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L’immolation, la nouvelle contestation sociale radicale des Israéliens

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Un autre Israélien s’immole par le feu

« Un homme dans un fauteuil roulant a mis le feu à ses vêtements à un arrêt de bus près de Yehud, dans les environs de Tel-Aviv, a rapporté Micky Rosenfeld, porte-parole de la police israélienne. Des passants ont étouffé les flammes. L’homme, la quarantaine bien avancée, est grièvement blessé, et il a été hospitalisé à l’hôpital Cheba à Tel-Hashomer ». Brûlé sur 80% du corps, l’homme a tenté de s’immoler par le feu, dimanche 22 juillet, à quelques heures des funérailles de Moshé Silman, qui s’était suicidé de la même manière lors d’une manifestation pour plus de justice sociale, le 14 juillet à Tel-Aviv.

Cinquième tentative d’immolation en Israël depuis le 14 juillet

Cette tentative d’immolation est la cinquième depuis le 14 juillet, mais la plus grave depuis l’immolation de Moshé Silman, qui a été enterré dimanche 22 juillet. Moshé Silman, 57 ans, originaire d’Haïfa, est décédé vendredi 20 juillet. Dans une lettre lue à haute voix avant qu’il ne s’asperge de liquide inflammable puis s’immole par le feu lors de la manifestation de Tel-Aviv, il a accusé le Premier ministre et le gouvernement israélien de l’avoir « volé et m’a laissé sans rien ».

« J’accuse Israël, Benjamin Netanyahu et Youval Steinitz (le ministre des Finances) pour l’humiliation constante que les citoyens d’Israël doivent endurer quotidiennement. Ils prennent aux pauvres pour donner aux riches », a déclaré Moshé Silman dans sa lettre.

Plus de 2000 Israéliens ont rendu hommage à Moshé Silman lors de veillées funèbres à travers le pays samedi 21 juillet.  

L’immolation, un acte symbolique

L’immolation, considérée comme un « suicide héroïque » par certains historiens, a été l’élément déclencheur de la Révolution du Jasmin en Tunisie. Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu est devenu le symbole de la révolution tunisienne.

Dans une interview accordée au quotidien Sud Ouest, le médecin psychiatre Xavier Pommereau, a rappelé les trois composantes de l’immolation en soulignant tout d’abord le caractère spectaculaire de cet acte de dénonciation, qui a le plus souvent lieu sur les places publiques. L’atroce souffrance qui en découle et « l’aspect sacrificiel »  caractérisent également ce geste de désespoir.

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