[image:1,l] La bande de Gaza subit depuis ce week-end une brusque flamblée de violences. En quatre jours, la confrontation s’est déjà soldée par la mort de 26 Palestiniens et le tir de plus de 250 projectiles, roquettes d’artillerie et obus de mortier, sur Israël.
Raids meutriers sur Gaza
L’aviation israélienne a mené un nouveau raid dans la nuit de mardi contre la bande de Gaza, suite à un tir de roquette mardi soir sur la ville frontalière de Netivot, qui a fait un blessé léger et endommagé quelques véhicules.
26 Palestiniens ont été tués depuis le début des violences et plus de 80 autres blessés dans une quarantaine de raids aériens israéliens. Parmi les morts, un garçon de 7 ans, grièvement blessé samedi lors d’un raid israélien contre la ville de Gaza.
Le Hamas avait demandé lundi à l’Egypte d’intervenir pour obtenir un cessez-le-feu. Le médiateur égyptien avait annoncé qu’une trêve, qui devait entrer en vigueur mardi 13 mars, avait été conclue entre Israël et le Jihad islamique.
La banche armée du Jihad, les Brigades Al-Qods, a perdu 14 combattants et revendiqué 185 tirs sur Israël. L’autre groupe radical responsable des attaques contre Israël, les Comités de résistance populaire (CRP), ont revendiqu 56 tirs et perdu au moins 4 hommes dans les combats.
Le cycle des violences avait été déclenché par la liquidation, vendredi 9 mars, dans un raid israélien, de Zouhier al-Qaïssi, le chef des Comités de résistance populaire, accusé de préparer un attentat « de grande ampleur » via le Sinaï égyptien.
Le Hamas préfère le pouvoir à la lutte armée
Jihad islamique et CRP entendent poursuivre une guerre à outrance contre Israël pour « libérer la Palestine et recouvrer sa terre volée », selon Khader Habib, un dirigeant du Jihad. Les deux mouvements radicaux sont les cibles des raids israéliens. Benyamin Nétanyahou a accusé le Jihad islamique d’agir sur les ordres de l’Iran. « Il est totalement soutenu et armé par Téhéran », a affirmé dimanche le Premier ministre israélien.
Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, reste de son côté plus prudent. S’il dénonce « l’agression et la politique d’assassinats » israélienne, il n’a pas pour l’instant jetté ses troupes des Brigades Ezzedine al-Qassam dans la bataille. Pas question pour le Hamas de pousser à la confrontation, au risque de voir Israël envahir de nouveau la bande de Gaza qu’il contrôle.
Israël s’abrite derrière son « Dôme de fer »
[image:2,s]Israel n’a pas non plus franchi la ligne rouge. Les militaires israéliens se sont abstenus de s’en prendre aux chefs du Hamas, et ont écarté toute idée d’invasion de la bande de Gaza. Selon les analystes, le but des raids serait plutôt de faire pression sur le Hamas pour l’inciter à freiner les ardeurs des Palestiniens les plus extrémistes.
Depuis vendredi, plus de 250 roquettes et obus ont été tirés vers Israël, mais plus de 50 ont été interceptés par le nouveau de système de défense antimissile « Iron Dome » (Dôme de fer). Le bilan est donc assez léger : six blessés et des dégâts matériels. Mais les tirs ont tout de même paralysé la vie quotidienne des centaines de milliers d’Israéliens vivant près de la frontière.
Le Dôme de fer (« Kipat Barzel ») est un projet de bouclier qui recourt à des petits missiles guidés par radar, capables d’anéantir en plein vol des roquettes de portée très courte et des obus d’artillerie et de mortier, comme ceux tirés par les groupes palestiniens à partir de la bande de Gaza en 2008-2009 ou par le Hezbollah depuis le Liban en 2006. Deux batteries d’interception, montées sur des camions donc faciles à déplacer, ont déjà été déployées depuis un an.
D’autres projets de défense sont en cours, menés en coopération avec les Etats-Unis, comme le système « Fronde de David », pour intercepter les missiles de courte portée, et le système « Arrow » (flèche), qui doit protéger Israël des missiles balistiques de longue portée iraniens.
Seul problème, ces armes ultrasophistiquées ont un coût très élevé. Et aucun de ces systèmes, encore expérimentaux, ne sera jamais complétement étanche.