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François Hollande: le pouvoir à l’épreuve de la réalité

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Plus que jamais, la crise actuelle montre les limites du pouvoir politique. Soumis aux contraintes sismiques de leurs alliés, les dirigeants sont obligés de revenir sur leurs engagements… tout en faisant tout pour laisser penser l’inverse à leurs électeurs. François Hollande le découvre à ses dépens. Son pouvoir résistera-t-il à l’épreuve de la réalité ?

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Conséquence de la crise, mais aussi de la mondialisation qui avance à un rythme qui ne connaît aucun répit, l’état de grâce traditionnellement attribué aux nouveaux élus, semble de plus en plus souvent remis en cause. François Hollande fraîchement élu à la tête de la République Française n’a pas eu le temps de réaliser ses nouvelles fonctions, qu’il a déjà été rattrapé par son emploi du temps. En quelques jours, il aura enchaîné un sommet du G8, une réunion de l’OTAN et un sommet européen… tout en découvrant le peu de marge de manœuvre qui est la sienne.

Rassurer les électeurs et s’imposer sur la scène internationale

Une situation d’autant plus paradoxale, que François Hollande se doit de montrer à ses électeurs qu’il est le capitaine du navire et les rassurer quant à sa capacité à tenir le cap.

Même si les déclarations du nouveau Président français se voulaient politiquement fortes, les faits ont montré sa relative impuissance et la difficulté pour chaque pays de faire cavalier seul, au risque de fragiliser l’édifice commun de la communauté internationale. >>lire l’article

Sémantique volontariste et déperdition de pouvoir

D’un point de vue sémantique, la situation est intéressante. Comme les dirigeants doivent montrer à leurs concitoyens qu’ils ont la pleine maîtrise de leur destin, il leur faut ruser en développant un art de la communication de plus en plus décalée par rapport à la réalité. François Hollande n’a pas hésité à utiliser ce subterfuge pour réussir son entrée en scène, en multipliant les déclarations politiques volontaristes : le «quand je serai président », s’est transmuté en : «  j’ai décidé », « j’ai proposé ». Ce recours à la première personne du singulier, qui pourrait sonner comme une illustration de dérive egotique, représente plutôt l’expression d’une position isolée : «  moi seul face au monde ». Mais chut, il y en a encore qui croient qu’un Président de la République, quel qu’il soit, peut dire « je veux » et que le monde lui obéira…

Le retour à la croissance, le nouveau slogan à la mode

Si la France s’est fait forte de prôner le retour à la croissance dans le monde, elle n’a pas l’exclusivité du concept, loin s’en faut. Barack Obama et Mario Monti l’avaient déjà préconisé. Qui pourrait en tout état de cause s’opposer à un tel objectif ? Personne en revanche ne s’est risqué à parler des moyens pour y parvenir. Et c’est bien là que le bât blesse. Angela Merkel, pragmatique, a voulu tout de suite se prémunir contre toute dérive budgétaire. Il n’y a que les pays peu endettés qui ont intérêt à une stricte maîtrise budgétaire. Ceux qui souffrent de lourds déficits publics ont tout intérêt au contraire à faire jouer la planche à billets. La presse mondiale a constaté que le président français avait su trouver un allié en la personne de Barack Obama. En vérité, le président américain commence à craindre que les tumultes de la crise de l’euro-zone ne lui fassent perdre sa réélection.  Une petite croissance pendant quelques mois, même au prix d’une explosion de la dette, arrangerait bien ses affaires. Et, de toutes façons, ce ne sont pas les Etats-Unis qui viendraient donner des leçons d’exégèse budgétaire.>>lire l’article

Le nouveau slogan à la mode sur le retour à la croissance n’est donc pas un vain mot.  L’OCDE livre même dans un rapport ses suggestions pour organiser son retour, appuyant ainsi les entretiens du G8. Mais cela sera-t-il suffisant ? >>lire l’article

Et pendant ce temps-là

Pour autant, alors que l’Europe est occupée à faire le ménage chez elle et s’embourbe dans le système nocif d’une BCE paralysante, les Chinois imposent progressivement leur hégémonie, sans crier gare. Ils sont ainsi devenus les principaux producteurs de terres rares, occupant ainsi un terrain hautement stratégique.

L’Asie regarde toutefois avec inquiétude l’effondrement potentiel du marché européen, débouché et réservoir nécessaire à son expansion. La question est aussi financière : les Bourses asiatiques subissent aussi les remous des Bourses européennes.

La fin de l’entente cordiale Allemagne-France ?

Les euro-obligations pourraient-ils être la solution ? Ils sont au cœur de la tempête franco-allemande, condition à une bouffée d’air pour les pays de la zone euro plongés dans l’impasse de la récession. Cependant, même encerclée, Angela Merkel ne peut lâcher sur tous les fronts. Comment l’Europe va-t-elle résister à cette nouvelle crise de «  couple » ?>>lire l’article

L’Europe va-t-elle  même aller jusqu’à s’accorder sur un véritable Pacte de croissance ? >>lire l’article

Et si la France faisait faillite ? C’est l’hypothèse que défend  Simone Wapler. Un catastrophisme à ne pas entendre comme une tragédie, mais à anticiper pour  mieux s’y préparer . C’est en tout cas le point de vue de l’auteur>>lire l’article

La Grèce peut-elle quitter l’euro ?

Depuis que Lucas Papademos a déclaré qu’il commençait à imaginer une sortie de l’euro pour la Grèce, tous les scénarios restent ouverts. Il y en a même pour spéculer sur la dette grecque, au point d’accélérer encore la chute du pays. On comprendrait presque pourquoi le mot tragédie a été inventé par les grecs…>>lire l’article

Le verdict : un euro qui a chuté à son niveau d’Août 2010. Les politiques ne peuvent plus endiguer une réaction d’inquiétude qui se généralise. Ce n’est pas la création en France d’un Ministère du Redressement productif, devenu par la poésie des erreurs du Journal Officiel, Ministère du Redressement progressif, qui y changera grand-chose … La réalité du monde en mouvement impose un pragmatisme au jour le jour, loin des grands élans politiques. Et des mesures rapides pour s’accorder sur des actions collectives, concertées à l’échelle internationale.

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