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Reuters contre les ninjas

[image:1,l] « Des milliers de jeunes ninjas iraniennes s’entraînent à l’assassinat ». C’est ainsi que des journalistes de l’agence de presse Reuters en Iran, ont intitulé un article dépeignant le succès grandissant des écoles féminines de ninjutsu. Un raccourci un peu rapide et une maladresse qui est loin d’être du goût de Téhéran.

Après une plainte pour diffamation déposée par les  « ninjas », le gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad est intervenu directement pour faire supprimer les accréditations de tous les employés de Reuters sur le territoire iranien.

Il faut dire que l’emploi du terme « assassin » était particulièrement malheureux. Le ninjutsu est un art martial japonais datant du XIème siècle et visant à promouvoir l’efficacité, la furtivité et l’attaque éclair. Comme d’autres arts martiaux, il connaît un essor fulgurant en Iran depuis quelques années. Notamment chez les femmes.

Interdites de pratique sportive depuis plusieurs décennies, les Iraniennes ont désormais l’autorisation d’exercer plusieurs activités avec le soutien du gouvernement. Le ninjutsu en fait partie.

Conserver une bonne image autour de ces sports est une priorité pour le gouvernement. Une démarche d’autant plus importante après la mauvaise publicité causée par la FIFA qui a refusé le droit à l’équipe de football féminine iranienne de fouler les terrains gazonnés du Championnat d’Asie, car les joueuses étaient voilées.

Du côté des clubs de ninjutsu, on jure en revanche qu’il n’y a rien de politique dans l’affaire. Pour Katereh Jalilzadeh, une des ninjas de Téhéran : « les femmes apprécient la pratique du ninjutsu et n’ont pas à être traitées de criminelles. Le ninjutsu est un sport et une passion, pas un acte politique. »

 

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