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Du Colorado au Minnesota, Santorum croit à sa bonne étoile

[image:1,l]Une série de chiffres suffit à réaliser que rien n’est joué dans le long marathon des primaires républicaines. Il reste encore 45 Etats où les électeurs républicains choisiront le meilleur candidat, susceptible de priver Barack Obama d’un second mandat présidentiel le 6 novembre prochain.

Pour remporter l’investiture, un candidat devra avoir obtenu 1144 délégués pour la Convention national de Tampa, en août prochain. Or, aujourd’hui, après un mois de campagne, aucun des quatre candidats ne s’en approche : après la primaire du Nevada, samedi 4 février, Mitt Romney en compte 76, Newt Gingrich 29, Ron Paul 13 et Rick Santorum 10. Non, rien n’est joué.

Ce mardi 7 février, pour la première fois de la saison, plusieurs scrutins se dérouleront simultanément. Le caucus du Colorado mettra en jeu 36 délégués et celui du Minnesota 40, répartis au scrutin proportionnel. Quant à la primaire du Missouri, ce n’est qu’un galop d’essai avant le caucus du 7 mars.

Des scrutins aux enjeux limités pour Mitt Romney

A y regarder de près, c’est bien à sa victoire en Floride, le 31 janvier, dans un Etat où le vainqueur décrochait la totalité des 50 sièges de délégués en jeu, qui assure la tête de la course à Mitt Romney. La dynamique dont semble bénéficier le candidat modéré repose sur ses larges victoires en Floride et dans le Nevada, ainsi qu’aux ralliements en sa faveur – on se souvient de Donald Trump à Las Vegas – et au formidable trésor de guerre que, par ailleurs millionnaire, il a accumulé. Mais, avec 76 délégués en jeu à la proportionnelle, il y a tout à parier qu’il sera encore en tête mercredi matin.

D’autant plus que celui-ci est donné largement gagnant dans le Colorado. Un sondage de Public Policy Polling, paru lundi 6 février, lui donne 40% des suffrages, avec 14 points d’avance sur Rick Santorum (26%) et 22 points sur Newt Gingrich (18%). Ron Paul, le candidat libertarien, atteint son score d’étiage, environ 12%.

En revanche, dans le Minnesota, Etat réputé assez conservateur, Mitt Romney (27 %) pourrait être devancé par Rick Santorum (29 %), tandis que Newt Gingrich serait lui à la traîne (22 %). Un scénario qui permettrait au très catholique ancien gouverneur de Pennsylvanie de rééditer sa victoire du caucus de l’Iowa, en ouverture des primaires le 3 janvier.

Rick Santorum se pose en alternative à Mitt Romney

« La journée de mardi pourrait être potentiellement une grande journée pour Rick Santorum », souligne l’institut Public Policy Polling. « Dans 72 heures, il pourrait avoir supplanté Gingrich comme étant la meilleure alternative à Romney. »

Après quatre défaites nettes, Rick Santorum veut croire en ses chances de supplanter Newt Gingrich et d’apparaître comme la meilleure carte conservatrice à jouer face à Mitt Romney. « Le gouverneur Romney est absolument incapable de dénoncer efficacement les travers de l’Obamacare et, dès lors, cela affecte grandement nos chances de remporter cette élection », a-t-il lancé. A la riposte, la team Romney a recyclé toutes les amabilités servies par Rick Santorum à leur candidat lors des précédentes primaires de 2008 et en rajoute : « Rick Santorum fait partie des élites dépensières de Washington qui ont laissé s’accumuler une dette nationale de plusieurs milliers de milliards de dollars et transmis la facture à nos petits-enfants ».

Romney largement devancé par Obama dans les sondages

Un coup dur pour Mitt Romney ! Un sondage pour le Washington Post et ABC, conduit entre mercredi 1er et samedi 4 février, le donne nettement devancé par le président sortant Barack Obama.

Si le président sortant demeure une figure qui déchaîne les passions, la confiance dans sa conduite de l’économie ne cesse de progresser. Sa cote de popularité s’établit ainsi à 50 %, une première depuis la mort d’Oussama Ben Laden en mai 2011. Au même moment, alors que la campagne des primaires républicaines se tend, deux Américains sur trois estiment que plus ils en apprennent sur Mitt Romney, moins ils l’apprécient.

Après ce mardi 7 février, le caucus du Maine livrera son verdict le 11 février, puis les primaires connaitront une trêve relative – même si, sur le terrain, la campagne se poursuivra – jusqu’au prochain débat le 22 février, avant les primaires dans le Michigan et l’Arizona le 28 février… et bien sûr, le tant attendu Super Tuesday du 6 mars, lors duquel les électeurs de 11 Etats se prononceront simultanément.

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