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Cinq prétendantes pour accueillir les JO de 2020

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[image:1,f]Cinq villes sont désormais officiellement candidates pour les Jeux olympiques d’été 2020. Après le dépôt officiel des dossiers, dont la limite était fixée au 15 février à minuit, Istanbul en Turquie, Tokyo au Japon, Madrid en Espagne, Doha au Qatar et Bakou en Azerbaïdjan sont concurrentes pour recevoir les jeux que toutes les plus grandes villes du monde s’arrachent.

Un long processus de sélection

Les dossiers déposés seront d’abord étudiés par un groupe d’experts désignés par le Comité international olympique (CIO). A la fin mai, ceux-ci rendront un avis au comité, qui décidera quelles villes auront le privilège d’être candidates lors d’une réunion organisée à Québec.

Un second dossier devra être déposé par les villes sélectionnées en janvier 2013. A partir de cette date, la commission d’évaluation visitera chaque ville candidate et rendra sa décision définitive le 7 septembre 2013, lors d’une réunion à Buenos Aires.

Seules cinq villes sont en lice aujourd’hui, mais de nombreuses autres candidatures auraient pu être déposées sur le bureau du CIO.

Les villes qui ont abandonné

Rome était pressentie comme ville candidate jusqu’au dernier moment. La veille de la clôture des élections, Mario Monti a néanmoins choisi la voix de la sagesse et la crise économique actuelle a eu raison de la candidature de la capitale italienne. Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre italien a déclaré : « Nous sommes arrivés à la conclusion unanime que le gouvernement pense qu’il ne serait pas responsable, dans les conditions actuelles en Italie, d’assumer ces garanties ».

Même excuse pour Prague, capitale tchèque, qui a choisi la voix de la raison en retirant sa candidature pour ne pas assumer les frais engendrés par les aménagements nécessaires et exorbitants à l’accueil d’une saison de Jeux olympiques.

Au Japon, Hiroshima avait tout d’abord annoncé sa volonté d’accueillir les jeux. Mais le 13 juin dernier, Kazumi Matsui, maire de la ville, déclarait au président du Comité olympique japonais, Tsunekaku Takeda : « Hiroshima continuera de rembourser les dettes contractées en 1994 pour l’organisation des Jeux asiatiques, et de surmonter les difficultés financières auxquelles nous faisons face ».

De nombreuses rumeurs ont circulé concernant les candidatures de Las Vegas pour les Etats-Unis, Durban pour l’Afrique du Sud, Hobart pour l’Australie et Toronto pour le Canada. Pour de multiples raisons, souvent financières, ces villes ne se sont finalement pas lancées dans l’aventure.

Après Rio en 2016, Londres en 2020, quelle ville sera donc choisie pour accueillir les meilleurs athlètes du monde en 2020 ? Tour du monde des villes candidates.

Istanbul, à cheval sur l’Europe et l’Asie

La Turquie a annoncé sa candidature le 13 août dernier par la voix de son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan lors d’une intervention télévisée : « Nous annonçons au monde notre candidature pour les Jeux olympiques de 2020, que nous considérons comme extrêmement importante pour notre pays et notre peuple. » C’est la cinquième tentative de la ville, qui avait été néanmoins sélectionnée au premier tour à trois reprises (2000, 2004 et 2008).

Cette fois, la Turquie et son Premier ministre veulent croire que cette cinquième tentative sera la bonne. « La Turquie sera prête comme elle ne l’a jamais été », déclarait Recep Tayyip Erdogan.

Yalcin Aksoy, président du Comité de candidature pour Istanbul 2020, est confiant. Selon lui, les aménagements effectués dans la ville depuis ces dernières années et la croissance économique du pays ne pourront qu’être de bons avantages pour la candidature turque.

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Tokyo, symbole de la reconstruction d’un Japon meurtri

Le 16 juillet dernier, Tsunekazu Takeda, président du Comité olympique du Japon, annonçait la candidature de la capitale nipponne. Pour l’île, en reconstruction depuis le tsunami qui l’a ravagée le 11 mars 2011 et la catastrophe nucléaire qui a suivi, cette candidature est un signe d’espoir pour tous les Japonais. « Nous voulons faire des JO 2020 le symbole de notre redressement », déclarait le président du comité.

Le Japon a déjà accueilli les Jeux à plusieurs reprises. Tokyo a été ville d’accueil des Jeux olympiques d’été en 1964, Sapporo a organisé les Jeux d’hiver en 1972 et Nagano en 1998.

L’espoir est le mot d’ordre du projet de candidature de la ville. « Nous croyons dans le pouvoir du sport et dans sa capacité à susciter des espoirs, des rêves, des perspectives et des changements positifs. Nous croyons que renouveler notre engagement envers les valeurs inhérentes à l’olympisme, comme l’excellence, l’amitié et le respect, donnera à notre jeunesse la force et l’inspiration pour créer un futur meilleur pour eux, pour leur pays, pour le monde », peut-on lire sur le site dédié à la candidature de la ville.

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Madrid, candidate malgré la crise

La capitale espagnole, contrairement à l’Italie, n’a pas peur de la crise. Le 13 juillet dernier, le maire de Madrid, désormais ministre de la Justice, Alberto Ruiz-Gallardon, annonçait sa candidature pour la troisième fois d’affilée.

Néanmoins, la ville tient compte du contexte économique ambiant et a assuré avoir monté un dossier qui pèse le moins possible sur le contribuable. Le projet Madrid 2020 « représente un coût notablement inférieur à celui des deux candidatures précédentes ». En effet, si la candidature de Madrid pour les JO 2016 s’était montrée ambitieuse, avec un budget de 37,8 millions d’euros, l’ancien maire de Madrid a bien insisté pour affirmer que « [nous pouvons] faire une candidature dont le coût sera inférieur de moitié à la précédente, sans que cela n’ait de conséquences sur sa qualité », comme l’indique la vidéo promotionnelle de la capitale candidate.

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Doha, un projet pour une ville milliardaire

Sous la présidence du prince héritier Tamim bin Hamad al-Thani, le projet de candidature de la capitale du Qatar a été officialisé le 26 août dernier et dévoilé le 20 février 2012.

Pour mettre toutes les chances de son côté, Doha mise sur la rentabilité économique. Pas de grands aménagements pour les JO 2020, Doha annonce clairement vouloir rentabiliser les infrastructures existantes dans la ville. « 91 % des infrastructures olympiques sont déjà construites ou programmées » dans le cadre du projet National Vision 2030, un plan de développement à long terme.

Fait nouveau, le Qatar propose d’organiser les jeux d’été en octobre, en raison des conditions climatiques plus propices à cette époque de l’année.

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Bakou, candidate pauvre mais convaincue

La capitale de l’Azerbaïdjan s’était portée candidate en 2008 et en 2016. Cette troisième tentative réunit les espoirs de tout le peuple d’Azerbaïdjan. Officialisée le 31 août par le vice-président du pays, Chinguiz Huseynzadeh, la candidature du pays pourrait sembler vouée à l’échec, les infrastructures étant presque inexistantes – et il est difficile de les imaginer sortir de terre dans les huit ans à venir.

Néanmoins, Bakou veut croire qu’elle pourrait organiser les jeux. Riche d’une population jeune et dynamique, d’une culture aussi variée que méconnue, elle a déjà accueilli de nombreux évènements sportifs d’importance mondiale.

De nombreux projets sont d’ores et déjà en route pour préparer la venue des JO. Un stade olympique, pouvant accueillir 65 000 personnes, est construction et devrait être prêt en 2015. Un centre aquatique, une piste de hockey, un terrain de lutte et un centre d’entraînement son également en préparation.

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Principe de rotation des continents

Bien que les dossiers des villes candidates soient officiellement sur un pied d’égalité, le principe implicite de rotation des continents pourrait bien éliminer d’office certaines candidatures. Londres en 2012, Rio en 2016 : une ville d’Asie a de grandes chances de remporter 2020. Tokyo serait donc bien placée pour accueillir les JO. Une bonne bouffée d’espoir pour tous les Japonais.

> Retour au dossier : Le Brésil prépare les JO de Rio 2016

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