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« Clinton », la vie de Bill en 4 heures de documentaire

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[image:1,l]Curieux destin que celui des ex-chefs d’Etat ou de gouvernement lorsque, relativement jeunes encore, ils quittent le pouvoir sans espoir ou désir d’y retourner. Biens vivants et, en même temps, déjà dans l’Histoire… 

Le couple Clinton libéré de toutes ambitions, les langues se délient

Ce documentaire intervient douze ans après le départ de la Maison Blanche de Bill Clinton mais aussi à quelques mois de la retraite politique de sa femme, Hillary, qui a annoncé, fin 2011, qu’elle quitterait son poste de Secrétaire d’Etat aux termes du premier mandat de Barack Obama, que celui-ci soit réélu ou pas. Pour la première fois, le couple politique le plus remarquable du début du XXIème siècle et, surtout, de la fin du précédent, est libre de toutes ambitions, et les langues peuvent se délier.

Un témoignage de première main sur l’Affaire Lewinsky

Au cœur de ces quatre heures de programme, l’Affaire Lewinsky. L’ambition des réalisateurs étaient clairement d’apporter un nouveau regard sur cette liaison que Bill Clinton avait entretenu avec une stagiaire de seulement 23 ans, et qui a failli faire de lui le premier président des Etats-Unis empêché – « impeached » – pour mensonge, mais surtout adultère. Pour cela, ils ont pu recueillir les témoignages de proches conseillers en service à la Maison Blanche à l’époque.

« Lorsque le scandale Lewinsky a été rendu public, le président m’a envoyé un message sur mon pager et je l’ai rappelé en urgence, » se souvient Dick Morris, directeur de la campagne de réélection en 1996. « Le président lui a alors dit : ‘Depuis je suis arrivé à la Maison Blanche, j’ai dû mettre en corps en pause, sexuellement je veux dire, mais j’ai tout fichu en l’air avec cette fille. Je n’ai pas fait ce qu’ils prétendent que j’ai fait, mais j’en ai sans doute fait suffisamment pour qu’il me soit impossible de prouver mon innocence.’ »

Des révélations et quelques oublis

Le documentaire évoque aussi de nombreux autres temps forts de la vie et de la carrière politique de Bill Clinton, et notamment sa jeunesse à Hot Springs, dans l’Arkansas, sa relation avec son beau-père abusif, sa rencontre avec Hillary Rodham, mais aussi les controverses nées des scandales du Travelgate – des dysfonctionnements du service chargé des déplacements à la Maison Blanche – et du Whitewater – une affaire d’investissements douteux en Arkansas. En revanche, ce film fait l’impasse sur d’autres aspects sur lesquels des clarifications sont encore attendues, tel l’attentat visant le World Trade Center de New York en 1993 ou la légèreté avec laquelle a été appréhendée la menace Oussama ben Laden.

Par idéalisme…

« Son idéalisme, c’est ce qui l’a fait avancer, » a déclaré Barak Goodman, l’auteur et réalisateur de « Clinton », à CBS. « Je crois que cela a été le moteur de toute la dimension politique de son existence. Et maintenant que cela est derrière lui, il n’a plus séduire pour être réélu. Son idéalisme reste perceptible. Son parcours depuis qu’il a quitté la présidence est remarquable. Je pense que l’on peut admettre qu’il a été le plus réussi de toute l’histoire. »

 

A regarder « Clinton », on est frappé par autre chose encore : la ressemblance entre son premier mandat et la situation politique actuelle. Une classe politique très divisée à Washington, un nouveau président qui se voit reprocher par son propre de céder trop vite sur l’essentiel, un vaste débat sur le système de santé, comme si l’Histoire, si rapidement, se répétait. 

GlobalPost / Adaptation FG pour JOL Press

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