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Les élections américaines passionnent moins qu’avant

[image:1,l]Quand la saison des primaires républicaines a débuté il y a un mois, les journalistes pouvaient à peine prononcer le mot « Iowa » sur les radios israéliennes. Ces mêmes animateurs sont désormais à l’aise avec les noms d’Etats américains, de l’Idaho à l’Ohio en passant par le Wyoming. Mais leurs nouvelles compétences n’ont pas suffi à soulager la confusion qui émanait de leurs rapports sur le Super Tuesday.

Il faut dire qu’Israël s’intéresse à la politique américaine d’une façon relativement inhabituelle en ce moment. Ajoutez à cela la pression du sommet qui a réuni Barack Obama et Benyamin Netanyahou à Washington, mélangez le tout aux résultats du Super Tuesday qui n’ont pas suffi à faire ressortir un candidat et tout ce que vous obtiendrez, ce sont des journalistes muets.

« Romney a-t-il gagné ? », demandait Yael Dan, journaliste à la radio. « Eh bien, il va gagner, mais cela va prendre du temps », lui répondit l’ancien ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, Itamar Rubinstein.

« Le processus continu »

Kory Bardash, 46 ans, natif du New Jersey et coprésident de l’organisation Rebublicans Abroad en Israël, a commenté ces résultats par un profond soupir. « Le processus continue, a-t-il dit. Romney a clairement gagné le plus de délégués mais il ne s’est pas clairement imposé. Ce n’est pas une réussite. Je pense qu’il espérait voir dans le Super Tuesday le jour où il deviendrait candidat, mais le processus continue et pendant ce temps, cela fragilise le Parti républicain. »

Mais Kory Bardash, qui est également conseiller en placement, n’a pas été républicain toute sa vie. Il a grandi dans une famille démocrate et a même voté pour certains candidats de l’aile gauche. « Quand vous vivez à l’étranger, vous avez tendance à mettre l’accent sur l’économie, la politique étrangère, et non pas sur les questions sociales. Je pense que c’est ce qui domine chez les Républicains vivant en Israël. »

Les Israéliens sont-ils pro-Obama ?

Peut-être, mais un intrigant sondage publié la semaine dernière par l’institut Brookings a montré que tous les Israéliens, juifs et non-juifs, voteraient pour Barack Obama plutôt que pour l’un des candidats républicains restant s’ils le pouvaient. Dans l’ensemble, ils sont moins de 10% à estimer avoir trop peu d’informations pour répondre.

Kory Bardash continue à « croire fermement qu’Obama n’a aucune chance de gagner si on se base sur son bilan et sur l’état de l’économie. »

« Quand il s’agit d’Israël et de son point de vue [à Barack Obama] sur le Moyen-Orient, il pense que résoudre le problème israélo-palestinien suffira à résoudre les problèmes dans la région. Mais le Printemps arabe et la situation en Iran, qui n’a pour le moment rien à voir avec un conflit, montrent que ce n’est pas vrai. Il n’aurait pas dû insister sur la question de la colonisation. »

Un désintérêt croissant pour les primaires républicaines

Pour quelle raison les Israéliens ont-ils l’air moins intéressés par les primaires républicaines qu’ils ne l’étaient dans le passé ? Serait-ce à cause du processus interminable ou du sondage intrigant de l’institut Brookings selon lequel les rues de vibrent pas au rythme des scrutins ?

Deux serveurs d’un café du centre de Jérusalem, Leah, étudiante en cosmétologie et Matan, étudiant en arts, ont avoué ne pas avoir fait attention aux primaires républicaines. Cette semaine, les rues israéliennes étaient chargées d’enfants déguisés à l’occasion de la fête de Pourim, célébrant la victoire des juifs contre le roi de Perse et face au complot organisé par le diabolique Haman, vers l’an 480 avant notre ère. Pourim a été célébrée jeudi 8 mars. Un jour idéal pour mettre les problèmes de côté.

La foule n’étant pas très intéressée par le Super Tuesday, de nombreux journaux israéliens se sont rabattus sur une autre nouvelle. Le président israélien, Shimon Peres, a rencontré le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, et en a profité pour inaugurer sa timeline où il vous invite à être « son ami pour la paix ».

GlobalPost/Adaptation Antoine Le Lay pour JOL Press

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