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La crise qui fait trembler la City de Londres

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C’est le scandale qui bouleverse la City depuis quelques jours : l’affaire du Libor, ou « Liborgate ». Le Libor (London interbank offered rate) est le taux auquel les banques anglaises se prêtent de l’argent entre elles. C’est le taux de référence sur le marché. Alors de quoi s’agit-il exactement ? Que s’est-il passé à Londres pour que les patrons de Barclays démissionnent les uns après les autres ?

Impact du Libor chez les particuliers et dans le monde

Avant toute chose, comprenons bien que le Libor est un taux moyen auquel un échantillon de grandes banques établies à Londres prête à d’autres grandes banques. Cette activité est pratiquée par les banques du monde entier. De ce taux dépendent de nombreux produits financiers plus ou moins complexes comme les swaps (contrat d’échanges de flux financiers entre deux parties), mais le Libor a également un impact sur des produits plus classiques tels que les crédits aux entreprises ou à la consommation, mais pas seulement… La City a une telle importance dans la finance mondiale, que de ce taux dépend aussi la stabilité des marchés internationaux. Si le Libor est trop élevé, c’est le signe que les banques ne se font pas suffisamment confiance.

Démissions en cascade à la tête de Barclays

Or le 29 juin, on apprenait que la banque Barclays avait annoncé qu’elle allait payer au total l’équivalent de 290 millions de livres – soit environ 360 millions d’euros – pour mettre fin à des enquêtes des régulateurs britanniques et américains sur des tentatives de manipulation du taux interbancaire Libor. En clair, Barclays est accusé d’avoir volontairement sous-estimé le chiffre envoyé aux autres banques pour leur faire croire qu’elle était en bonne santé financière. Mais dans les faits, elle payait ses emprunts beaucoup plus chers. Face à ce scandale, le président de Barclays, Marcus Agius, a démissionné lundi 2 juillet et a annoncé qu’il partirait dès qu’un successeur lui sera trouvé. Et ce mardi 3 juillet, on apprenait qu’à leur tour, le directeur général, Bob Diamond, et le directeur des opérations Jerry del Missier avaient décidé de démissionner.

Selon le Financial Times, une vingtaine de banques dans le monde seraient concernées par ce « Liborgate ». En outre Barclays aurait également manipulé l’Euribor, le taux interbancaire qui est le pendant du Libor pour la zone euro, mais cela n’est pas confirmé.

Les marchés en attente de garanties de la part de la City londonnienne

Si Barclays va lancer un audit indépendant, qui doit conduire à un rapport public et à la publication d’un nouveau code de conduite pour ses employés, il ne nous est pas interdit de nous interroger sur ce que ce genre de pratiques peut avoir de catastrophique et pour les entreprises et pour des centaines de millions de personnes. Et de nous demander comment la banque Barclays a pu agir en toute impunité, sans qu’aucun autre établissement financier n’ait émis le moindre doute. De là à imaginer des ententes illicites entre quelques banques amies, le pas est vite franchi…. Quoi qu’il en soit, la City va devoir très vite clarifier la situation sur la place londonnienne, si elle veut rassurer les marchés, quant à sa capacité de contrôle et de régulation.

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