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Mitt Romney l’emporte dans le Nevada

[image:1,l] C’était une victoire largement attendue. Le sondage, publié jeudi 2 février par le Las Vegas Review-Journal, ne laissait aucune place au suspens : Mitt Romney disposait de 20 points d’avance (45%) sur Newt Gingrich (25%) tandis que Rick Santorum (11%) et Ron Paul (9%) figuraient très loin derrière. Les premières estimations de la primaire républicaine du Nevada, qui s’est déroulée samedi 4 février 2012,  confirment ce verdict :  le conservateur modéré Romney l’emporte avec 42,4 % des suffrages, contre 26,1 % pour Newt Gingrich, 18,3 % pour le parlementaire texan Ron Paul et 13 % pour l’ancien sénateur Rick Santorum. 

Le résultat, sans nul doute, d’une habile stratégie de la part de Mitt Romney, qui se positionne désormais comme l’adversaire direct du président et futur candidat démocrate Barack Obama pour la présidentielle de novembre. Tandis que son challenger Newt Gingrich, lui, tente désespérement de se maintenir dans la course…

Mitt Romney interpelle Barack Obama en direct…

Fidèle à l’appel à l’unité qu’il a lancé, mardi 31 janvier, après l’annonce des résultats en Floride, Mitt Romney ignore ses adversaires et cible en priorité le président sortant, Barack Obama. Dans son discours de campagne prononcé la veille du scrutin à Las Vegas, il a notamment attaqué les réformes « à l’européenne » que conduirait, en matière sociale, l’administration démocrate. « Monsieur le président, le Nevada en a assez de votre aide. Et monsieur le président, les États-Unis aussi en ont assez de votre aide » , a déclaré Mitt Romney. Comme la Floride, l’Etat du Nevada a été durement touché par la crise économique. 

… et accumule les soutiens

Le même jour, Mitt Romney a accueilli avec plaisir une autre bonne nouvelle : le soutien officiel du milliardaire Donald Trump. « C’est un honneur, un véritable honneur d’apporter mon soutien à Mitt Romney, »a déclaré ce dernier à Las Vegas, au côté du candidat et de son épouse. « Mitt est un dur à cuire, il est intelligent et vif, il ne va pas laisser de mauvaises choses continuer à se produire dans ce pays que nous aimons tous. Allez-y et battez-les, vous le pouvez », a-t-il ajouté avant de serrer la main de Mitt Romney devant les caméras. Jusqu’à peu, les observateurs prêtaient à Donald Trump l’intrention de se présenter lui-même en indépendant. Il y aurait donc renoncé.

Dans le Nevada, l’ancien gouverneur du Massachusetts a pu aussi compter sur l’appui inconditionnel de ses coreligionnaires mormons. S’ils représentent que 8% de la population de l’Etat, ils sont 26% parmi les électeurs républicains, et en 2004 ils avaient voté à 94% pour lui.

Newt Gingrich tente de rester dans la course

« Il reste 46 Etats », pouvait-on lire en gras sur les pancartes de ses supporters en Floride. Et Newt Gingrich ne cesse de répéter qu’il mènera le combat jusqu’au bout. Et malgré cette nouvelle défaite dans le Nevada, il a assuré qu’il continuerait à se battre jusqu’à la convention du Parti républicain, en août. Sans doute espère-t-il pourvoir encore unir l’ensemble des conservateurs sous sa bannière, et obtenir en premier lieu le retrait en sa faveur du très catholique Rick Santorum.

En fin politique, il sait aussi que même les candidats les plus solides peuvent subitement s’effondrer. Or, Mitt Romney a beau inonder, Etat après Etat, les écrans de télévision américains de publicité, il accumule dangereusement les gaffes. Ainsi a-t-il déclaré sur CNN, mercredi 1er février : « Je ne m’en fais pas pour les plus pauvres ». Une maladresse qui succède à d’autres de la part de ce candidat, dont la fortune est estimée à 250 millions de dollars. Il avait déjà choqué lors d’un débat en proposant spontanément de parier 10 000 dollars avec Rick Perry, l’un de ses rivaux.

Bientôt le Super Tuesday

Le caucus du Nevada inaugure une série d’autres étapes qui s’enchaînent, Etat par Etat, durant tout le mois de février : le Maine du 4 au 11 février, le Colorado et le Michigan le 7 février, l’Arizona et le Michigan le 28 février.

Mais au-delà, le grand rendez-vous à venir reste le traditionnel Super Tuesday, le 6 mars, lors duquel pas moins de dix Etats voteront. Alors, nul doute que l’on y verra bien plus clair… et peut-être que, cette fois, le jackpot tombera.

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