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L’Iran place ses pions en Amérique Latine

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[image:1,l]Si le président vénézuélien pense avoir le monde entier contre lui, il devrait prendre exemple sur son homologue iranien, Mahmoud Ahmedinejad. En effet, Hugo Chavez a beau être un habitué des déclarations ampoulées lorsqu’il s’agit de faire face à son hostilité diplomatique avec les Etats-Unis, il lui reste du chemin avant d’atteindre le même isolement géopolitique subi par Ahmedinejad qui, la nuit dernière, démarrait ses cinq jours de visite officielle en Amérique Latine, à Caracas…

L’Iran, isolé par la communauté internationale

Le Chef d’Etat iranien est accusé d’avoir truqué les dernières élections présidentielles, de développer discrètement l’arme nucléaire et de s’appuyer sur un système judiciaire brutal qui viole de manière récurrente les droits de l’homme. Ces abus, dénoncés par une partie de la communauté internationale, ont conduit à l’adoption par l’Occident de nouvelles sanctions économiques, affectant particulièrement l’opinion que les Sud-Américains se font de l’Iran.

D’après une enquête effectuée par Latinobarometro, l’Iran arrive bon dernier dans un classement évaluant l’opinion que se font 20 000 personnes, réparties dans 18 pays de la région, de neuf pays. Seuls 25% d’entre eux disent avoir une « bonne » ou « très bonne » opinion de l’Iran, alors qu’ils sont 72% à partager le même avis sur les Etats-Unis.

Pourquoi accueillir Ahmedinejad ?

[image:2,s]Alors pour quelles raisons, en plus de leur opposition partagée à Washington, les dirigeants du Venezuela, de l’Equateur, du Nicaragua et de Cuba tiennent-ils à accueillir Ahmedinejad ? La réponse se trouve dans les accords commerciaux florissants que l’Iran a développés dans la région et ce malgré les sanctions économiques imposées par les Etats-Unis et ses alliés.

Au Venezuela, l’Iran a investi pour plus de 5 milliards de dollars dans divers domaines, d’industrie de ciment aux usines de montage de voitures. En tant que grands producteurs de pétrole, les deux pays tiennent à revendiquer leur indépendance face au plus grand consommateur du monde : les Etats-Unis. L’Equateur, dont l’économie est également liée aux exportations de pétrole, partage cette opinion. De leurs côtés, Cuba et le Nicaragua sont tous deux intéressés par un moyen d’augmenter leurs provisions en pétrole iranien et par un support économique permettant d’entreprendre des projets de développement.

« Ils prétendent que l’Iran, depuis le Venezuela, Cuba et le Nicaragua, prépare des attaques sur les Etats-Unis, » a confié Hugo Chavez à une chaîne de télévision vénézuélienne. « Nous devons surveiller la situation avec précaution, car cela représente une menace pour nous tous. »

Une Amérique Latine divisée

Malgré ses étroites relations avec les plus proches alliés de Chavez, Ahmedinejad demeure persona non grata dans quelques unes des plus grandes économies d’Amérique du Sud, dont certaines dirigées par des gouvernements de gauche. Les relations entre le Brésil et l’Iran se sont considérablement refroidies après que l’Iran ait refusé une offre du président Luiz Inacio « Lula » da Silva en 2010 demandant l’amnistie d’une femme condamnée à la mort par lapidation pour adultère.

Pendant ce temps, les relations entre l’Argentine et l’Iran restent glaciale depuis l’attentat à la bombe non résolu d’une synagogue de Buenos Aires en 1994, 85 personnes ayant perdu la vie ce jour-là. L’Argentine continue d’accuser le régime iranien d’être derrière l’attaque. L’an dernier, la Bolivie, un autre membre de l’axe de Chavez, a été forcée de s’excuser auprès de l’Argentine après avoir reçu la visite du Ministre de la Défense iranien, Ahmad Vahidi, accusé par l’Argentine d’avoir commandité le bombardement.

> Voir la vidéo : Ahmadinejad en visite à Cuba

GlobalPost/Adaptation Antoine Le Lay pour JOL Press

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