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Une majorité de Français favorable à une taxe financière

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[image:1,l] Le président Français Nicolas Sarkozy a relancé le débat sur l’opportunité d’une taxe sur les produits financiers.L’Agence Standard & Poors annonce qu’elle va dégrader la note de la France et de l’Autriche. Jolpress.com, le site 100% dédié à l’actualité internationale qui suit et décrypte les grandes tendances du monde ne pouvait rester sourd à un tel débat, qui s’inscrit au cœur d’une réflexion sur l’évolution des équilibres économiques mondiaux et la fragilité de ceux-ci. C’est dans ce contexte que Jolpress a demandé à l’Institut Harris Interactive de sonder les français sur l’opportunité d’une  telle taxe.

Les grandes tendances du sondage

Il ressort de manière générale qu’une majorité de Français se déclare favorable au principe de la création d’une taxe financière, qu’elle concerne les transactions ou les banques (comme en GB), si toutefois cette taxe est appliquée au minimum au niveau européen et mieux encore au niveau mondial. Mais surtout pas au niveau d’un seul pays. Il apparaît clairement aussi que les Français inquiets par les déficits de leur pays se prononcent aussi majoritairement pour que les recettes de cette éventuelle taxe soient affectées à la réduction des déficitsEnfin, ce sondage montre que 51% des Français doutent du véritable pouvoir des responsables politiques face à celui de la finance internationale

70% des Français pour l’instauration d’une taxe financière

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Alors que le Gouvernement et le Président de la République réfléchissent à l’opportunité de la création d’une taxe financière, dite « taxe Tobin », dont l’objectif serait de taxer les transactions financières, près de 7 Français sur 10 (69%) déclarent être favorables au principe de création d’une telle taxe en France, un tiers d’entre eux (33%) y étant même tout à fait favorables, tandis que 26% expriment une opposition. Dans le détail, l’opinion quant au principe de création d’une telle taxe en France évolue avec l’âge, les plus jeunes s’y montrant moins favorables que les plus âgés (60% des 18-24 ans, 63% des 25-34 ans, 66% des 35-49 ans, 74% des 50-64 ans et 76% des 65 ans et plus). Notons également que les hommes, les catégories supérieures et les sympathisants de Droite soutiennent davantage ce projet, puisqu’ils sont respectivement 78%, 77% et 85% à y être favorables. Les sympathisants de Gauche, et notamment ceux du Front de Gauche et d’Europe Ecologie – Les Verts soutiennent également le projet, exprimant quant à eux davantage que la moyenne une opinion très favorable envers ce projet (respectivement 41%, 50% et 49% contre 33% en moyenne). A l’inverse, les sympathisants d’Extrême-Droite se montrent un peu moins favorables à une telle taxe (62% contre 69% en moyenne). Mais la majorité reste forte quelque soient les profils.

Les craintes exprimées face à la toute puissance de la finance au détriment du pouvoir des politiques

Le principe d’une taxation des transactions financières ou plus directement des banques semble donc être admis et souhaité par les Français, et ce toutes tendances politiques confondues, qui soulignent d’ailleurs en parallèle le poids actuel des acteurs financiers et bancaires. En effet, les Français considèrent aujourd’hui majoritairement (51%) que le véritable pouvoir réside dans les mains de la finance, les dirigeants politiques n’ayant plus réellement selon eux la capacité de prendre des décisions et de les imposer aux établissements bancaires et financiers. 42% des Français soulignent au contraire le pouvoir de la sphère politique, estimant que les dirigeants politiques européens peuvent aujourd’hui prendre des décisions et les imposer aux établissements bancaires et financiers, le véritable pouvoir restant en leurs mains. Les sympathisants de Droite sont particulièrement en accord avec cette idée (49% contre 44% estimant que le pouvoir est aux mains de la finance), quand, au contraire les sympathisants d’Extrême-Droite soulignent le poids de la finance face au politique, 61% considérant que le pouvoir est aujourd’hui aux mains de celle-ci. Effet direct : une majorité de Français déclare que la position des candidats vis-à-vis de la taxe financière n’influencera pas son vote lors de l’élection présidentielle, 51% déclarant que la position des candidats vis-à-vis de cette taxe n’influencera par leur vote, contre 44% estimant le contraire.  

La  nécessité d’une territorialité étendue de la taxe et les fortes réserves si elle devait être apppliquée de manière isolée

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Si les Français expriment un accord de principe à la création d’une telle taxe financière, ils envisagent sa mise en place à l’échelle mondiale ou européenne, mais non pas à l’échelle nationale. En effet, la mise en place d’une taxe financière est considérée par une majorité de Français comme une bonne chose au niveau mondial (79% dont 51% une très bonne chose), au niveau des pays du G20 (76% dont 42% une très bonne chose), dans toute l’Union Européenne (73% dont 38% une bonne chose) ou encore à l’échelle de la zone euro (67% dont 33% une très bonne chose). En revanche, ils ne sont qu’une minorité à juger bon la création de cette taxe en France et dans au moins un autre pays européen (44%) ou en France seulement (28%), 64% estimant alors que la création d’un telle taxe à l’échelle uniquement de notre pays serait une mauvaise chose. 

Une affectation privilégiée pour la taxe financière : le comblement des déficits des Etats avant tout

Si une telle taxe était adoptée, les Français préfèreraient que l’Etat s’engage au préalable sur l’utilisation qui serait faite des recettes : plus de 7 Français sur 10 préfèreraient que l’Etat s’engage au préalable sur l’utilisation qui serait faite des recettes (72%), quand 21% préfèreraient que l’Etat puisse les utiliser selon ses besoins. 

Les Français souhaiteraient alors en priorité que les recettes de cette taxe soient utilisées pour réduire les déficits publics (48%), signe d’une focalisation sur la question du déficit et de sa nécessaire diminution. Viennent ensuite le financement des retraites (37%) et celui de l’Assurance Maladie (36%). La politique environnementale et l’aide aux pays en développement, originellement deux secteurs destinés à recevoir les recettes perçues dans le cadre d’une taxe Tobin, sont très très loin derrière et ne sont cités que par respectivement 6% et 3% des Français… Bye bye les grands élans généreux altermondialistes, les Français expriment là l’urgence de sauver leur propre pays. Leur inquiétude face à la relative impuissance des responsables politiques est un corrollaire de ce sentiment d’urgence. Pour autant, il ressort nettement que les solutions viendront des alliances internationales, européennes notamment. Face à la finance mondialisée, la réaction des Français serait plutôt de chercher des solutions elles-aussi internationalisées, plutôt que tournées vers leur territoire national. Un appel donc à avancer vers plus d’Europe, plutôt qu’une volonté de repli sur soi. 

Enquête Harris Interactive réalisée en ligne du 10 au 12 janvier 2012. Echantillon de 1371 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l’access panel Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e). >Accéder à l’ensemble des résultats du sondage 

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