Site icon La Revue Internationale

En images : place Tahrir au Caire, un an après…

[image:1,l]Le 25 janvier 2011, le « jour de la colère », marque le début de la révolte qui conduira à la chute de l’ancien raïs, Hosni Moubarak. Ce jour-là, le Printemps arabe gagne l’Egypte, après la Tunisie et avant la Libye.

Une date symbolique

Le 25 janvier est férié tous les ans en Egypte. C’est le « jour de la police », en souvenir de la rébellion des policiers égyptiens contre l’ex-colonisateur britannique. L’an dernier, à l’appel de plusieurs mouvements de jeunes militants, notamment sur le site Internet Facebook, un vaste rassemblement est organisé sur la place Tahrir. La manifestation dégénère, l’occupation de la place est décrétée, des affrontements ont lieu, au moins quatre manifestants trouvent la mort. Trois jours plus tard, une nouvelle journée de mobilisation a lieu. L’armée est appelée en renfort pour maintenir l’ordre. La révolution est lancée. Le vendredi 11 février, Hosni Moubarak, 82 ans et trente années au pouvoir, quitte ses fonctions.

Une révolution inachevée

Un an après, beaucoup d’Egyptiens observent avec amertume ce qu’est devenue leur « révolution du Nil ». Si un nouveau parlement a été élu et si, largement dominé par les islamistes – Frères musulmans et salafistes –, il s’est réuni pour la première fois lundi 23 janvier, l’armée et son Conseil suprême des forces armées (CSFA), avec à sa tête le maréchal Tantaoui, conservent le pouvoir. Le rêve de liberté – une liberté tant espérée – n’a pas été exaucé. La nomenklatura de l’ancien régime reste aux commandes et, hormis Hosni Moubarak et quelques-uns de ses proches qui attendent le verdict de leurs procès, les crimes passés restent largement impunis.

Quant à la poussée des islamistes, elle inquiète – comme elle inquiète dans les autres pays du « Printemps arabe », en Tunisie ou au Maroc notamment. Les jeunes blogueurs, à l’origine de la mobilisation, ne rêvaient sans doute pas, pour la plupart, de la charia pour tous.

Les cadeaux d’anniversaire des militaires

Dans l’espoir de contrer les appels à un second soulèvement révolutionnaire dirigé contre eux, la junte qui dirige l’Egypte depuis la chute de Moubarak a fait quelques concessions : lundi 23 janvier, 1959 prisonniers ont été amnistiés et, parmi eux, le blogueur Maïkel Nabil, incarcéré depuis dix mois pour un post qui stigmatisait les violences commises par les militaires ; l’état d’urgence, en vigueur depuis l’assassinat d’Anouar Al Sadate en octobre 1981, a été levé.

Premier anniversaire place Tahrir

Ce 25 janvier 2012, la place Tahrir est noire de monde. Ils sont plusieurs dizaines de milliers et les forces de sécurité se font discrètes, même si des renforts ont été mobilisés pour éviter des débordements.

Les manifestants brandissent des banderoles aux multiples messages, qui illustrent leurs désaccords. Les Frères musulmans, qui dominent le nouveau Parlement, sont présents pour célébrer l’anniversaire de la révolte populaire. Mais d’autres groupes, dont des mouvements pour la démocratie qui étaient les moteurs de la révolte, affirment être là pour poursuivre la révolution inachevée et demander le départ du CSFA.

Les images d’Amadour Sépek ont été prises au cœur de ce rassemblement. 

[image:2,l]Le vilain de l’affaire… Hosni Moubarak attend le verdict de son procès dans les prochaines semaines. Le procureur a réclamé la mort. Place Tahrir, les manifestants ont, semble-t-il, déjà tranché : Moubarak doit être pendu !

[image:3,l]Moubarak le vilain (2), accusé d’avoir spolié les Egyptiens.

[image:4,l]Les drapeaux égyptiens flottent sur la place Tahrir. Au loin, les grands hôtels d’où, il y a un an, les chaînes de télévision du monde entier filmaient 24 heures sur 24 la révolte en cours.

[image:5,l]Les banderoles illustrent les désaccords entre manifestants.

[image:6,l]Un immense drapeau égyptien serpente sur la place Tahrir, porté à bout de bras par les manifestants. Comme il y a un an…

[image:7,l]La scène principale de laquelle les responsables des Frères musulmans s’adressent à la foule.

[image:8,l]Dans une rue adjacente, là même où, il y a un an, face aux barrages des forces de sécurité, se sont produits les plus violents affrontements.

[image:9,l]Les affaires sont les affaires. Ce marchand ambulant harangue la foule pour leur vendre quelques tee-shirts.

[image:10,l]Deux jeunes femmes à la tête couverte d’un foulard s’éloignent de la place Tahrir.

[image:11,l]A première vue, on pourrait penser que ceux-là n’en ont rien à faire. Et bien, c’est tout le contraire, avec ces pancartes, ils expriment leur opposition au Conseil suprême des forces armées (CSFA)

Quitter la version mobile