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Israël s’inquiète de l’influence du Hamas de Khaled Mechaal

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[image:1,l] Pour la première fois depuis 2006, un seul gouvernement palestinien, conduit par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, gérera à la fois la Cisjordanie, aujourd’hui administrée par le Fatah, et la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas.

Un gouvernement d’union nationale

Si l’accord a été rendu public le 6 février, la composition du futur gouvernement ne sera annoncée que le 18 février au Caire, à l’occasion d’une réunion de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), à laquelle participeront l’ensemble des mouvements palestiniens, dont le Hamas et le Djihad islamique. Les différentes factions ont jusqu’à cette date pour s’entendre sur la liste des ministres.

L’accord Fatah-Hamas s’est fait aux dépens de l’actuel Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Salam Fayyad, qui a les faveurs des puissances occidentales pour son rôle dans l’essor économique en Cisjordanie. Le Hamas s’est en effet fermement opposé à la promotion de cet économiste reconnu et a contraint Mahmoud Abbas à lâcher cet allié.

Israël s’inquiète de l’influence du Hamas et de Khaled Mechaal

Un gouvernement d’union entre le Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas de Khaled Mechaal : l’idée déplaît forcément à Tel-Aviv. Le ministre du Renseignement israélien, Dan Meridor, a prévenu : « Abbas va devoir choisir entre poursuivre les négociations de paix avec nous ou prendre le risque de faire entrer des terroristes dans son gouvernement ».

Pourtant, nulle action d’éclat ni condamnation officielle après l’annonce de la formation d’un gouvernement incluant le Hamas. Dans cette période de calme relatif dans la région, aucun des deux camps ne tient à prendre la responsabilité d’une rupture formelle des négociations de paix qui, bien que ne progressant pas, garantissent une certaine stabilité.

Pour le moment, Israël attend l’annonce du médiateur qatari et des précisions sur le rôle de Khaled Mechaal dans ce nouveau gouvernement conduit par Mahmoud Abbas. Un poste officiel offert à un dirigeant d’une organisation classée comme terroriste par l’Occident pourrait constituer une provocation suffisante pour déboucher sur une suspension des subventions.

Mais pour l’heure, Israël semble plus préoccupé par les troubles en Egypte et les massacres en Syrie. Comme Washington, Tel-Aviv déplore le double véto sino-russe et s’inquiète des horreurs commises par le régime de Bachar al-Assad.

En Palestine, l’accord entre les frères ennemis ne provoque guère plus de remous. Même le Premier ministre Salam Fayad, dont le poste pourrait être pris par Mechaal, a observé un silence religieux.

Le pari risqué de Benjamin Netanyahou

Finalement, c’est Benjamin Netanyahou, Premier ministre d’Israël, qui s’est risqué au jeu de la conférence de presse : « L’accord passé à Doha ne va pas dans le sens de la paix. Le Hamas vise la destruction d’Israël et reçoit le soutien de l’Iran. J’ai prévenu les Palestiniens plusieurs fois qu’ils auraient à choisir entre le Hamas et la paix. Visiblement, Mahmoud Abbas essaie une fois de plus de jouer sur les deux tableaux, mais c’est un fait : le Hamas et la paix sont deux choses qui ne vont pas ensemble. »

GlobalPost/Adaptation rédaction JOL Press

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