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Election présidentielle: dix candidatures invalidées

« Les candidats écartés n’ont pas répondu aux exigences liées à la nationalité, aux signatures et à d’autres critères », a indiqué à la presse Farouk Sultan, le président de la Commission électorale égyptienne.  

Cette décision « démontre l’honnêteté et la transparence de la Commission », a souligné Ramadan Batikh, professeur de droit constitutionnel. « Elle s’appuie sur des motifs juridiques et ne résulte pas de la pression populaire ».  

Omar Souleimane, Khaïrat al Chater et Hazem Salah Abou Ismaïl, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. Les trois candidats disposent de 48 heures pour faire appel auprès de la Commission électorale nationale. 

Omar Souleimane

[image:1,l]Omar Souleimane, 74 ans, a longtemps été l’homme lige d’Hosni Moubarak, ex-dirigeant égyptien. Chef des services de renseignement égyptien, il a, des années durant, été en charge des « missions spéciales » de politique étrangère. Son passé au sein du précédent gouvernement ne fait pas de lui le candidat le plus populaire et le fait qu’il puisse prétendre à l’investiture suprême représente une profonde « injure à la révolution », pour une majorité d’Égyptiens. « Omar Souleimane, ne serait-ce pas les jours anciens ? » scandaient en chœur des milliers de manifestants réunis, place Tahrir, au Caire, en signe de protestation ce vendredi 13 avril.   

Cependant, l’homme politique, qui se targue de représenter un rempart contre la montée de l’islamisme radical, dispose également de partisans. Des centaines de sympathisants se sont d’ailleurs mobilisés, pour plaider sa cause auprès des électeurs. En vain. De nombreux parrainages ont manqué à Omar Souleimane pour valider sa candidature. 

Khaïrat al Chater 

[image:2,l]Khaïrat al Chater, le numéro 2 des Frères musulmans. Père de 10 enfants, l’homme politique est également un richissime homme d’affaires, souvent présenté comme le trésorier occulte de la confrérie.

Islamiste convaincu, Khaïrat al Chater, n’hésite pas à rappeler à ses détracteurs que : « L’islam signifie démocratie, capitalisme, protection des minorités ».

Pourtant, ce dernier prône ouvertement l’application stricte de la charia en Égypte. Il a séjourné, à plusieurs reprises, dans les geôles d’Hosni Moubarak. Son statut d’ancien « criminel » rend sa candidature irrecevable. 

Homme de l’ombre jusqu’à la révolution, il est devenu, avec la chute du dictateur, un personnage politique de premier rang en Égypte. 

Hazem Salah Abou Ismaïl

[image:3,l]Avocat de profession, Hazem Salah Abou Ismaïl anime une émission religieuse à l’audience record, sur la chaîne de télévision salafiste, Al-Nass.

L’homme, qui se dit favorable à la suppression des accords de Camp David (traité de paix israélo-égyptien de 1979) mais aussi à l’interdiction de l’alcool et des jeux d’argent, est un anti-américain convaincu.

Ironie du sort, c’est justement parce que sa mère possède la nationalité américaine, en plus de la nationalité égyptienne, qu’il a vu sa candidature invalidée.

En Égypte, la  Constitution stipule que seuls les candidats dont les deux parents détiennent exclusivement la nationalité égyptienne, sont en mesure de prétendre à l’élection présidentielle. 

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