Site icon La Revue Internationale

Alerte sécheresse dans le Sud-Est de l’Angleterre

capture_decran_2012-05-22_a_11.42.12.pngcapture_decran_2012-05-22_a_11.42.12.png

[image:1,l]Tous ceux qui ont eu la chance de visiter Londres, sans quitter une seconde leur parapluie des mains, seraient bien surpris d’apprendre que la région souffre d’une pénurie d’eau.

Si l’on ajoute à cela le mois d’avril le plus humide du pays depuis un siècle, vous aurez encore plus de mal à croire ce qui va suivre. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le Sud-Est de l’Angleterre est, en effet, victime d’une sècheresse sans précédent, alors même que des averses inondent certains endroits du pays. Un paradoxe qui n’enlève rien à la gravité du problème.

La sècheresse guette le Sud-Est du pays  

Les autorités ont averti qu’un autre hiver très sec, après deux ans de relative absence de pluie, allait frapper l’Angleterre et nécessiterait de prendre des mesures d’urgence. Les ménages vivants autour de la capitale pourraient être contraints de puiser de l’eau dans des puits aménagés. Caroline Spelman, la ministre de l’environnement britannique s’est exprimé sur ce mal qui touche le pays : « Je ne veux pas me tromper en vous annonçant si nous aurons de la pluie ou pas. Il est trop tôt pour savoir si nous allons avoir un hiver humide dont nous avons besoin. Les bornes-fontaines ne seront peut-être pas indispensables cette année, mais la sècheresse, elle, est très probable ».

1976, sous un soleil brulant…

Ces bornes-fontaines, qui sont des sortes de robinets attachés aux bouches d’incendie, sont symptomatiques d’une pénurie en eau en Grande Bretagne. Entrées dans la mémoire collective lors de l’été extrêmement chaud de 1976, ces arrivées d’eau avaient provoqué la formation d’interminables files d’attente pour remplir des récipients en plastique, et avait fait la une de tous les journaux.

La sècheresse de 1976 a été attribuée à des températures record, qui avaient tout de même fait le bonheur de certains citoyens, en manque soleil. Mais la pénurie de cette année a soulevé une problématique capitale. Savoir comment le pays gère son eau, divise déjà les écologistes et les sceptiques. [image:2,l]

Les autorités lancent un plan d’actions d’urgence

Des mesures d’urgence ont déjà été imposées dans de nombreuses régions du pays. Elles s’étendent de la restriction aux tuyaux d’arrosage et arroseurs, jusqu’aux déplacements des poissons dans les cours d’eau appauvris.

Les compagnies des eaux ont également demandé l’autorisation d’exploiter davantage des aquifères (couches de terrains poreuses qui contiennent des nappes d’eau souterraines) et d’augmenter l’extraction dans les rivières. Dans tout le Sud-Est, des panneaux d’affichages sont déployés et invitent le public à réduire l’usage de l’eau.

Une question qui dérange

Une question hante tous les esprits : pourquoi l’habituel temps pluvieux du Royaume-Uni, ne permet-il pas de développer les réserves d’eau pour les années de vaches maigres ?

Le syndicat GMB, qui représente les travailleurs de l’eau, a accusé le mois dernier Thames Water, une importante société du pays, d’avoir bradé 25 réservoirs, qui auraient pu être utilisés pour recueillir des pluies récentes.
« Une grande ville comme Londres a connu une pénurie d’eau à deux reprises, en l’espace de cinq ans » a déclaré le porte-parole Gary Smith, qui soupçonne les fournisseurs de placer le profit avant les clients. « Thames Water doit reconnaître que cette gestion de l’eau est lamentable, dans un pays qui est gorgé d’eau ! » [image:3,l]

Thames Water, qui alimente une grande partie de Londres et de la région environnante a insisté pour assurer que les réservoirs de stockage n’auraient pas aidé. Mais d’autres compagnies sont critiquées pour avoir omis de réparer des fuites, qui font perdre 3,4 milliards de litres chaque jour.
Les détracteurs ont, en outre, demandé pourquoi le gouvernement n’a pas encouragé les entreprises à accroître la capacité de stockage de l’eau. Un plan de 1,6 milliard de dollars destiné à un réservoir au service de Londres, a été rejeté par le ministre de l’Environnement l’année dernière au motif que « il n’y avait pas de nécessité immédiate ».

Des fuites qui coûtent chères 

D’autres inquiétudes ont été soulignées, lorsqu’il a été révélé que plus de la moitié des entreprises d’approvisionnement du Royaume-Uni ne sont pas tenues de réparer les fuites avant 2015. Dans toute l’industrie, les fuites doivent être réparées à hauteur de 1,5% actuellement. Au lieu de cela, les propositions publiées par le Département des Affaires Environnementales, Alimentaires et Rurales se concentrent sur la réduction de la demande et une efficacité accrue d’utilisation de l’eau. Des mesures qui ont du sens d’un point de vue écologique, mais ont néanmoins généré l’indignation dans certains milieux.
[image:4,l]

« Étonnamment, on commence à comprendre que le gouvernement mène une politique tout à fait délibérée afin de laisser le pays à court d’eau » a fulminé Christopher Brooker. Considéré comme un sceptique du changement climatique, il accuse Caroline Spelman d’utiliser les prévisions météorologiques du bureau du réchauffement de la planète, pour se soustraire à l’investissement dans de nouvelles infrastructures.

Il a ainsi ajouté : « Si les gens qui habitent en Grande-Bretagne, à tout le moins ceux qui vivent au Sud-Est, savaient que cette nouvelle interdiction d’utiliser l’eau est provoquée par une politique appuyée sur les projections de cinglés du changement climatique, il serait très en colère ! »

Global Post / Adaptation Henri Lahera /  JOL Press

Quitter la version mobile