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Les sanctions diplomatiques pèsent sur la population

[image:1,l] La communauté internationale resserre chaque jour un peu plus l’étau autour de de Téhéran. En ce début d’avril 2012, la Grèce et l’Afrique du Sud ont annoncé qu’ils cesseront de s’approvisionner en pétrole iranien.

Les États-Unis incitent les autres pays à faire de même. Ils espèrent que le gouvernement iranien finira par plier sous la pression économique et abandonnera son programme nucléaire.

Pour les Iraniens, ces sanctions diplomatiques ont un impact désastreux sur leur quotidien. La dévaluation de la monnaie iranienne les plonge chaque jour un peu plus dans la misère.

« Cela affecte chaque aspect de nos vies »

Difficile cependant de mesurer l’impact réel de ces sanctions sur la population iranienne. La plupart des journalistes étrangers ont dû quitter le pays, quant aux médias locaux, ils sont soumis à une censure draconienne.

Pourtant en 2010, Jason Rezaian, journaliste du Global Post, parvient à récolter certains témoignages et révèle aux yeux du monde le quotidien de cette population en souffrance.

« Obama dit que ces sanctions ont pour but d’affaiblir le gouvernement de la République islamique. Mais cela affecte les gens. Cela affecte chaque aspect de nos vies : les transports, la nourriture… Même les frais de scolarité ont augmenté depuis l’an dernier. Personne ne gagne décemment sa vie. Pourtant nous nous estimons heureux : nous avons du travail. » « Autrefois, l’Iran produisait tout ce dont nous avions besoin. Aujourd’hui on ne fait même plus pousser de riz. »

Ces aveux sont ceux de Maryam, une jeune étudiante et d’Hamed qui travaille sur le marché de Téhéran. C’était en 2010. Depuis, la situation se détériore inexorablement.

Iran-Irak: un même destin ?

La situation iranienne actuelle évoque, à certains égards, celle de son voisin irakien, fragilisé par les guerres du Golfe et l’invasion américaine de 2003. Aujourd’hui encore, le pays peine à se relever et souffre du poids des sanctions de la communauté internationale.

En 1996, le revenu moyen par habitant a chuté de 2 700 euros à 340 euros. La population est frappée par la malnutrition et les maladies liées à l’absence d’accès à l’eau potable. On estime à plus de100 000 le nombre d’enfants morts de faim ou de soif. D’autres avancent le chiffre d’un demi-million. L’Irak, post-guerre du Golfe, a servi de motif pour légitimer l’invasion du géant américain, en 2003. Fondés sur de fausses allégations (la prétendue existence d’armes de destructions massives), ces conflits et les sanctions économiques et diplomatiques qui s’en sont suivies, ont mis l’Irak à terre…

Désormais, c’est au tour de l’Iran d’être dans le collimateur de la communauté internationale. Marchera-t-il dans les pas de l’Irak ? L’hypothèse est à envisager…

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