[image:1,l]Le candidat ultraconservateur Rick Santorum a remporté les trois scrutins organisés mardi aux Etats-Unis dans la course à l’investiture républicaine pour la Maison Blanche, mençant ainsi le favori de ce marathon électoral, le modéré Mitt Romney.
La course à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2012 « entre désormais dans l’inconnu » : c’est ce qu’a lancé Rick Santorum à ses partisans, réunis pour célébrer sa triple victoire du jour. Incontestablement, ces résultats, plus favorables qu’attendus, pourraient relancer la campagne du candidat ultra-conservateur, vainqueur du premier caucus, le 3 janvier, dans l’Iowa. Sont-ils pour autant suffisant pour redistribuer les cartes dans cette longue course à l’investiture républicaine ?
Un triplé de nettes victoires
Au Minnesota, les sondages avaient vu juste : Santorum a récolté 45% des voix, contre 27% pour Paul, 17% pour Romney et 11% pour Gingrich. Le surprise réside ici dans la troisième position de Mitt Romney.
Le Colorado, en revanche, semblait promis à Mitt Romney. Rick Santorum a déjoué les pronostics et remporté ce caucus en réunissant 40,2% des suffrages, devant Mitt Romney (34,9%), Newt Gingrich (12,8%) et Ron Paul (11,7%).
Enfin, dans le Missouri, où la primaire compte pour rien, les électeurs étant appelés à revoter dans quelques semaines, Rick Santorum a remporté un succès d’estime en recueillant 55% des votes devant Mitt Romney (25%), selon des résultats presque complets. Newt Gingrich n’était pas inscrit dans cet Etat.
« Waow ! Le courant conservateur est toujours vivant et se porte bien dans le Missouri et dans le Minnesota », s’est exclamé Rick Santorum devant ses partisans.
Newt Gingrich à la dérive, Rick Santorum à l’offensive
Le grand perdant des consultations de mardi, Newt Gingrich, n’avait pas réagi en fin de soirée. Déjà, en faisant l’impasse sur le caucus de l’Iowa, il avait donné l’occasion à Rick Santorum de sortir de l’anonymat. Dans ces Etats conservateurs, il démontre à nouveau ses faiblesses, et notamment les lacunes de ses méthodes de campagne. Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants, leader de l’opposition à Bill Clinton à partir de 1994, est un fin politique, un excellent débatteur dont l’assurance et le parler-vrai font mouche lors des débats télévisés, mais il parait moins efficace lorsqu’il s’agit de battre la campagne – surtout dans l’Amérique dite profonde.
Jusqu’à maintenant le vote de ces électeurs les plus conservateurs, ceux qui ne veulent pas entendre parler du modéré Romney, se sont partagés entre plusieurs candidats et notamment entre Rick Santorum, vainqueur dans l’Iowa, et Newt Gingrich, vainqueur en Caroline du Sud, favorisant ainsi Mitt Romney.
La dynamique de cette triple victoire pourrait permettre à Rick Santorum d’incarner l’alternative à Mitt Romney à la place de Newt Gingrich. Pour cela, il lui faut rallier à lui le vote des républicains proches du mouvement ultra-conservateur du Tea Party. « Je ne suis pas ici pour incarner l’alternative conservatrice à Mitt Romney mais pour incarner l’alternative conservatrice à Barack Obama », a-t-il l’ancien sénateur de Pennsylvanie.
Mitt Romney relativise la portée de ses défaites
Certes, ces résultats pourraient relancer les spéculations à l’approche du Super Tuesday, le mardi 6 mars, temps fort des primaires lors duquel onze Etats s’exprimeront simultanément.
Il convient de noter que ces défaites sont intervenues dans des Etats, le Colorado et le Minnesota, que Mitt Romney avait remporté en 2008, lors des précédentes primaires républicaines, qu’il avait perdues au profit du sénateur John McCain. La réalité est qu’il n’était pas à l’époque le candidat le plus modéré en lice, et que cela avait joué dans des Etats réputés conservateurs.
Au-delà, avec la volonté manifeste de minimiser toute défaite, l’équipe de campagne de Mitt Romney a diffusé un communiqué, dans la soirée de mardi, dans lequel il est rappelé « qu’évidemment aucun candidat ne peut finir à la première place dans tous les Etats ». Justement, en 2008, John McCain, candidat investi, n’avait-il pas été battu dans 19 Etats ?
Mitt Romney a tenu à féliciter ses concurrents républicains « et particulièrement le sénateur Santorum ». « Je me tiens devant vous prêt à emmener le parti et à diriger la nation », a-t-il poursuivi, devant ses partisans.
Les prochaines primaires se dérouleront dans l’Arizona et le Michigan le 28 février, avant le « super mardi » du 6 mars. D’ici là, un débat télévisé est prévu le 22 février.
En vidéos
Rick Santorum remporte le Minnesota :
Mitt Romney félicite Rick Santorum :