Site icon La Revue Internationale

Le calvaire de Mahmoud Sarsak

[image:1,f]

L’arrestation

Le 22 juillet 2009, Mahmoud Sarsak était arrêté par les forces israéliennes au terminal d’Erez, entre la bande de Gaza et Israël, alors qu’il tentait de se rendre au club de Balata, situé dans le nord de la Cisjordanie.

Le système de la « détention administrative »

Le jeune homme de 25 ans, espoir du football palestinien, n’a eu ni procès, ni inculpation. En Israël, la détention administrative autorise l’incarcération sans recours à la justice pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.  

Une grève de la faim de trois mois

Retenu contre sa volonté, Mahmoud Sarsak a dû recourir à une grève de la faim à partir du 23 mars 2012 pour se faire entendre. Trois mois au terme desquels il a réussi à obtenir une date de libération. Le 18 juin, ses geôliers lui annonçaient qu’il rejoindrait les siens le 10 juillet.

L’implication de la Fifa

Dans le milieu du football, des voix avaient plaidé pour sa libération, comme celle de Sepp Blatter, président de la Fifa, qui demandait le 12 juin à la Fédération israélienne de football (IFA) d’intervenir pour libérer les joueurs palestiniens retenus en Israël, dont Mahmoud Sarsak.

L’incompréhension

Pourquoi le jeune homme a-t-il été retenu en tant que « combattant ennemi » ? Mouzaffar Dhouqan, un responsable du club qui devait accueillir le joueur, se souvient de la surprise « d’apprendre qu’il avait été arrêté à Erez, alors qu’Israël lui avait accordé une autorisation de passage de Gaza vers la Cisjordanie. [Nous avions] suivi toutes les procédures requises ».

Une famille désarmée

La famille du jeune homme était également dans l’incompréhension.  « Nous ignorons pourquoi il est détenu. Il n’a rien à voir avec la politique », déplorait son frère Imad. Sa mère, désespérée, ne savait plus vers qui se tourner : « Pourquoi le monde reste-t-il silencieux ? », avait-elle lancé, en manifestation devant le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza.

Des soutiens de taille

Le sort du jeune footballeur a finalement touché et de grands noms s’étaient liés à sa cause, comme Eric Cantona, l’intellectuel américain Noam Chomsky ou encore le réalisateur britannique Ken Loach. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) et Amnesty international avaient également demandé sa libération.

La libération

C’est chose faite depuis le 10 juillet, date à laquelle il a pu rejoindre son domicile, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, après avoir franchi en ambulance le poste frontière de Beit Hanoun, où l’attendaient tous ses proches. Conduit à l’hôpital Chifa de la ville de Gaza, il a subi des examens médicaux avant de pouvoir enfin fêter sa libération en famille.

kitd.html5loader(« flash_kplayer_ba0ba0cd1c5s »);

D’autres restent prisonniers

Amnesty se réjouit de la libération de Mahmoud Sarsak mais appelle à la libération de Samer al Barq et d’Hassan Safadi, qui sont, comme l’était Mahmoud, en grève de la faim pour dénoncer le renouvellement de leur détention administrative. L’ONG espère qu’au-delà des individus, c’est la pratique israélienne qui changera au futur.

Une bataille, mais pas la guerre

« Si la libération tant attendue de Mahmoud al Sarsak est un immense soulagement pour sa famille et ses amis, elle n’indique en rien un changement fondamental dans l’application de la détention administrative en tant que politique d’État », regrette Ann Harrison, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International. Lors de sa grève de la faim, Mahmoud Sarsak s’était en fait joint à 1600 à 2000 détenus palestiniens d’Israël qui la faisaient déjà. 

Quitter la version mobile