, sous contrôle international, et précise que, s’il devait les perdre, son père quitterait le pouvoir. Les rebelles progressent désormais de manière significative partout, malgré la résistance acharnée des forces loyalistes. Pourtant, ils butent toujours sur Brega au centre du pays.


Syrie : la contestation s’intensifie

Le 29 mars, se déroule une importante manifestation de soutien au pouvoir, alors que le gouvernement syrien remet sa démission. Le 30 mars, Bachar el-Assad dénonce une conspiration contre la Syrie. Le 3 avril, Bachar el-Assad nomme un nouveau Premier ministre, le 7 avril, la citoyenneté syrienne est accordée à 300 000 Kurdes.
Le 16 avril, Bachar el-Assad promet la levée de l’état d’urgence, adoptée par le gouvernement le 19 avril mais pas encore effective. Le 21 avril, il promulgue la loi décrétant la fin de l’état d’urgence, l’abolition de la cour de sûreté de l’État et l’autorisation de manifestations pacifistes. Manifestations, répression sanglante et arrestations en masse continuent pourtant. Entre avril et août, les opérations de l’armée se multiplient dans les villes contestataires, à Deraa, Homs, Hama, Lattaquié, Banias, etc.
Le 31 mai, Bachar el-Assad annonce une amnistie générale et l’ouverture d’un dialogue national avec l’opposition. Des paroles sans suites.


Barack Obama, candidat à un second mandat


Barack Obama annonce officiellement, lundi 3 avril, sa candidature à un second mandat de quatre ans à la Maison Blanche : « Aujourd’hui, nous déposons les documents pour lancer notre campagne 2012 », a annoncé M. Obama dans une vidéo transmise par courriel à ses partisans.
Sans attendre, Barack Obama a appelé ses partisans à commencer à se mobiliser pour 2012, « bien avant que vienne pour moi l’heure de me lancer vraiment dans la campagne », a-t-il dit. Revenant sur ses deux années de présidence, M. Obama a reconnu qu’engager « un changement durable ne serait ni rapide ni facile », un aveu en direction de l’aile gauche de son parti qui lui reproche de n’avoir pas suffisamment transformé le pays. L’incertitude règne sur le nom de son futur adversaire républicain.



Oussama Ben Laden tué au Pakistan et enseveli en mer


Après plus d’une décennie de traque, le chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, a été tué au Pakistan par les services spéciaux américains. Le président américain Barack Obama a annoncé la nouvelle, dimanche soir 1er mai, lors d’une allocution télévisée. « Ce soir, je suis en mesure d’annoncer aux Américains et au monde que les États-Unis ont mené une opération qui a tué Oussama Ben Laden, le dirigeant d’Al-Qaïda, un terroriste responsable du meurtre de milliers d’innocents », a déclaré Barack Obama



« On y va »: ces trois mots lancés par Barack Obama ont signé l’acte de mort d’Oussama Ben Laden. Après des mois d’observation, l’opération « Geronimo » est en marche pour éliminer l’ennemi public numéro un des États-Unis. Le raid des forces spéciales américaines va durer 40 minutes.
C’est dans un quartier cossu de la banlieue d’Abbottabad, ville-garnison nichée au pied des montagnes du nord du Pakistan, que le chef charismatique d’Al-Qaïda, 54 ans, vivait depuis cinq ans dans une maison qui, hormis son mur d’enceinte et ses barbelés, passait totalement inaperçue. Sur place, les voisins ne se doutaient de rien. Le Pakistan a fulminé de ne pas avoir été mis au courant du raid américain. Les États-Unis ont avoué avoir tenu leur allié à l’écart par crainte qu’il ne donnât l’alerte. L’organisation Al-Qaïda a aussitôt juré de venger son « guide ».
Aujourd’hui, c’est Ayman Al Zawahiri, chef d’Al-Qaïda et co-fondateur de l’organisation djihadiste, qui est traqué sans relâche par les États-Unis.


Les indignados occupent la Puerta del Sol


[image:5,s]Le 15 mai, une semaine avant les élections municipales, un appel à manifester est lancé à travers l’Espagne. Les manifestants considèrent que les partis politiques ne les représentent plus et sont incapables de résoudre la crise dans laquelle sont plongés leur pays et le monde. Aux termes d’une manifestation pacifique, Los Indignados occupent la Puerta del Sol. Ils sont jeunes, sont souvent diplômés et au chômage. Ils s’indignent, comme les y invite Stéphane Hessel dans son ouvrage best-seller, Indignez-vous ! . Deux jours plus tard, ¡Democracia Real Ya!, à l’initiative des manifestations, recense le soutien de plus de 500 organisations et clame son indépendance à l’égard de toute idéologie politique institutionnalisée.
De quoi s’agit-il ? D’un « Mai 68 » version madrilène ou du « Printemps arabe » à l’espagnol ? Les Indignés restent à la « Porte du soleil » jusqu’au 12 juin. Un mouvement mondial est né.


Le 15 juin en Grèce : grève générale contre l’austérité


[image:6,s]Depuis trois semaines, les Indignés grecs campent place Syndagma devant le Parlement d’Athènes. La Grèce est au bord de la faillite, en proie à une crise de la dette colossale et les Grecs en ont assez de devoir payer pour les erreurs de gestion de leurs dirigeants. Ce 15 juin, le gouvernement du socialiste George Papandreou doit présenter un nouveau plan de rigueur.
Quelques banderoles proclament : « Allez-vous-en, vous et votre dette ». Leur but aujourd’hui est de former une chaîne humaine autour du bâtiment du Parlement, et de tenir 24 heures, alors qu’à l’intérieur on discute de ce deuxième plan d’austérité.
Ce deuxième plan s’annonce particulièrement sévère. Il prévoit de nouvelles coupes dans les dépenses publiques, une hausse des impôts, et puis surtout une vague massive de privatisations sans précédent dans le pays. L’État a pour ambition de vendre à hauteur de 50 milliards d’euros d’ici à 2015.
Il y a déjà eu un plan d’austérité très sévère l’an dernier et pour les Grecs, c’est un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase, y compris au sein même de la majorité au pouvoir. Hier mardi, un député du Pasok a annoncé sa démission et désormais le parti de Papandreou ne dispose que d’une très faible majorité pour voter ce plan d’austérité.


Cauchemar : Chambre 2806 du Sofitel de New-York…


Dominique Strauss-Kahn est interpellé le samedi 14 mai à 16 h 45 (heure locale) à l’aéroport JFK de New York, juste avant son décollage pour Paris.
Le directeur du FMI est accusé par Nafissatou Diallo, une femme de chambre d’un hôtel de Manhattan, et inculpé « d’agression sexuelle, de séquestration de personne et de tentative de viol ».
Jeudi 19 mai, il est placé en résidence surveillée après avoir passé plusieurs jours en prison.



Rêve : le mariage d’un prince et d’une princesse…


Le 29 avril, en la cathédrale de Westminster, Miss Catherine Middleton épouse le prince William, petit-fils de la reine Elizabeth II et futur roi d’Angleterre.


Quitter la version mobile