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Quand l’Europe en crise brade ses bijoux de famille…

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[image:1,l]L’argent vient à manquer en Europe, alors qu’il en faut toujours davantage pour peser sur la scène internationale. Puisque l’argent vient à manquer, il faut en trouver ailleurs… C’est ce à quoi nous assistons à travers l’Union européenne, et désormais les richissimes investisseurs étrangers ne se contentent plus d’acheter des clubs de football.


«Niet Mikhaïl, ces choses-là n’ont pas de prix !» 


[image:2,s]La vallée des temples en Sicile est un des plus beaux trésors archéologiques d’Italie. Pas étonnant, dès lors, que l’on ait assisté à une levée de boucliers à travers tout le pays lorsqu’une rumeur a affirmé qu’un milliardaire russe souhaitait acquérir cette spectaculaire série de ruines grecques aux abords de la ville d’Agrigente. « Jamais, ce n’est pas à vendre, pas même pour 40 milliards d’euros, » s’est offusqué le maire d’Agrigente Marco Zambuto, un montant qui fait référence à celui même que s’efforce de rassembler le premier ministre Mario Monti dans le cadre de ses efforts pour résoudre la crise de la dette italienne.
Le magnat moscovite Mikhaïl Prokhorov a encore moins de chances de mettre la main sur ces temples que de s’installer au Kremlin après la présidentielle du 4 mars prochain, à laquelle il est candidat! Pourtant, des Européens aux coffres vides auraient plutôt intérêt à s’habituer à ce que d’improbables étrangers lorgnent sur leurs possessions.  


Les «nouveaux riches» du monde à l’affût des bonnes affaires en Europe


[image:3,s]Récemment, la China Three Gorges Corp. a acquis pour 3,5 milliards d’euros les parts du gouvernement portugais dans le géant de l’industrie énergétique EDP. Une preuve de plus que les économies émergentes, avec en tête la Chine, sont à l’affût des bonnes affaires dans une Europe en pleine paupérisation.
Les actifs privatisés dont les gouvernements endettés de l’Union européenne sont forcés de se débarrasser, comme les entreprises privées touchées par les chutes du cours des actions, figurent de la liste des priorités des Chinois, ou autres étrangers, disposant de quantité d’argent frais en cash.
Le puissant armateur chinois Cosco est, dit-on, intéressé par le rachat des ports grecs privatisés, et le gouvernement grec a tenté d’approcher des acheteurs chinois qui pourraient être intéressés par certaines de ses possessions dans les secteurs du tourisme, de l’énergie et des mines.


Le rapport des forces économiques s’est inversé


[image:4,s]« De telles négociations étaient auparavant rarissimes, mais, puisque désormais la puissance économique a basculé vers l’Asie, elles seront de plus en plus fréquentes. Les Européens devront s’y habituer, » affirme Shada Islam, expert dans les relations EU-Asie au think tank bruxellois Les amis de l’Europe.
Des investisseurs issus d’anciennes colonies portugaises – comme le Brésil en plein boom ou l’Angola aux belles réserves de pétrole – font concurrence aux Chinois dans la chasse aux bonnes affaires dans les domaines de l’énergie, des transports et des médias mis en vente au Portugal, alors que, selon les prévisions, le PIB national devrait reculer de 3% en 2012.


Un avertissement à Bruxelles : il faut lever les entraves aux investissements


« Dans le passé, l’Union européenne a entravé les investissements russes sur ses territoires, » a rappelé Kirill Dmitriev, PDG de Russian Direct Investment Fund, à Bruxelles en décembre dernier. « Dans le nouvel environnement économique… il leur faut comprendre que ces barrières doivent disparaître. »


 Alors que les économies BRIC  ( Brésil-Russie-Inde-Chine) poursuivent leurs croissances, les Européens pourraient ne pas être les seuls contraints à faire évoluer leurs mentalités : la Chine envisagerait le lancement de deux nouveaux fonds d’investissement de plus de 100 milliards d’euros, un concentré sur l’Europe et l’autre sur les Etats-Unis… 

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