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Vladimir Poutine prône la lecture forcée

[image:1,l]À l’approche de la présidentielle du 4 mars 2012, et alors que la contestation de son pouvoir semble s’être essoufflée, Vladimir Poutine reprend la main et accumule propositions et promesses. Dernière trouvaille : une liste de cent livres que « chaque jeune Russe devra avoir lus à sa sortie du système scolaire » afin de préserver « la prédominance de la culture nationale russe ». Une initiative qui reçoit un accueil plutôt mitigé… tant elle rappelle forcément à certains de mauvais souvenirs. 

Lecture forcée pour la jeunesse russe

Dans une tribune de plus de 4 500 mots publiée dans le journal russe Nezavisimaya Gazeta, le Premier ministre russe écrit que « dans les années 1920, de prestigieuses universités américaines défendaient ce qu’elles appelaient les canons occidentaux, une sélection des œuvres littéraires ayant le plus contribué à l’affirmation de la culture occidentale ». Il poursuit en rappelant que « tout étudiant qui se respectait devait avoir lu une liste de cent livres, les cent livres considérés comme les plus formidables de la culture occidentale ».

Défense et illustration de la culture russe

Vladimir Poutine affirme que la Russie a « toujours été décrite comme une nation de lecteurs » et propose de lancer une campagne pour définir les « figures culturelles les plus importantes de l’histoire russe » et arrêter « une liste de cent livres que chaque jeune Russe devra avoir lus à sa sortie du système scolaire – lus chez lui plutôt qu’étudiés en classe et mémorisés. Puis ils devront réaliser un exposé écrit sur l’un d’entre eux lors de leur dernière année ».

Vladimir au pays des Soviets…

C’est peut-être l’effet de l’âge… jamais l’ancien petit génie du KGB n’avait autant donné dans la nostalgie soviétique. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. S’il n’y a aucun mal à promouvoir la pratique de la lecture, bien au contraire, chercher à imposer une unité culturelle de façade à travers la promotion de la littérature nationale s’inscrit directement dans la tradition du totalitarisme version URSS.

Au-delà, cette proposition traduit son désir de manipuler l’intellect humain pour en garantir la docilité. Il est d’ailleurs probable que l’essentiel des livres contenus dans cette liste officielle dateront de l’époque soviétique et auront été écrits par les petits soldats du syndicat des écrivains qui glorifiaient les misérables existences de leurs contemporains. 

Lénine, Staline, Poutine… pas de doute, ça rime !

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