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Miss Shoah: défilé de survivantes du génocide

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Le concours où les survivantes de la Shoah sont des stars

Que penser de ce concours ? 14 femmes, âgées de 74 à 97 ans, ont choisi de défiler devant près de 600 personnes pour qu’une d’entre elles, rescapées de l’Holocauste, soit nommée « Miss survivante à la Shoah ». Le jury, composé de trois anciennes « reines de beauté » et d’une gériatre psychiatre spécialisée dans le soin des survivants du génocide juif, assure que la beauté n’a joué qu’à 10% dans leur décision.

Des vies faites de souffrance et de joie

Le reste ? L’histoire de la vie de ces dames, leur souffrance, les moments douloureux qu’elles ont dû traverser. La grande gagnante, Hava Hershkovitz, raconte qu’elle a été expulsée de son pays natal, la Roumanie, à seulement huit ans, âge auquel elle a été envoyée dans un camp soviétique pendant trois ans. Depuis, elle a eu des enfants, des petits-enfants, une revanche sur la vie qu’elle aime raconter.

Une bonne intention ?

Shimon Sabag, organisateur de l’événement, se défend des critiques et évoque lui aussi la « célébration de la vie » que représente cet évènement. Cette cérémonie s’est d’ailleurs déroulée lors de la soirée culturelle annuelle de Helping Hand, une association à l’origine de la construction d’une résidence pour personnes âgées rescapées du conflit, et deux ministres étaient présents, Moshe Kahlon et Yossi Peled, lui-même survivant des camps de concentration.

Une opportunité pour s’amuser

Les participantes ne semblent d’ailleurs pas vexées de la catégorie dans laquelle elles concourent, bien au contraire. Elles sont même fières d’avoir survécu et considèrent que cette soirée est non seulement une opportunité de s’exprimer et d’empêcher que les gens oublient ce qu’il s’est passé, mais plus personnellement, une bonne occasion pour s’amuser et se faire belles. « Pourquoi se priver de bonheur ? » s’interroge l’une d’entre elles.

Des associations qui s’indignent

Certaines associations grincent pourtant des dents. Colette Avital, directrice d’une organisation regroupant des survivants de la Shoah en Israël, et qui est elle-même une survivante, a confié à Associated Press qu’elle trouvait ce concours « macabre ». Des voix se sont également faites entendre sur internet, de petits-enfants de déportés, ou même d’individus sans lien direct, juste choqués par un tel concept.

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