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Naglaa Ali Mahmoud, épouse plutôt que Première dame

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Une épouse, tout simplement

Naglaa Ali Mahmoud n’est ni top model, ni chanteuse, ni actrice. Elle se contente de son rôle d’épouse. Née en 1962 et mariée à l’âge de 17 ans à son cousin Mohamed Morsi – alors âgé de 28 ans –, elle a vécu dans le quartier populaire d’Ain Shams, dans le nord-est du Caire et n’a pas fait d’études. Le contraste avec celles qui l’ont précédée, Jihane el-Sadate et Suzanne Moubarak, est surprenant. Loin de leur style occidentalisé, celle qui veut se faire appeller la « Première servante du peuple » a adopté une posture traditionnelle, humble, à l’image de la mouvance religieuse conservatrice que représente son mari.

Le visage d’une Egypte conservatrice

Elle est consciente de la perception qu’ont d’elle les Égyptiens, les représentants politiques et les intellectuels étrangers. « Je sais que cela sera difficile car je ne fais pas l’unanimité », avouait-elle dans un entretien accordé au journal du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), peu avant l’élection. Si pour certains, elle incarne le changement promis, le retour des « vrais gens » au pouvoir, pour d’autres, elle marque la fin de l’unité populaire du Printemps égyptien. Plus que son mari, c’est elle le visage de l’Egypte des Frères musulmans. Un pays conservateur où « les hommes mènent et les femmes suivent ». Un pays que nombre d’Égyptiens rejettent.

Epouse avant d’être Première dame

La Première dame veut tenir son rôle, mais à sa manière. Elle ne veut pas d’un palais présidentiel, mais d’un lieu où elle « pourra accomplir ses devoirs d’épouse ». Pour Um Ahmed – surnom traditionnel qu’elle préfère à son nom et qui la désigne simplement comme « la mère d’Ahmed », son fils aîné – « un palais présidentiel vous isole complètement du monde extérieur et endurcit le cœur ». Elle veut être près de son peuple, continuer à vivre simplement, comme elle l’a toujours fait. Dans l’ombre de son époux.

Quatre années pour redéfinir sa fonction

Mais si elle ne peut échapper à sa nouvelle position sociale. Elle veut au moins redéfinir sa fonction. Se différencier de celles qui l’ont précédée autrement que par ses croyances ou son apparence. Interrogée par le journal du PLJ, elle s’explique : « Si je commence à jouer un rôle actif, à m’occuper d’associations caritatives, on me comparera à Suzanne Moubarak, et si je reste calfeutrée à la maison, certains affirmeront que le Président égyptien refuse que son épouse apparaisse devant les autres hommes, car c’est ainsi chez les islamistes ». Comme tout le monde, mais pas comme les autres, l’épouse de Mohamed Morsi a quatre ans pour trouver sa place.

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