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Le pasteur Nadarkhani menacé d’exécution imminente

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[image:1,l]Selon des sources religieuses américaines, un tribunal iranien aurait confirmé la condamnation à mort d’un homme s’étant converti au christianisme. Aucune information n’est cependant venue préciser la date de l’exécution de Youcef Nadarkhani, ce pasteur chrétien emprisonné depuis 2009.

Accusé d’apostasie

La police iranienne a arrêté ce père de 34 ans en se fondant sur deux accusations d’apostasie – abandon de sa religion. Converti à l’âge de 19 ansYoucef Nadarkhani a ensuite dirigé un groupe d’environ 400 chrétiens en Iran avant d’être arrêté par les forces de l’ordre.

Une condamnation provoquant l’indignation

Les Etats-Unis n’ont pas manqué de réagir à cette condamnation. Le 23 février, la Maison-Blanche et le Département d’Etat ont publié un communiqué condamnant l’ordre d’execution du pasteur « avec la plus grande fermeté » et demandant sa libération immédiate.

Le député américain Joseph Pitts avait récemment présenté un projet de loi appuyé par le Congrès pour dénoncer l’arrestation de Youcef Nadarkhani« L’iran s’est isolé à cause de sa course à l’armement nucléaire. De plus, le gouvernement fondamentaliste a intensifié la persécution des minorités religieuses pour éviter les critiques, confiait Pitts. Les persécutés sont des citoyens dont le seul crime est de pratiquer leur foi. »

« Le monde a besoin de se lever car un homme ne peut être mis à mort à cause de sa foi, s’est exclamé le directeur du Centre américain pour la justice et la loi, Jordan SekulowCette affaire n’est pas seulement à propos d’une exécution. Nous avons pu exposer le système au lieu de juste laisser un homme disparaître. »

Des espoirs qui s’amenuisent

« Ce n’est pas qu’il n’y a plus d’espoir, car l’Iran sait que le pays est surveillé », ajoutait Sekulow. « Le seul espoir [pour Nadarkhani] est qu’un ayatollah [un haut membre du clergé, NDLR] fasse un pas en avant. »

En septembre, son avocat semblait pourtant optimiste. « Nous avons donné une explication et je pense que la cour iranienne a été convaincue. Je suis optimiste, il y a 95 % de chance pour qu’il sorte avant le jugement final », avait alors confié Mohammad Ali Dadkhah au Daily Telegraph

Le vice-gouverneur du Ghilan chargé des questions sécuritaires avait affirmé, le 30 septembre, que Youcef Nadarkhani n’encourait pas la peine capitale pour apostasie. Il avait en revanche évoqué, pour la première fois, des «délits sécuritaires» qui auraient été commis par le pasteur qualifié de«traître» et de «sioniste» .

L’Iran, champion de la peine de mort

L’Iran détient le plus fort taux d’exécution par habitant au monde et se situe au deuxième rang mondial s’agissant du nombre d’exécutions, juste après la Chine. Depuis les élections controversées de 2009, le pays connaît une vague d’exécutions sans précédent. En 2011, 676 mises à mort ont été répertoriées. La peine capitale est largement utilisée comme moyen de lutte contre les opposants politiques

Trois concepteurs de sites Internet, dont le blogueur Saïd Malekpour, accusé d’avoir diffusé des images pronographiques, sont actuellement dans les couloirs de la mort. L’Iranienne Sakineh Mohammadi Astani, condamnée à mort par lapidation pour adultère en 2010, risque d’être pendue d’un jour à l’autre.

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