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Ahmed Ben Bella, le héros indépendantiste

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[image:1,f]« L’Algérie perd l’un de ses grands hommes et un des sages dirigeants africains », s’est ému le président algérien Abdelaziz Bouteflika, à l’annonce de la mort d’Ahmed Ben Bella. « Nous perdons, en la personne d’Ahmed Ben Bella, un dirigeant qui a de tout temps été à l’avant-garde de la lutte pour la dignité et la fierté de l’Algérie. »

Ahmed Ben Bella, ce révolutionnaire…

Ahmed Ben Bella est né de parents marocains à Maghnia, dans l’Ouest de l’Algérie, le 25 décembre 1916.

Courageux et bagarreur, comme le rapportent ses amis, il combat, pendant la seconde guerre mondiale, comme sous-officier dans l’armée française. Promu adjudant, il est décoré de la Médaille militaire par le Général de Gaulle en avril 1944.

En 1945Ahmed Ben Bella assiste, à Setif, à la violente répression des manifestants indigènes par les Français. Choqué, il rejoint l’Organisation spéciale (OS), la branche paramilitaire d’un parti indépendantiste, Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques

En 1950, les caisses du parti sont vides. Mais peu importe. « Si les fonds nous manquent, nous irons les chercher où ils se trouvent » affirme alors Ahmed Ben Bella.

Aidé d’un autre dirigeant historique, Hocine Aït-Ahmed, il braque la poste d’Oran. Arrêté, il est condamné à sept ans de prison. Il s’évade deux ans plus tard. Ahmed Ben Bella rejoint Le Caire où il se lie avec un autre grand révolutionnaire, Abdel Nasser.

Ainsi, c’est depuis l’Égypte qu’Ahmed Ben Bella va coordonner toutes les opérations d’insurrections.

En 1954, il fonde, avec 21 autres Algériens, le Front de Libération Nationale (FLN) contre la France coloniale. <!–jolstore–>

En 1956, alors qu’il s’envole pour le Maroc en compagnie de quatre autres dirigeants indépendantistes, les Français interceptent son avion.

Emprisonné sur l’île d’Aix (Charente-Maritime), il se voit pourtant nommer vice-président du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne).

En 1962, après la signature des accords d’Evian, qui marquent la fin de la guerre et l’indépendance de l’Algérie, il est enfin libéré.

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…devenu Président de l’Algérie indépendante

Favorable au panarabisme et au « non-alignement » du Tiers-MondeAhmed Ben Bella est élu, en 1963président de la République algérienne. Il n’a pas le temps d’imposer au pays son modèle de « socialisme autogestionnaire ». En 1965, il est trahi par son ministre de la Défense et vice-président, Houari Boumediene, qui l’envoie en prison pour 14 ans. 

« Il est incarcéré dans des conditions sévères surtout de 1965 à 1969. Ses geôliers n’ayant pas le droit de lui parler, il récite le Coran pour entendre le son de sa propre voix. L’idée est de le pousser au suicide », explique Mohammed Benelhadj, son biographe.

En 1980Ben Bella, gracié par Chadli Benjedid, le troisième chef d’État nommé en Algérie, s’exile en Suisse avec Zohra Sellami, la journaliste qu’il a épousée en prison.

Il ne revient en Algérie qu’en 1999, après l’élection d’Abdelaziz Bouteflika dont il approuve la politique de réconciliation nationale avec les islamistes.

Ahmed Ben Bella se passionne ensuite pour le football, tout en continuant de militer pour ses convictions en faveur d’un socialisme autogestionnaire.

En 2007, iI est nommé président du Groupe des Sages de l’Union Africaine.

Il meurt le 10 avril 2012 à l’âge de 96 ans. L’Algérie déclare un deuil de huit jours en son honneur. 

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