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Récession au Royaume-Uni: sale coup pour David Cameron

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[image:1,l]Deux trimestres consécutifs dans le rouge et, techniquement, c’est la récession. Selon les premières estimations, le Royaume-Uni aurait enregistré une contraction de son économie de 0,2% au premier trimestre  2012, après une baisse de 0,3% au trimestre précédent. C’est la première fois que le pays retombe en récession, dont il était sorti fin 2009 après cinq trimestres d’affilée de recul de l’économie durant la crise financière.

Un résultat inattendu

Les analystes misaient sur une très légère hausse, de l’ordre de 0,1%, du PIB. A l’annonce de ces chiffres, certains commentateurs se demandaient si la première estimation de l’Office des statistiques nationales n’avait pas été sous-évaluée et imaginaient une prochaine révision à la hausse. Les cambistes ont été surpris eux aussi et la baisse la livre sterling est partie à la baisse tant face à l’euro que face au dollar

« Une situation économique très difficile »

La baisse marquée dans le bâtiment et l’industrie a une raison de tout optimisme. George Osborne, le ministre de l’économie et des finances a admis « une situation économique très difficile », qu’il a expliqué par l’impact de la crise dans la zone euro – qui représente plus de 40% des échanges du Royaume-Uni. Désormais, le pays se retrouve dans la même situation que des membres de la zone euro comme l’Espagne et l’Italie, entrés eux aussi en récession.

David Cameron a foi dans sa politique d’austérité

Devant les membres de la Chambre des Communes, le premier ministre a plaidé pour une poursuite de sa politique d’austérité draconienne, la seule alternative à ses yeux. « Plus de dette et plus de déficit, qui sont à l’origine de nos problèmes, ne peuvent pas être la solution de ces mêmes problèmes », a-t-il déclaré, en jugeant crucial de pouvoir continuer de financer la dette du pays au meilleur coût.

David Cameron a aussi agité le risque d’une dégradation de la note souveraine nationale. En effet, deux agences de notation financière (Moody’s et Fitch) envisagent d’abaisser la note souveraine du Royaume-Uni, qui bénéficie jusqu’à présent du prestigieux « AAA », s’il relâche ses efforts.

L’opposition et les syndicats passent à l’offensive

David Cameron traverse sans aucun doute la passe la plus difficile de ses deux années au 10 Downing Street. Le leader de l’opposition, le travailliste Ed Miliband a dénoncé de son côté une « politique économique catastrophique qui a replongé le pays dans la récession ». L’opposition comme les syndicats accusent depuis des mois le gouvernement d’avoir « tué la croissance » en « allant trop vite et trop loin » dans les coupes budgétaires, tandis que le chômage se maintient à des niveaux records.

La situation est grave : le PIB britannique reste inférieur de 4,3% à son niveau du début 2008, signe d’une reprise qui ne s’est pas concrétisée. De l’avis général, le gouvernement aura désormais du mal à tenir son objectif, pourtant modeste, d’une croissance de 0,8% pour l’ensemble de 2012, ce qui impliquera des recettes moindres et des problèmes supplémentaires pour boucler le budget.

Un sale coup pour David Cameron.

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