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Gaffe à Londres: Mitt Romney rate son entrée sur la scène internationale

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Mitt Romney a atterri à Londres mercredi 25 juillet, pour entamer une tournée d’une semaine couvrant trois pays différents et l’occasion de mettre en avant les atouts de sa politique étrangère.

La trêve Outre-mer non respectée

Un accord entre candidats stipule que la politique intérieure s’arrête dès lors que la frontière est franchie, de ce fait, l’équipe du candidat républicain aurait dû tenir sa langue.

Critiques de la Maison Blanche sur le sol britannique

« Nous avons le même patrimoine Anglo-Saxon », a déclaré un des collaborateurs de Mitt Romney au journal The Telegraph. « Et pour Mitt Romney, cette relation particulière est vraiment spéciale. La Maison Blanche n’a pas su apprécier la valeur de l’histoire commune que nous partageons ».

Au journal The Telegraph, Tim Stanley estime que Mitt Romney devrait renvoyer sur le champ ce membre de son équipe de campagne. Son choix de mots malheureux en employant le terme « Anglo-Saxon » a bien plus de connotations que celle d’une base de langue commune.

Anglo-Saxon ou White Anglo-Saxon Protestant ?

« Pour beaucoup, ce choix de mot fera référence au terme « White Anglo-Saxon Protestant » (terme désignant l’Américain blanc descendant des migrants protestants de Grande Bretagne, ndlr), une façon pour les Républicains de jouer la carte de la race, se jouant du fait qu’Obama serait antibritannique parce que lui n’est pas blanc, mais d’origine africaine », explique Tim Stanley.

« C’est d’autant plus déplacé, rajoute-t-il, vu que les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont de plus en plus différents, mais que leurs dirigeants se veulent très proches

Réaction du vice-président Joe Biden

Joe Biden, le vice-président américain, a immédiatement rebondi sur ce commentaire, critiquant le candidat républicain sur son utilisation de la presse étrangère, afin de diviser les Etats-Unis et la Grande Bretagne.

« Malgré les promesses de stopper toute campagne à l’étranger, le gouverneur Mitt Romney n’avait pas encore mis les pieds à Londres que ses conseillers mêlaient déjà politique intérieure avec diplomatie étrangère, dans le but de créer des tensions entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni, là où il n’y en a aucune » a-t-il déclaré, selon ABC News.

L’équipe de Mitt Romney n’assume pas les propos de son collaborateur

L’équipe de campagne de Mitt Romney n’a pas assumé ces propos, allant même jusqu’à dire que le journal The Telegraph avait inventé leur déclaration.

« Aujourd’hui, la course à la présidence s’abaisse tellement bas que le vice-président des Etats-Unis s’est basé sur un commentaire anonyme et faux créé par un journal étranger pour étayer leur campagne décadente », a déclaré Ryan Williams, selon le Wall Street Journal.

L’offensive Romney

Ce sujet avait été alimenté par le discours du candidat républicain à Reno, dans le Nevada, mardi 24 juillet, a expliqué CBS News.

Alors qu’il s’adressait à quelques milliers de membres de la Veterans of Foreign Wars (organisation de vétérans ayant servi à l’étranger, ndlr), Mitt Romney s’en est pris à la politique étrangère de Barack Obama.

Il a tout particulièrement pointé du doigt la détermination du Président à négocier avec l’Iran au sujet de son programme nucléaire, les fuites d’information sur Oussama ben Laden et le Moyen-Orient : des preuves, pour lui, de ses faiblesses dans ce domaine.

« C’est un comportement méprisable »

« C’est un comportement méprisable », avait déclaré Mitt Romney, selon la CBS. « C’est une trahison de nos intérêts nationaux. C’est une mise en danger de nos hommes et femmes sur le terrain. »

CNN estime que le candidat républicain tentera de rappeler à chaque personne qu’il rencontrera ce que sont, pour lui, les « faiblesses » du président Barack Obama.

Rencontre avec David Cameron

A Londres, jeudi 26 juillet, Mitt Romney s’est entretenu avec le Premier ministre David Cameron, le vice-Premier ministre Nick Clegg, le leader de l’opposition Ed Miliband, le ministre des Affaires étrangères William Hague, et l’ancien Premier ministre Tony Blair.

Mitt Romney sera également présent lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Londres en ce vendredi, avant de s’envoler pour Israël et la Pologne.

Un autre de ses collaborateurs a décrété que le candidat souhaitait « apprendre » des alliés des Etats-Unis.

« Pour nous ce n’est pas une opportunité pour que le gouverneur fasse des déclarations politiques », assure le directeur de campagne de Mitt Romney, Lanhee Chen, à CNN.

GlobalPost / Adaptation Amélie Garcia JOL Press

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