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Un agent de la CIA vole une bombe à Al-Qaïda

[image:1,l]L’attentat contre un avion à destination des États-Unis déjoué par les services secrets américains prend des allures de films d’espionnage. Alors que la Maison Blanche, les services anti-terroristes et le FBI s’étaient révélés très discrets sur l’affaire, déclarant simplement, lundi 7 mai, qu’un attentat avait été déjoué et que personne n’avait été mis en danger, les détails croustillants de l’affaire ont été dévoilés par la presse américaine.

Un espion de la CIA devait jouer le kamikaze

Le New York Times, le Los Angeles Times et ABC ont fourni, mardi 8 mai, une description exacte du kamikaze chargé de faire exploser un avion, à l’occasion de l’anniversaire de la mort d’Oussama Ben Laden. Il s’agissait en fait d’un agent de la CIA, infiltré dans la branche yéménite d’Al-Qaïda.

Après avoir obtenu les faveurs des responsables de la branche dans laquelle il agissait depuis quelques semaines, l’espion de la CIA s’est porté volontaire pour transporter la bombe durant l’attentat. Confiants, les responsables d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) lui ont remis cette responsabilité. L’espion infiltré s’est alors enfuit avant de confier la bombe aux services de la CIA en Arabie Saoudite. Il a ensuite été exfiltré.

Une bombe sans métal pour déjouer les systèmes de sécurité

La CIA et la Maison Blanche n’ont toujours pas commenté l’affaire. La bombe subtilisée est désormais entre les mains des chercheurs de la CIA, à Guantico, en Virginie. Cette nouvelle arme possède la particularité de ne pas contenir de métaux et ainsi de ne plus être détectable par les portiques de sécurité des aéroports. À l’issue des nombreuses analyses auxquelles la bombe sera soumise, les agents de la CIA seront en mesure de dire si les systèmes de sécurité des aéroports et autres lieux publics doivent être améliorés ou non.

Souvenir de l’affaire des sous-vêtements piégés

L’opération a également permis la localisation d’un membre éminent d’Aqpa, le plus dangereux mouvement de l’islamisme armé selon de nombreux spécialistes. Fahd al-Qasaa, grâce à l’agent de la CIA, a été répéré et tué par un missile envoyé par un drone de la CIA. Ce haut responsable aurait notamment joué un rôle dans l’attentat contre l’US Cole, un navire américain, en 2000, près des côtes du Yémen.

Cet attentat déjoué ravive le souvenir d’un scénario similaire, survenu le 25 décembre 2009 dans un avion entre Amsterdam et Détroit. Le Nigérian Farouk Abdullmutallab avait alors tenté de déclencher, en plein vol, les explosifs cachés dans ses sous-vêtements avant d’être arrêté par certains passagers et les membres d’équipages. L’affaire était alors entrée dans l’Histoire sous le nom « l’affaire des sous-vêtements piégés ».

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